Sur tous les tableaux

Élection Québec - le 8 décembre 2008 - les souverainistes en campagne



(Québec) La plateforme électorale du Parti québécois est un catalogue d'intentions - pour la plupart intéressantes. Mais Pauline Marois ne peut avoir le meilleur des deux mondes.
Le PQ ne peut offrir des dizaines d'engagements séduisants à la population sans dire de quelle façon il les financerait. La rénovation de la social-démocratie, pourtant souhaitée par Mme Marois, est à ce prix.«Le plan Marois» a été présenté samedi. Hier, la chef du Parti québécois a commencé à préciser certains des aspects qu'il contient. L'idée que chaque enfant puisse avoir une place dans un service de garde, la bonification du soutien à la naissance et la création d'une allocation de rentrée scolaire sont d'excellents objectifs.
Mais aujourd'hui, il ne suffit plus pour un parti de dire combien coûteront les mesures qu'il propose. Il doit dire comment les financer, avec quel argent.
Quand on soutient que les finances publiques ne sont équilibrées que sur papier, on ne peut pas faire l'impasse sur les sources de financement. Il y a là un manque de cohérence.
Mme Marois a de la crédibilité. Le PQ, de la profondeur. Mais nous ne sommes pas à une époque où la confiance s'accorde facilement. D'ici le 8 décembre, le Parti québécois devra soit mettre davantage ses engagements en priorité, soit présenter un cadre financier qui se tient.
Il devra dire où il coupera pour financer ses nombreuses promesses, s'il appuiera sur le levier des taxes et des impôts ou s'il créera un déficit, même temporaire. L'absence de clarté ne mène nulle part.
Plusieurs de ses propositions sont intéressantes. C'est le cas aux chapitres du soutien aux familles, de la croissance, de la création de la richesse, de l'«économie verte» et de l'éducation. Les réserves concernent l'abrogation de la loi 33, qui permet au privé de contribuer au système de santé, et le mandat plus interventionniste imaginé pour la Caisse de dépôt et placement. D'autres outils existent pour aider nos entreprises.
Mme Marois pourra difficilement jouer sur tous les tableaux à la fois, comme avec la souveraineté. Elle n'avait pas le choix de se libérer de l'obligation de tenir un référendum. Même si elle refuse de le dire clairement, elle se réserve quand même aujourd'hui la possibilité d'en tenir un si les circonstances devenaient favorables.
Personne ne peut lui reprocher de caresser cet objectif. L'option souverainiste est légitime. Elle est inscrite dans le code génétique du PQ. Ce que les souverainistes et les fédéralistes sont cependant en droit d'exiger, c'est plus de franchise là-dessus.


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