"Les anglophones sont-ils Québécois?"

Trois questions pour Louis Préfontaine

Tribune libre

Dans le [titre de son texte, en date du 6 novembre->23268], M. Préfontaine pose la question la plus dangereuse qui soit. Sous sa forme interrogative, elle cache une affirmation qui peut mener à tous les dérapages et à tous les conflits possibles.
Question -1- Qui, M. Préfontaine, à l'occasion d'une élection ou d'un référendum, sera chargé de décider qui est un Québécois et qui ne l'est pas? Faudra-t-il un examen de français? Quelle sera la note de passage?
Question -2- Est-ce que vous êtes d'accord avec mon analyse de la résolution adoptée par la Chambre des communes en novembre 2006 déclarant que "les Québécois forment une nation dans un Canada uni" veut dire que tous les Québécois, appelés autrefois et encore maintenant les canadiens-français, font partie de la nation québécoise, quel que soit l'endroit où ils habitent au Canada? Puisque votre définition de québécois n'a pas de connotation territoriale, vous êtes probablement d'accord avec mon analyse.
Question -3- Si, un jour, un référendum sur l'indépendance du Québec obtenait une majorité, qu'adviendrait-il de ceux qui ne seraient pas déclarés de vrais Québécois?
Merci pour votre bonne attention.
Georges Paquet

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Georges Paquet20 articles

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Membre du service diplomatique canadien de 1967 à 2002, notamment au Nigeria, en France, en Belgique (auprès de l'Union européenne), à Haïti, à Rome (auprès du Saint Siège) et en Côte d'Ivoire





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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 avril 2012

    Comme les canadiens utilisent le terme french canadian pour leur minorité.
    Tout comme dans les pays baltes, en Croatie, Slovaquie etc. les colons implantés par les russes ou les serbes sont identifiés comme minorité dans ces pays.
    or, la minorité canadienne québécoise (5.4%) devrait porter ce qualificatif au Québec /dont la langue encore parlée et comprise est l'anglais. issus de colons implantés par l'occupant britannique (loyalistes) par la suite par les canadiens (les anglican britanniques installés sur des terres irlandaises installés par les canadiens sur nos terres. la politique de colonisation se poursuit par la politique d'immigration canadienne.
    Bref pour éviter d'inclure d'autres ethnies avec la minorité canadienne québécoise, il faudra prendre des mesures. Israël n'accepte pas 17,000 étudiants arabes hors d'Israël dans ses universités et aucun arabe n'est admis en provenance de pays arabes..

