Tout croche (1)

Wei : Personne ne peut me forcer à apprendre le français. Si on me force, je pars ailleurs.

Tribune libre

(seuls les noms ont été modifiés)
Dialogue :
Wei : Je ne suis pas Chinois. Je suis Taïwanais et maintenant Canadien.
Moi : Je ne suis pas Canadienne. Je suis Québécoise.
Wei : Je suis d’accord avec le jugement de la Cour suprême du Canada sur la loi 104. Il faut protéger la minorité anglophone.
Moi : Mais la minorité, dans le Canada, ce sont les gens qui parlent français!
Wei : Ce problème n’existe pas au Québec et, selon la Charte canadienne, chacun est libre d’étudier dans la langue qu’il veut. Les nazis ont fait la même chose aux Juifs.
Moi : La langue officielle du Québec est le français!
Wei : Personne ne peut me forcer à apprendre le français. Si on me force, je pars ailleurs.
* * *
Rémi, Québécois pure laine, travaille pour le Cirque du Soleil, ce qui l’amène à être à l’extérieur du Québec pour de longues périodes de temps. Rémi cotise cependant au régime d’assurance maladie du Québec. Dernièrement, il a dû recourir à des soins de santé. La régie lui réclame 800$.
La réceptionniste d’un centre d’accueil, qui offre des services aux immigrants, demande la carte d’assurance maladie d’un homme pour fins d’identification. La photo a été grattée.
Marcella a interrompu les cours de français à temps partiel qu’elle suivait car elle s’est fracturé la cheville. Quelque jours après son accident, elle a commencé des cours à temps plein. Le gouvernement du Québec lui paie le taxi pour faire la navette entre l’école et la maison, en plus de lui verser un montant pour suivre ses cours.
Hugo est venu au Québec parce que sa femme est enceinte de jumelles et il souhaite qu’elle accouche dans les meilleures conditions possibles. À leur arrivée, ils ont revendiqué le statut de réfugiés. Hugo suit des cours de français lesquels lui serviront à son retour au pays.
Alina est fière d’annoncer à son professeur de français qu’elle a été admise à la faculté de médecine de l’Université McGill.
Après son cours de français, Bachira devra suivre des cours d’anglais pour pouvoir travailler dans son domaine.
Kamila a habité un an en France avant de venir ici. En France, elle a appris le français. À Montréal, elle étudie l’anglais à Concordia.
Natalia considère qu’elle n’a pas besoin du français pour obtenir un emploi dans sa branche.
Hassan travaillera lorsqu’il se verra offrir un poste de direction. Il est au Québec et au chômage depuis plus de douze ans.
Alvaro a une petite entreprise de textile à Montréal. Il rapporte que les personnes à la recherche d’un emploi demandent d’abord à savoir «how do You pay ?»
Ahmed refuse d’avoir une femme pour patron.
Oscar a vécu au Québec le temps d’apprendre le français, de recevoir une formation rémunérée, de travailler et d’acquérir une maison dans son pays, le Costa Rica. Il a entendu dire que les salaires étaient plus élevés en Alberta. Il est parti.
Karla connaît des Mexicains qui réclament le statut de réfugié mais viennent au Québec dans le but de faire de l’argent et repartent les poches pleines au bout de trois ans.
Susanna observe que beaucoup d’immigrants travaillent au noir et reçoivent de l’aide sociale. Elle demande pourquoi le gouvernement le tolère.
Malgré un dossier étoffé, Alberto s’est vu refuser le statut de réfugié. Il est gastroentérologue et son français est excellent.
D’origine française, Jean-Pierre est professeur de français et d’intégration à la société québécoise auprès des immigrants. Il a recours à l’anglais avec sa femme d’origine thaïlandaise parce qu’elle ne parle pas français.
Michel Desrosiers et Ying sont ensemble depuis une dizaine d’années. Ils communiquent entre eux en anglais parce que, selon Ying, le français est trop difficile à apprendre. Pour inclure Ying aux conversations lors de leurs réunions, la famille Desrosiers se trouve à devoir parler à Michel en anglais.
Theodora est roumaine. Elle a choisi de venir exercer la médecine au Québec car elle possède une bonne connaissance du français. Pour se préparer aux examens de l’ordre des médecins, elle doit étudier. Les livres à sa disposition sont en anglais. Theodora révise sa médecine en anglais et oublie son français.
Le mari d’origine grecque d’Antonietta est né à Verdun. Il se définit comme anglophone.
Marielle travaille dans une école francophone dans le nord de l’Ontario. Elle déplore que les enfants parlent anglais entre eux à l’extérieur des salles de classe. Francine travaille dans une école de la CSDM. Elle déplore que les enfants parlent anglais entre eux à l’extérieur des salles de classe.
Katrina voudrait que son cours de français se donne en anglais.
Le responsable à la francisation des immigrants circulent dans les classes pour faire la promotion des cours d’anglais.
À son arrivée à Montréal, Irma a été surprise d’entendre si peu parler français alors que c’est le français qui l’a motivée à venir s’installer ici.
Pour les amis de Li Mei, qui est Chinoise, le français est trop compliqué pour se donner la peine de l’apprendre.
Jiaying rêve de voir ses enfants fréquenter l’université McGill.
Kanvar, qui est au Québec depuis près de trente ans, demande: «Pourquoi vous non parle anglais?»
Fatima ne comprend pas pourquoi les musulmans ne peuvent pas avoir congé le vendredi. Après tout, les Québécois ont le dimanche pour la prière.
Rachida est fatiguée parce qu’elle jeûne. Elle s’enorgueillit de pouvoir, en tant que musulmane, jeûner toute l’année si elle le souhaite.
Nadia vérifie les ingrédients du gâteau qu’on lui offre. La gélatine lui est interdite parce qu’elle contient du porc.
Le crime le plus grave pour Hussein est la conversion de l’islam à une autre religion. En second lieu, vient le meurtre.
«Tout ce qu’on fait, nous musulmans», nous est dicté par la religion, explique Amina. «Notre vie n’a de sens qu’à travers la religion.»
Khadija estime que l’islam est une bonne religion. La preuve est que beaucoup de Québécoises s’y convertissent. Elle les aperçoit à la Mosquée. Elles se voilent, souligne-t-elle.
Pour Leila, si jamais sa fille épousait un Québécois qui ne se serait pas converti à l’Islam, elle la renierait. Sa fille n’existerait plus pour elle.
Sergio qui vient du Pérou s’interroge à savoir si les Québécois ne craignent pas de perdre leur identité avec tous les immigrants que le Québec reçoit.
Julien est en premier année. Son professeur d’éthique et de culture religieuse lui a demandé de dessiner un musulman et un juif.
* * *
On s’est ouverts sur le monde et, il nous a avalés.
***
Je vais creuser un trou et m’y enfoncer la tête. Bienheureux les creux. La Québécophobie n’existe pas.

