«Ceux qui ne veulent pas de ce débat, c'est qu'ils en ont peur», a dit le chef de l'Etat lors de son discours sur l'identité nationale, ce jeudi dans la Drôme.
Que trouve-t-on dans la recette de l'identité nationale sauce Sarkozy? L'école, le Louvre, l'Académie française, le clocher du village ou encore le prix unique du livre. Le Président livrait ce jeudi «le fond de (sa) pensée» sur la question, dans un discours prononcé à La-Chapelle-en-Vercors, dans la Drôme, ancienne circonscription de son ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale Eric Besson.
Alors que tout un chacun est appelé à donner son avis sur Internet et que préfets et parlementaires sont chargés d'organiser des réunions-débats pour parler identité nationale, le chef de l'Etat a voulu couper court aux critiques: «C'est un débat noble. Ceux qui ne veulent pas de ce débat, c'est qu'ils en ont peur.» Et de dire sa «peine» pour «ceux qui pensent que l'identité nationale française est si faible qu'il ne faut même pas l'évoquer».
Tout au long de son discours, Sarkozy l'a répété: la France est diverse, mais elle est une. Mais diverse. Mais une. «Derrière les diversités, les oppositions, les contradictions, il y a l'unité profonde de notre culture. »«Notre identité est à la fois singulière et plurielle. (...) Elle est dans la pensée, la langue, l'art de vivre, le paysage.» La chrétienté, aussi: «Il n'y a pas un libre penseur qui ne se sente au fond de lui héritier de la chrétienté, qui a laissé tant de traces.»
Se posant en défenseur de la laïcité, «respect de toutes les croyances», le chef de l'Etat a une nouvelle fois mis en garde contre le communautarisme: «On est français parce qu'on ne se reconnaît pas dans une race, qu'on ne se laisse pas enfermer dans une origine ou dans une religion.»
«Pas de place» en France pour la burqa
Comme il l'avait déjà fait lors du Congrès de Versailles, Sarkozy a renouvelé son opposition à la burqa: «La France est un pays où il n'y a pas de place pour la burqa, pas de place pour l'asservissement de la femme.» Avant de réenfourcher le cheval du «mérite» et de «la valeur travail» pour mieux remettre les points sur les i: «On ne peut pas vouloir tous les avantages de la République si on ne respecte aucune de ses lois, de ses valeurs.» Citant à titre d'exemple d'avantages les allocations chômage, la sécurité sociale ou la gratuité de l'université.
«La France, a-t-il insisté, est un pays où l'on ne demande à personne d'oublier son histoire et sa culture, mais elle demande à ceux qui veulent lier leur sort au sien de prendre aussi son histoire et sa culture en partage.» Ou encore: «Devenir français, c'est adhérer à une forme de civilisation, à des valeurs, à des mœurs.»
Enfin, à l'heure où un prix Goncourt (Marie NDiaye) est rappelée à son «devoir de réserve» par un député (Eric Raoult), le Président a tenu à dire tout son attachement à la liberté d'expression: «Au pays de Voltaire et de Victor Hugo, chacun peut penser librement.»
Sarkozy: le débat sur l'identité nationale «est un débat noble»
«Ceux qui ne veulent pas de ce débat, c'est qu'ils en ont peur»
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