Économie

Sortir le modèle canadien du placard

Le temps est venu de faire la lumière sur le modèle canadien, lequel consiste à envoyer les emplois au Canada anglais et la péréquation au Québec, avec le résultat que l'on aime bien, là-bas, traiter les Québécois de «quémandeux» de péréquation peu reconnaissants.

Tribune libre

Le temps est venu de faire la lumière sur le modèle canadien, lequel consiste à envoyer les emplois au Canada anglais et la péréquation au Québec, avec le résultat que l'on aime bien, là-bas, traiter les Québécois de «quémandeux» de péréquation peu reconnaissants.
On apprenait en effet, en page A-3 du Devoir de samedi dernier, que le fédéral venait d'attribuer un contrat d'un milliard $ à la Geneneral Dynamics, avec des usines à Edmonton et à London, pour la réfection des blindés légers canadiens. L'article ne dit pas s'il y aura péage ou non pour l'utilisation ultérieure des blindés. Au pont Champlain, cependant, dans dix ans, il y en aura. Or cela s'ajoute au cas de la Davie, qui a fait les manchettes la semaine dernière. Les exemples s'accumulent. En fait, cela dure depuis la Confédération.
Et, c'est le temps que ça change.... Alors l'opposition devrait mettre quelqu'un à plein temps sur le dossier. Il faudrait donc éplucher les journaux canadiens et les comptes publics du Canada au moins depuis les années 50, alors que l'on préparait le Pacte automobile. On verra que le fédéral avait alors contribué au financement d'un réseau d'écoles techniques en Ontario afin de préparer la main-d'oeuvre de cette province à accueillir l'industrie automobile et celle des appareils électriques. Au Québec, la libéralisation des secteurs du textile et du meuble faisait des ravages. Plus récemment, c'était au tour du secteur maritime de faire les frais du modèle canadien. Encore une fois, on pourra consulter le Financial Post du 2 mars 1995 et le Soleil de Québec pour la période du 27 au 31 décembre de la même année. Il serait intéressant de savoir ce que madame Denise Verreault et monsieur Louis-Marie Beaulieu en pensent de ces articles-là et du cas de la Davie.
Des rapports sérieux concernant chaque cas indiscutable d'injustice envers le Québec devraient être préparés pour publication dans les médias. Des copies pourraient être déposées à l'Assemblée nationale et le gouvernement interrogé sans relâche sur le sujet. Des copies de textes de chroniqueurs du Canada anglais reprochant au Québec son statut de prestataire de péréquation devraient accompagner les rapports dont il est question plus haut. «Est-ce que le ministre considère que le Québec a été traité équitablement dans ce cas-là, monsieur le Président? Est-ce que le ministre est fier d'être canadien, lorsqu'il lit une chronique comme celle qui vient d'être déposée en Chambre? Est-ce que le ministre pense que c'est un statut honorable, ça, que d'avoir à se rendre à Ottawa d'année en année pour aller chercher son bol de péréquation?» Un moment donné, ils vont la trouver moins drôle.
Au rythme où l'on dépouille le Québec depuis quelques années, il ne restera bientôt plus rien ici. Et, si on ne se réveille pas, ça va continuer.


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1 commentaire

  • Daniel Roy C.A. Répondre

    24 octobre 2011

    Monsieur Côté, vous avez raison. Je vous ai cité aux raisons numéros 2602, 2603, 2605 et 2608 de l’argumentaire Mille et une (1001) raisons pour que le Québec devienne un pays. J’ai aussi cité M. Jacques Noël aux raisons numéro s 2606, 2607, 2609 à 2613, ainsi que bien d’autres d’entre vous. L’argumentaire comprend exactement ce que vous demandez, un répertoire de toutes les injustices commises envers le Québec depuis les 50 dernières années, mais encore plus, depuis les 250 dernières années. Il contient près de 3 000 raisons. Il y en aurait bien d’autres à rajouter et les actualités quotidiennes sont une source intarissable de raisons pour faire du Québec un pays.
    Je vous invite à aller visiter le site de la Coalition souverainiste sous l’onglet 1001 raisons, que vous pouvez atteindre directement à l’adresse suivante : www.1001raisons.com
    Les gens peuvent envoyer leurs raisons et elles seront ajoutées à l’argumentaire. Il faudra bien un jour faire la promotion de cet argumentaire en créant une page sur Facelivre et en prévoyant un événement public pour en faire la lecture.
    Daniel Roy, C.A.