S'écraser c'est consentir...

Tribune libre

Non seulement la loi 78 est-elle une commande politique partisane, elle initie un glissement dangereux vers l’état policier que les plus clairvoyants d’entre-nous appréhendons. Non seulement ce gouvernement fait-il porter l'odieux de son incapacité à régler les conflits sociaux aux policiers, il utilise cette loi pour tester des outils de répression qu’il pourrait utiliser lorsque viendra le temps des coupures de budget ou des augmentations du prix des services essentiels : assurance-santé, assurance-médicament, assurance-auto, garderie, régime de retraite, etc…Une mesure à la Poutine qui empêchera toute contestation de la société civile. Le prétexte est idéal, une bonne partie de la population ne supportant pas les étudiants. Inexpérimentés, ces jeunes sont vulnérables malgré que je leur concède une grande force de caractère. À ce stade, s’écraser, c’est consentir à cette loi. Nous pourrions en payer le prix très longtemps.
La majorité des baby-boomers est privilégiée depuis quatre décennies. Le Québec s’est développé en accéléré et a rejoint le reste du monde, ni en mieux ni en pire. Après la chute du mur de Berlin, tout a basculé. L’économie, basée sur la fabrication de biens réels, a fait place à une économie spéculative. Une somme de 8,000 milliards de dollars a été injectée pour sauver le système bancaire. Une nouvelle crise, ce qui n’est pas improbable, serait fatale. Dans tous les pays, éthique et honnêteté sont devenus une valeur désuète. Les leçons du passé n’ont pas servies : l’affaire Facebook est la dernière en lice. Il suffit de regarder ce qui se passe encore, partout, en Amérique, en Europe et au Moyen-Orient. Le Québec n’y échappe pas : favoritisme, collusion, corruption. Il a fallu trois ans de pression sur nos élus pour qu’on commence à s’y attaquer. 20 à 25 % des jeunes sont au chômage aux USA et en Europe. 30 à 40 % en Grèce, Espagne, Irlande, et partout au Moyen-Orient. La révolte gronde et ce n’est qu’une question de temps avant que tout cela n’explose. L’histoire nous enseigne que ces situations extrêmes de crise résultent presque toujours par des systèmes totalitaires.
Nos jeunes ne sont pas insensibles au fiasco qu’on leur lègue. Ils aspirent simplement à un monde meilleur, comme on le rêvait à leur âge. Leur lutte pour les frais de scolarité est aussi un appel à l’aide qui nous interpelle tous : où allons-nous et qu’avons-nous à offrir à la jeunesse ?


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