  • Archives de Vigile Répondre

    25 novembre 2009

    Puisque l'on ramène le texte déjà paru enrichie des réponses de M Parizeau. Je vais ramener les réponses que j'ai déjà fournis en commentaire de bas de page à ce moment là.
    ......................................................
    UN. Période d’ajustement.
    Nous ne sommes plus dans le paradigme du Grand Soir où l’ultime rapport de force entre deux État devra mener à la rupture du cadre constitutionnel en un coup. Le nouveau paradigme, c’est celui d’assumer systématiquement les rapports de forces favorables ,qui sont multiples, jusqu’à la rupture du cadre constitutionnel. Le Referendum ou élection décisionnel ne fera que reconnaitre de jure ce qui est réaliser de facto. Perturbations ou mourir étouffé, avons nous le choix.
    DEUX. Le dollar canadien.
    Le Québec n’a pas de voix à la Banque du Canada. Pourra t il en avoir une à titre d’État souverain possédant le quart de la masse monétaire de cette devise. Le rapport de force détermine le statut ; le Québec aurait la possibilité de flushér cette devise pour une autre (USD ou Unité peg). Il est à prévoir que le statut de la Banque du Canada devra s’ajuster à cette nouvelle réalité pour ne pas diminuer sa masse critique (stabilité).
    TROIS. La Double citoyennetés ne concerne qu’Ottawa. Ce sera à eux et aux citoyens à gérer leurs affaires. L’État du Québec ne fait que permettre, comme d’autres pays, que ses citoyens puissent avoir une autre citoyenneté. Le reste ne lui appartient pas.
    QUATRE. Le Canada (ROC) se retirera t il de la Francophonie ? La diplomatie étant l’art de rendre l’influence efficace, c’est dans son intérêt d’y rester pour exercer son influence. Le bilinguisme institutionnelle n’a pas empêché l’assimilation francophone dans le ROC ; (dans l’exacte mesure de leur distance au Québec). Le Québec avec les capacités d’un État souverain pourra t il être un puissant levier culturel pour les franco-ontariens et acadiens. Sans aucun doute.
    CINQ : Le cadre de l’entente du libre échange s’appliquera parce qu’il correspond aux intérêts des trois parties, C’est la la formule la plus simple. Si le Canada hésite ou blogue, les États Unies pourront brandir une clause pour remettre en question le traité et le renégocier à son avantage en jouant le Québec contre le Canada. Cette clause, personne n’en parle dans le ROC : Il s’agit de celle qui oblige le Canada à garantir la libre circulation des biens sur son territoire ; hors son territoire serait coupé en deux par un Québec non assujettie au Traité !
    SIX : La reconnaissance du Québec comme État souverain. Un problème qui était régler en 1995 avec la France et qui semble être remis en cause ; mais est-ce que Sarkosy le pion de Desmarais peut à lui seul déterminer la politique de la France à cet égard, à supposé qu’il soit là pour jouer ce rôle. La déclaration fut faite pour défendre les intérêts de Desmarais dans le ROC.
    JCPomerleau

  • Georges Paquet Répondre

    9 novembre 2009

    M. Vinet nous entraîne avec lui dans le champ de patates. Il ne répond à aucune question avec rigueur. D'abord il ne défénit pas ce qu'est un anglophone. Ensuite il dit qu'ils seraient tous obtus, incapables d'apprendre le français, ou déterminés à ne pas l'apprendre. Il ne dit pas comment il va détecter ces gens là pour leur signifier qu'ils ne sont pas chez-eux. Les immigrants en provenance de pays anglophones devraient-ils s'en retourner.L'Université McGill est-elle québécoise?
    M. Vinet ne dit pas quels seront les critères qu'il utiliserait pour évaluer la connaissance du français de ceux qui vivent déjà au Québec. Ensuite il oublie de dire que tous les citoyens Canadiens ont le droit de s'établir où ils veulent au Canada, y inclus au Québec. M. Vinet veut-il que ce droit soit aboli pour les canadiens des autres provinces et pour les Québécois qui voudraient s'établir dans une autre province?
    Enfin, la comparaison avec les États-Unis ne tient pas, et n'a aucun rapport avec le sujet discut ici,puisque pour séjourner aux États-Unis plus de six mois, il faut obtenir un visa. Pour y demeurer plus longtemps, il faut faire une demande de citoyenneté.
    Je serais plus intéressé de connaître les commentaires de M. Préfontaine.
    Georges Paquet

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    8 novembre 2009

    Beaucoup de mots pour une situation aussi hypothétique que la semaine des trois jeudis:
    Pas de parti prônant l'indépendance.
    Pas de pressions populaires pour s'en formaliser.
    Ré-élection à répétition d'un parti occupé à "normaliser" le Québec.
    Pas d'efforts pour libérer les médias de Bay Street.
    Admiration béate du peuple pour une équipe de hockey raciste anti-Québécois, aux mains de la finance Canadian.
    Admiration jalouse de nos artistes pour le spectacle d'expression anglaise.
    Indifférence générale pour l'assimilation effrénée.
    No Future: Suicides record! (Dédé Fortin, Nelly Arcand, Les jeunes qui s'enrôlent volontairement pour l'Afghanistan, qui se tuent chaque jour sur les routes, qui tuent leur famille, qui simulent des accidents de chasse, qui se font vacciner:-)...)
    etc.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 novembre 2009

