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Tourisme Montréal s’excuse pour sa campagne unilingue

Les festivités du 375e tournent le dos aux francophones du reste du pays

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Une autre illustration du Grand ratatinement

Les festivités du 375e de Montréal se confondent en excuses en raison d’une nouvelle gaffe linguistique. Huit mois après avoir été blâmées unanimement à l’Assemblée nationale pour avoir donné préséance à l’anglais dans certains affichages, c’est dans cette langue uniquement qu’elles se sont offert un coup publicitaire dans les rues d’Ottawa, mercredi.

Trois semaines après avoir reconnu qu’une publicité du 375e qui ne montre que des Blancs était une « erreur », les festivités reconnaissent une fois de plus leurs torts, cette fois pour une campagne publicitaire nommée « Sorry ».

Mercredi matin, dans les rues de la capitale fédérale, des employés de Tourisme Montréal ont distribué quelque 2000 paquets aux couleurs de Montréal. Sur le recto : « Dear Ottawa, sorry ». Au verso : « Come join the party ! ». À l’intérieur de l’enveloppe, des bouchons pour les oreilles. Les fêtes du 375e s’annoncent bruyantes, affirme-t-on sur un ton moqueur.

« On s’adresse à un public anglophone, l’Ontario, alors le message était en anglais », a d’abord expliqué Andrée-Anne Pelletier, une porte-parole de l’organisme, dans une entrevue au Devoir. « Quand on s’adresse à un public cible, on s’adresse à lui dans sa langue. C’est sûr que les Chinois, s’ils font de la pub à Montréal, ils vont le faire dans les deux langues ou en français. Nous, on procède comme ça. »
Une région bilingue

Or, le tiers des résidents d’Ottawa-Gatineau sont francophones, et 40 % des citoyens d’Ottawa parlent le français, rappelle Alain Dupuis, vice-président de l’Association des communautés francophones d’Ottawa. Il trouve « incompréhensible » que « la métropole francophone d’Amérique du Nord fasse ses publicités uniquement en anglais » pour son 375e anniversaire, de surcroît dans l’une des régions les plus bilingues du pays.

« Ça démontre malheureusement que les francophones et francophiles qui vivent dans les autres provinces n’existent pas dans l’imaginaire des Québécois. » L’organisme souhaite que Tourisme Montréal modifie sa stratégie pour y intégrer le français, à l’avenir.

Le 375e élude une fois de plus le caractère francophone de la métropole, déplore pour sa part le président de la Société Saint-Jean-Baptiste, Maxime Laporte, rappelant que l’article 1 de la Charte de la ville confirme son statut de métropole francophone. « Ces fêtes sont censées mettre en relief le patrimoine francophone. Tourisme Montréal ne joue pas son rôle d’ambassadeur de la francophonie », dit-il.
> Lire la suite de l'article sur Le Devoir


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