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
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Chapitre 2
http://www.tagtele.com/videos/voir/73949/

Chapitre 3
http://www.tagtele.com/videos/voir/73967/1/





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10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    30 novembre 2009

    Montréal est devenu, en effet, une tour de Babel, avec l'arrivée excessive de cette
    immigration qui n'a qu'un but soit celui de nous minoriser, pour nous empêcher,
    Québécois, de posséder notre pays et afin de permettre au parti libéral du Québec de se faire élire "ad vitam eternam". Si ça peut nous aider, à prendre conscience collectivement, où est-ce que le multiculturalisme à la sauce canadienne peut nous mener si nous ne nous prenons pas en main rapidement, cette expérience sera positive.
    J'aime bien l'expression de celui qui a écrit le dernier commentaire: "notre tolérance excessive..." En attendant (hic!) le renforcement de nos lois linguistiques, nous devrions commencer par imposer notre langue et nous faire respecter en refusant de répondre dans l'autre langue non? Il faut se débobiner mentalement de ce colonialisme, de ce comportement collectif de perdant que nous traînons de génération en génération depuis la bataille de Québec en 1759. Oui, j'en suis sûr, si chaque Québécois faisait l'effort de ne parler que dans sa langue dans sa vie de tous les jours, le problème linguistique serait en partie réglé. Il faut aussi améliorer la qualité de notre langue parlée et écrite afin de pouvoir attirer les immigrants vers nous.
    Tout doit commencer à l'intérieur de chaque personne, c'est-à-dire par un changement de mentalité. Lorsque nous serons plus confiants en nous-mêmes, plus sûrs de notre identité collective et en nous faisant davantage respecter, je suis certain que nous serons très près de l'indépendance. Pour la langue au Québec, ça devrait être tolérance zéro pour l'autre langue dans notre quotidien. Comme langue de culture, les Québécois peuvent bien en apprendre ou en connaître une dizaine ou une douzaine s'ils le veulent bien. La langue française doit devenir notre seule langue nationale comme elle l'est en France. Finies les courbettes! Finies les concessions! Faisons nous respecter en commençant par nous respecter!
    André Gignac le 30-11-09

