Trudeau déplore le «recul des droits des femmes» aux États-Unis

164943700e5526b30f75d6cc378c7105

Qu'il se concentre sur sa débandade électorale au lieu de sermonner la Terre entière

OTTAWA — Justin Trudeau se dit profondément déçu du «recul des droits des femmes» observé récemment dans des États américains qui cherchent à interdire l’accès à l’avortement légal et sécuritaire.


La législature de l’Alabama a adopté cette semaine une loi interdisant les avortements dans pratiquement tous les cas, alors que d’autres États du Sud et du Midwest prennent des mesures similaires.


En visite à Paris cette semaine, le premier ministre Trudeau a déclaré jeudi aux journalistes français qu’il regrettait ces décisions américaines. Il a réaffirmé sa propre position en faveur du libre choix en matière d’avortement. «En tant que gouvernement, en tant que Canadiens, nous défendrons sans équivoque le droit des femmes de choisir - et les droits des femmes en général.»


M. Trudeau a également dénoncé les politiciens conservateurs qui soutiennent les initiatives antiavortement - comme l’a fait elle aussi, jeudi, sa ministre des Femmes et de l’Égalité des genres. Maryam Monsef a envoyé une lettre à 12 députés conservateurs dans laquelle elle dénonce leur participation à une manifestation antiavortement sur la colline du Parlement la semaine dernière.


Lors de cet événement annuel, des milliers de membres de congrégations religieuses et de groupes scolaires au Canada convergent à Ottawa pour protester contre les lois permettant l’accès aux services d’avortement.


Dans sa lettre, la ministre Monsef dit aux députés conservateurs qu’en participant à ce type d’événements ou en «sensibilisant les politiciens conservateurs “qui s’engagent à lutter pour rendre l’avortement impensable de notre vivant”, le Parti conservateur manifeste sa volonté de rouvrir le débat».


La semaine dernière, en Ontario, le député progressiste-conservateur Sam Oosterhoff s’est engagé à rendre l’avortement «impensable de notre vivant», lors d’un rassemblement à Toronto. Le premier ministre, Doug Ford, a aussitôt précisé qu’il ne rouvrirait pas ce débat à l’Assemblée législative, mais il a également défendu la liberté de parole et d’opinion de M. Oosterhoff.


La ministre Monsef appelle les 12 députés conservateurs fédéraux et leur chef, Andrew Scheer, à «réaffirmer clairement le libre-choix des femmes canadiennes, et à collaborer avec notre gouvernement libéral afin de protéger l’accès à des services d’avortement sûrs et légaux, ici et dans le monde entier».


«Les Canadiens - et les femmes canadiennes en particulier - méritent de savoir si le Parti conservateur du Canada nous ferait reculer en restreignant ou en sapant le libre choix des femmes», affirme Mme Monsef dans sa lettre.


M. Scheer s’est déjà engagé à ne pas rouvrir le débat sur l’avortement au Canada.




-->