La sortie publique du député Gerry Sklavounos jeudi a annihilé ses chances de réintégrer le caucus libéral, a appris Le Devoir.
Au caucus libéral, il y avait pourtant un certain consensus qui se dégageait vendredi dernier en faveur de la réintégration de l’élu de Laurier-Dorion, qui ne fera face à aucune accusation relativement à une plainte d’agression sexuelle qui a été déposée contre lui à l’automne par Alice Paquet.
Cette majorité d’appuis s’est effondrée jeudi, selon nos informations. Devant la presse, Gerry Sklavounos a exprimé des regrets, mais n’a pas prononcé le mot « excuse ». Il a attribué à sa personnalité « volubile », à son humour « maladroit » ou encore à sa volonté de « détendre l’atmosphère » les allégations de comportements déplacés dont il fait l’objet.
Test raté
Pas de quoi passer le test imposé la semaine dernière par Philippe Couillard, a révélé une source sûre. Le 3 février, le premier ministre disait exiger de la part de Gerry Sklavounos une « déclaration très forte, très sentie et très sincère sur sa perception des événements ; pas celui spécifiquement d’Alice Paquet, qui a été traité par le DPCP [Directeur des poursuites criminelles et pénales], mais d’autres éléments qu’on a vus dans les médias ».
Or, son acte de contrition ne contenait ni excuses, ni admission d’actes répréhensibles, ni mention de démarches concrètes de rémission — par exemple une thérapie —, a déclaré cette source, dont les propos ont été confirmés par d’autres. Tout était mis sur le couvert du malentendu, a-t-on fait valoir. Gerry Sklavounos avait une attitude qui frôlait le narcissisme, a-t-on ajouté. Bref, la déclaration publique a été considérée comme « insuffisante », fait-on valoir.
Au sein du Parti libéral, il flotte également des inquiétudes quant à la possibilité que Gerry Sklavounos fasse l’objet de nouvelles plaintes concernant des événements passés. Au lendemain de la dénonciation d’Alice Paquet, d’autres personnes ont révélé au Devoir avoir été témoins ou victimes de comportements déplacés de la part de l’élu montréalais. Certaines ont dit avoir reçu des invitations insistantes, d’autres ont rapporté des demandes à caractère sexuel. « Quand on avait de nouveaux militants, on leur disait : tu le vois, lui, c’est Gerry Sklavounos. Tu t’en tiens loin », avait aussi déclaré un ex-militant libéral.
Une fin de semaine occupée
Dans sa déclaration publique, Gerry Sklavounos a tendu la main à ses ex-collègues du Parti libéral. « Mes valeurs n’ont jamais changé ; je suis un libéral dans l’âme. Et, ici, je dois remercier mes collègues du caucus libéral pour leur appui et leur amitié », a-t-il déclaré.
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