  • Archives de Vigile Répondre

    30 novembre 2009

    Chère Caroline, vous m'avez fait peur. J'ai cru que vous étiez en profonde dépression. La relecture de vos superbes textes m'a rassuré. Mais à la vue de votre beau sourire coquin. j'ai tout compris.
    Votre description exhaustive de la situation linguistique à Montréal met en évidence la carence de législation pour la protection de notre langue et notre tolérance excessive. Merci pour votre excellente démonstration par l'absurde.
    F. Beauchemin à Lévis

  • Réjean Labrie Répondre

    29 novembre 2009

    Chère madame Moreno,
    quel article percutant! J'ai dû en interrompre la lecture pour cause de découragement... Vous avez tellement raison.
    Montréal est tombée aux mains de l'envahisseur comme jadis notre armée sur les Plaines d'Abraham. Montréal terre conquise. Terrible sentiment de déjà vu.
    Réjean Labrie de Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 novembre 2009

    Saint Jean Baptiste est le patron des canadiens français.
    Curieux choix, on sait qu'il s'est fait couper la tête...
    Ce qui me frappe dans votre billet Caroline, c'est une franche arrogance de plusieurs des gens dont vous rapportez les propos. Je n'aime pas ça parce que l'arrogance à la longue ça finit par faire monter la moutarde au nez. Et la moutarde au nez, des fois ça devient explosif. Je ne sais pas ce que je ferais si un zèbre me disait ces choses en pleine face.
    Ce qui ne risque pas d'arriver parce que même si on me payait pour ça, jamais je n'irais vivre à Môrial...
    En attendant qu'un gouvernement réaffirme clairement et le traduise par des gestes concrets que ce pays est le nôtre, nous sommes bien mal lotis par une ministre qui fait tout pour faire semblant qu'elle fait quelque chose. Avec les résultats que vous décrivez.

  • France Bonneau Répondre

    28 novembre 2009

    Caroline, c'est si vrai ce que tu dénonces.
    Ces témoignages en disent long sur notre belle société d'accueil!! Ayoye!!

  • Archives de Vigile Répondre

    28 novembre 2009

    À ceux qui font de la Québécité leur leitmotiv politique
    Le rappeler une fois de plus est une responsabilité de dignité et de patriotisme
    Mais ce qui est terrible, c’est qu’en raison de ceux qui sont arrivés et ont adopté ce régime fédéraliste, le Québec demeure, en ce XXIème siècle, la seule colonie en Amérique du Nord.
    Renoncer à ses propres racines et valeurs spirituelles qui ont forgé l’identité culturelle du Québec, c’est courir vers le précipice de l’autodestruction nationale, facilitant à nos adversaires politiques, économiques et culturels, l’extermination graduelle de ce qui reste de notre précaire vie collective nationale.
    JLP
    ***
    Le texte suivant a été écrit comme plaidoirie destinée à ceux qui ont renié leurs devoirs nationaux :

  • Caroline Moreno Répondre

    28 novembre 2009

    28 novembre 2009
    Aux abords du métro Jean-Talon, un enfant d'environ quatre ans fait observer à sa mère: "Y'a beaucoup de Chinois, ici maman."
    PLaza St-Hubert - Le défilé du Père-Nowelle a donné le ton: Les haut-parleurs diffusent des chants de Nowelle uniquement en anglais et à plein volume.
    Une corvée de magasinage m'amène chez Bovet-Sauvé. La gérante et ses vendeuses communiquent entre elles en anglais. La radio est allumée sur un poste anglais.
    J'HAÏS MONTRIYALE.
    Je suppose que si je ne suis pas contente, je n'ai qu'à m'en aller...