    M. Paquet,
    Toutes les questions importantes sont sujettes à des dérapages. Ces possibles dérapages ne devraient cependant pas nous empêcher de les aborder. Jouer à l'autruche n'a jamais fait avancer un peuple ou une société.
    Il faut tout d'abord faire une distinction entre une nationalité civique (habiter au Québec) et appartenance à un peuple (adhérer aux valeurs communes d'une société, qu'elle soit d'adoption ou de naissance).
    Il est très clair à mes yeux, et ça devrait l’être encore plus pour tous depuis la reconnaissance du peuple Québécois par la Chambre des Communes, que 2 peuples cohabitent au Québec : québécois et canadien. La grande majorité des anglophones au Québec ont choisi leur camp: le peuple Canadien. Ils naissent, vivent et meurent en anglais, ont des références culturelles canadiennes (canadienne anglaise est à toute fin pratique devenu un pléonasme) et ont en général peu de contacts avec le peuple québécois sauf par le biais de québécois en cours de canadianisation, si vous me permettez un néologisme.
    C'est là le sens de la question de M. Préfontaine à mon avis. En ce qui me concerne, la réponse est évidente: les anglophones sont très majoritairement des canadiens habitant en sol québécois. Leur appartenance au Québec est strictement civique.
    Sans me prétendre exégète de la pensée de m. Préfontaine, je me risque à répondre à vos questions.
    1- Cette question est à mon avis peu pertinente puisque nous y avons déjà répond et ce, depuis longtemps. La nationalité civique et non l'appartenance au peuple québécois est le critère retenu pour avoir droit de vote au Québec. Une question plus importante serait plutôt: est-il normal qu'un autre peuple puisse influer de façon si importante sur le destin du peuple Québécois? Si on se réfère au droit international, nommément le droit des peuples à l'autodétermination, la réponse est non. Est-ce dire que la seule solution soit d'établir une liste ou un examen des critères nécessaire pour être reconnu "Québécois"? Bien sûr que non. La solution est de mettre en place des mécanismes pour s’assurer que tous les citoyens du Québec soient encouragés à devenir Québécois plutôt que Canadiens. L’instauration d’une nationalité québécoise qui aurait comme prérequis une connaissance du français, un renforcement de la loi 101, l’application de cette loi à toutes les entreprises et une scolarisation en français obligatoire au moins jusqu’au Cégep (pourquoi ne pas inclure aussi l'université?) seraient autant de moyens pour assurer la pérennité du peuple Québécois.
    2- Je suis personnellement en désaccord total avec votre analyse. Pour être Québécois, il faut soit être né au Québec, soit y avoir émigré ET avoir adopté les valeurs « Québécoises » (une connaissance au moins fonctionnelle du français me semble la plus fondamentale d’entre elles. C’est en tout cas certainement celle qui rend toutes les autres possibles). Les canadiens-français peuvent très certainement être « amis du Québec » et partager nos valeurs mais ils ne peuvent être considérés québécois pour autant. Je pourrais par exemple, partager les valeurs et adopter les symboles étatsuniens, faire battre mon cœur quotidiennement au rythme du « star-spangled banner », être plus américains que les américains quoi, sans pour autant que ces derniers me considèrent un compatriote. Il me manquerait un dernier détail, soit une appartenance civique au peuple américain (la citoyenneté ou plus simplement dit, une adresse en sol étatsunien).
    3- Le jour où nous choisiront la liberté, deux choix très simple s’offriront à ceux qui auront jusque là refusé de s’intégrer à la culture québécoise : y adhérer enfin ou déménager. C’est chose normale pour tous les pays du monde, je ne vois pas pourquoi les québécois devraient réagir autrement.
    Tous les peuples du monde cherchent à se définir à un moment ou un autre de leur histoire. Les Québécois sont assez matures pour entreprendre cette démarche sans verser dans le racisme primaire ou le fascisme, contrairement à ce que vous semblez penser. Peut-être vous ai-je mal lu?
    Alain Rivet