Réplique à Richard Vigneault qui réplique à Robin Philpot

Si la France n'est pas le Québec, New York n'est pas davantage le Canada

Est-il question du sectarisme et de la détestation état-unienne du Canada ?

Tribune libre

Selon Richard Vigneault, Consultant en communication, ex-journaliste et conseiller des premiers ministres Johnson et Charest, répliquant à Robert Philpot dans la page Opinion du Devoir du 2009 02 05 ( La France n'est pas le Québec ), la controverse entourant le discrédit sarcophage d’un Président de France à l’égard des souverainistes ne refléterait « avant tout » que « la sensibilité épidermique et obsessionnelle des souverainistes pour le moindre balbutiement des autorités françaises sur la question nationale québécoise. ».
Ainsi, les félicitations que s’en font les éditorialistes du Canada, qu’est-ce donc ? « Une sensibilité épidermique et obsessionnelle des fédéralistes pour le moindre balbutiement des autorités françaises sur la question nationale du Canada », telle qu’exarcerbée par un tonitruant « Vive le Québec … ! » on sait quoi et qu’il est tabou de prononcer, d’où le Ni-Ni déni exigé par le Canada depuis, qui vient, après 42 ans d’efforts constants des canadianisateurs, d’être vengé, foi de Sarko ! Qu'elle franchise et quelle langue de papier qui change de celle de bois ! Et ça, ce n'est par obsessionnel !
Comme si la recherche d’appui des canadianisateurs de la part de la France n’était pas l’égale réplique de pareille recherche des souverainistes, ce qui prépare de part et d'autre la campagne référendaire larvaire et inachevée comme le dit si bien M. Philpot, une campagne en cours depuis 40 ans au moins et qui confirme bien que ces appuis de la France comptent de part et d'autre, lorsqu’il s’agit d'argumenter les décisions à prendre ici, à l'égard de que nous ferons des États qui nous gouvernent ou aspirent à le faire. Que ferons-nous de celui qui s’impose unilatéralement sans se nommément soumettre aux voix du peuple démocratique et souverain du Québec, celui que conseille et défend notre pourfendeur de souverainistes, que ferons-nous de celui qui ne parvient pas à s’imposer, parce que lui, il se soumet clairement aux voix du peuple ? Ce qui n'est pas le cas de l'État du Canada...
Oui, 2 référendums n’ont pas permis de fonder l’État du peuple souverain du Québec, mais aucun ne valide pour autant l’État du Canada qui s’impose d’autorité depuis la Conquête. Il se contente de la sanction royale d’un Empire monarchique cédant ses pouvoirs au Canada rapatrié et se satisfait de la décision de quelques juges de Cour, pour s’imposer sans nommément consulter le peuple qui le répudie, par la voix même de sa députation majoritaire, celle de l’Assemblée nationale et dans l'opinion publique même, jamais incarnée dans une consultation afférente. Et pour cause, le Canada ne passe pas.
Mais cela ne compte pas quand on est partisan. Au point d’invoquer le monarchique et autocratique argument qui voudrait que pour critiquer les Rois, il faille compter de semblables états de service. Un logique fallacieuse qui explique que telle discussion ne peuvent se faire que de Roi à Roi, c'est pourquoi ils se sont fait la guerre sans que trop longtemps on puisse protester. Pas étonnant qu’ils l’aient faite si longtemps et qu’ils la fassent encore par-dessus notre tête, nous le peuple, chair à canon. Ainsi, M. Vigneault préfère les états de service de M. Desmarais à M. Philpot, ce qui balaierait toute critique ou analyse de son système de fabrication du consentement de ses Sujets qui ne seraient que des jouets d’une joute où des marais où il croupit il s'impose sur la terre ferme où il fait tout pour en être le maître incontesté, au point même d’emporter l’adhésion d’un Président de France, au mépris de la France et du peuple de France et de ce qu’elle a produit de mieux. Un Ve République émanant nommément du peuple. Ce que n'est pas le Canada, ami.
Une Ve République nommément approuvée par référendum par le peuple souverain de France, tel que de Gaulle a pu le faire légitimer pas le peuple. Ce principe fondateur de la France que foule au pied et enferme en sarcophage un Sarkozy sous influence partisane. En prenant fait et cause pour un État du Canada qui jamais n’a émané nommément du peuple, le Président de France prend fait et cause contre la cause du peuple démocratique et souverain. À commencer par le sien propre. Autant contre celui du Québec que celui de France donc. Il se pose en Souverain s’opposant à la démocratique volonté du peuple souverain.
Qui fabule ! Ce seraient les critiques bien sûr !
Comme si l’acharnement n’était que du côté souverainiste, comme s’il n’avait pas dû s’acharner pour obtenir ce que le Canada vient d’obtenir. Au point de croire que l’avis d’un Président qui rétablit le droit d’ingérence remisé aux placards de l’Histoire par le NI-Ni exigé par le Canada, n’était pas une arme à double tranchant. Comme quoi, la situation du Canada est désespérée. Quand on mise sur des armes si dangereuses, c’est bien parce qu’on n’en a pas d’autres plus sûres. Voilà ce que tente de cacher notre partisan commentateur, sophismes à la clé…
New York ! Vraiment !
« Ne serait-il pas temps que les souverainistes comprennent que les Québécois, bien que fiers de leurs racines françaises, sont plus proches des New-Yorkais que des Parisiens ? »
Que viennent faire les New-Yorkais dans ce portrait canadien ? Comme si nous vivions dans un État des États-Unis et que c’était cet état de dépendance là que contestaient d’abord les souverainistes ? Vraiment ! Le Canada ne compte pas ! C’est contre cette division que raisonnent les hauts cris du président Sarkozy ? Le Canada devrait être partie des États-Unis ? C’est le souverainisme « sectaire » canadien que dénonce votre idole ? Vraiment ! Mais alors personne n’a rien compris, le Canada compris !
Et si les Québécois sont plus proches de New-yorkais, que des Français, la réciproque n’est pas vraie. Les Français sont plus proches des New-Yorkais que des Anglais. Et cela ne date pas d’hier… Le monde entier est plus proches des New-yorkais. New-York ce n'est pas les États-Unis, c'est l'Amérique. Cela date de la guerre d’indépendance qui a bouté les Anglais hors de la Nouvelle-Angleterre grâce aux armées françaises. La Fayette est une ville des États-Unis, pas d’Angleterre. Et, aujourd’hui le proaméricanisme français en témoigne tout autant. Dans « La Nuit américaine » française, les vieilles Cadillac ou pick-up Ford ont pas mal plus la côte que les Rolls. Ce qui du reste les fait plus proches de nous… il s’agit du rêve américain… et, oui, nous sommes Américains, et ce rêve n’est pas qu’états-unien.
Ce pourquoi l’amour Sarkozien pour le Canada, pour Toronto et Ottawa, apparaît si artificiel et incongru. Ce ne sera qu’une passade, fondée sur au mieux un malentendu et au pire, une fabrication et un usage abusif de faux papiers. Le Canada est un sans-papier. Il n’est pas nommément validé par le peuple souverain. Comment une République peut accepter de ses amis, qu’ils imposent à ses frères ce qu’elle refuserait de s’imposer à elle-même depuis qu'elle a choisi la Révolution, ou ce qu’elle refuserait que l’Europe lui impose. Comme si les référendums sur l’Europe n’avaient aucune valeur. Comme si l’Europe pouvait s’imposer sans consulter nommément le peuple souverain de France. Allons donc ! Soyons sérieux !