  • Archives de Vigile Répondre

    28 novembre 2009

    Et nous sommes assez naïfs pour croire qu'ils voteront OUI à un prochain référendum...
    Aura-t-on le courage politique de ne faire voter que « les gens du pays » lors d'un prochain référendum. Cele s'est fait ailleurs comme nous le signalait Jacque Noël et à ce que je sache aucun pays et aucun gouvernement ne se sont élevés contre cette procédure. Et cela n'a pas empêché ces pays de faire partie de l'Union européenne.
    Mais... nous sommes si ouverts, si tolérants... si « bonasses » finalement. C'est à se demander si nous ne méritons pas ce qui nous arrive.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 novembre 2009

    Bonjour, voici un extrait d'une intervention que j'ai faite sur le site du Comité
    National Républicain, dernièrement.
    Cela se rapportait aux pseudos "droits historiques" des anglos du West
    Island, mais je dois avouer qu'on peut l'appliquer à ceux et celles qui viennent
    ici profiter
    de la bonnasserie des Québécois de souche, et qui participent tous, par
    le fait même, à l'ETHNOCIDE mis en oeuvre contre nous :
    >>>>>>
    Parlons peu, mais parlons bien.
    Nous n'avons à reconnaître (encore et toujours) aucun droit au groupe
    qui fait tout pour nous faire disparaître. < Ou à leurs complices "frais
    arrivés". >
    Ce qu'ils pratiquent depuis leur invasion, ça s'appelle un ETHNOCIDE.
    Nous sommes une des rares cibles qu'ils se soient donnés, avec qui ça
    n'a pas marché. Ce n'est pas avec des gants blancs et des courbettes
    (encore et toujours) qu'on arrivera à quoi que ce soit avec des gens
    qui se croient imbus d'une mission historique (divine?) de nivellement
    de toute société qui ose, face à eux, être elle-même, donc différente de la leur.
    Si la constitution de la nouvelle république déplaît à certains, ils n'auront
    qu'à prendre la nouvelle autoroute "N401", à sens unique vers Toronto,
    que nous mettrons à leur disposition, lors du GRAND SOIR. < Ils semblent
    plus que prêts, d'ailleurs, à nous faire ce nouveau "coup de la Brink's".
    Libre à eux, qu'ils aillent vivre leur grand rêve multiculturaliste "canadian"
    nivelleur, là où les politiques officielles les y aideront. >
    Aucune concession à faire, aucune reconnaissance à accorder,
    aux tenants de l'ETHNOCIDE pratiqué contre nous. Ce n'est pas
    être revanchard ou mesquin, c'est être réaliste. Point, à la ligne.
    Claude Jodoin Ing.,
    Amérique Française
    <<<<<<

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    27 novembre 2009

    Un échange assez instructif, notamment dans cette portion-ci:
    «Moi : Mais la minorité, dans le Canada, ce sont les gens qui parlent français !»
    «Wei : Ce problème n’existe pas au Québec et, selon la Charte canadienne, chacun est libre d’étudier dans la langue qu’il veut. Les nazis ont fait la même chose aux Juifs.»

    Alors, le monsieur en question, tient particulièrement à son identité taïwanaise (et non chinoise, dit-il), mais une fois arrivé ici, loin de sympathiser avec nous et notre situation de minoritaires, il compare (de façon bien simpliste, et mal informée) nos simples mesures de protection de notre langue, aux crimes contre l'humanité des Nazis!
    Au risque de me faire taxer de racisme, je dois avouer que ce type de nouvel arrivant-là, a de quoi me mettre en rogne!