Pourquoi New York dans votre équation et non pas logiquement Londres ou Toronto ? Parce que l’équation canadienne donne un résultat nul ! Le sophisme est donc obligé pour en faire une somme qui puisse réveiller les morts ( sarco : cadavre ) ! Le pire c’est que vous ne le voyez pas et vous pensez que personne ne le verra ! Le pire, c’est que peu le voient !
Nous ne sommes pas sortis du bois… mais on y vient, à force de le parcourir, le défricher, et ça, c’est dans notre nature de coureurs des bois et de cultivateurs… 250 ans que ça dure dans cet État de Conquête jamais soumis aux voix du peuple souverain… Celui-là est en train de construire la sienne cependant qu’il poursuit sa longue marche. C’est long marcher sur une voie qu’on construit ce faisant, mais c’est notre lot et ma foi, le paysage est fascinant, riche et représente bien ce que nous sommes, libres de cheminer là où nous sommes en prenant le temps de choisir notre libre destin, contre toutes menaces de représailles, dans la Conquête de ce que nous sommes, et de rien d’autre qui appartiendrait aux autres, hors donc, l’impérialisme sectaire ou l’agressivité de détestation contre quiconque. N’en déplaise à d’aucuns… Qui nous rêverait ainsi pour nous mieux contrer...
Luc Archambault
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- Affaire Sarkozy - Appel au peuple démocratique et souverain de France - C’est vrai… la France ne peut pas être neutre ! -
La Ve République émane du peuple souverain. Pas l’État du Canada ! -
Tribune libre de Vigile 2009 02 04
- Sarkozy à Québec - De Gaulle assassiné - La politique du « ni-ni » a fait place à celle du déni ? - Tribune libre de Vigile 18 octobre 2008


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    6 février 2009

    Excellente réplique de M. Philpot à M. Vigneault.
    - Robin Philpot « Ce n’est pas un truc !, MM. Sarkozy, Desmarais et Charest »
    Mais quel sera l’impact de ce changement de cap de la France ? Jean Charest a-t-il raison de dire que ce n’est pas important parce qu’il n’y a pas de référendum en vue ? Rien n’est moins sûr !
    Robin Philpot - Le Devoir (opinions) 4 février 2009
    - Réplique à Robin Philpot « La France n’est pas le Québec »
    Richard Vigneault - Le Devoir (opinions) 5 février 2009
    - Réplique de Robin Philpot : « Ne tirez pas sur le messager M. Vigneault ! » - Vigile : Lire sous la réplique de M. Vigneault
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    Le Devoir 2009 02 06
    Ne tirez pas sur le messager M. Vigneault !
    Avant de monter, indigné, sur ses grands chevaux de communicateur, Richard Vigneault serait bien avisé de faire quelques vérifications. Il se rendrait vite compte d’abord que lui seul parle de complot. Ensuite il verrait que ce n’est pas moi qui ai rédigé le rapport Grenier sur les activités illégales d’Option Canada en 1995, ni moi qui ai écrit le rapport Gomery sur les commandites de 1995 à 2003. Ce n’est pas moi qui ai écrit l’autobiographie de Brian Tobin où il parle des millions de dollars dépensés illégalement par « Corporate Canada » en 1995. C’est Brian Tobin lui-même. Ni moi qui écrit L’énigme Charest sur le passage de celui-ci d’Ottawa à Québec, c’est André Pratte. Ce n’est pas moi qui ai interviewé feu Jean Pelletier sur la guerre sans loi qu’il a menée en octobre 1995, c’est Gilbert Lavoie du Soleil. Ce n’est pas moi qui ai présenté et fait adopter la Loi sur la clarté, c’est Stéphane Dion. Ce n’est pas moi qui ai écrit La nuit du Fouquet’s, c’est Ariane Chemin et Judith Perrignon. Et, surtout, ce n’est pas moi qui, le 15 février 2008, en remettant la grand-croix de la Légion d’honneur à Paul Desmarais, ai prononcé les mots suivants : « Si je suis aujourd’hui président de la République, je le dois en partie aux conseils, à l’amitié et à la fidélité de Paul Desmarais. 1995 n’était pas une année faste pour moi. Un homme m’a invité au Québec dans sa famille. Nous marchions de longues heures en forêt et il me disait : “il faut que tu t’accroches, tu vas y arriver, il faut que nous bâtissions une stratégie pour toi” ». C’est Nicolas Sarkozy.
    Robin Philpot