Psychodrame au PQ

Quand les élus se rapprochent des citoyens...

Tribune libre

Au delà des analyses des spécialistes de gestion de crise, blâmant tantôt les changements d’orientations, l’autoritarisme de l’entourage de Pauline Marois, l’abandon de la social-démocratie ou le retour des belle-mères, il y a quelque chose de beaucoup plus terre-à-terre que les trois dissidents ont ressenti au plus profond d’eux-mêmes et qui rejoint le sentiment profond des québécois.
Ils ont réalisé que le projet de loi 204, en plus d’être éthiquement inacceptable, ne fait qu'alimenter le cynisme des citoyens envers la classe politique. Pire, l'éventualité de contourner son rejet par l’adoption de son contenu dans une loi omnibus confirme l’opinion d’une majorité de québécois que la politique est « sale », que les intérêts partisans et les intérêts corporatifs ont priorité sur les intérêts des citoyens. Pour une majorité de québécois, l’Assemblée nationale se prostitue au détriment de la Justice. Comme l’affirmait en entrevue Bernard Généreux, président de la Fédération québécoise des municipalités, tout ce cirque mène à « l'abandon de tout espoir quant au rétablissement de la confiance de la population dans ses instances démocratiques? »
Réaction populiste, peut-être. Mais qui en tient compte ? Sûrement pas le PLQ, alors qu’au PQ on sous-estime le ras-le-bol citoyen. Après avoir dénoncé pendant deux ans le gaspillage, le favoritisme, la collusion et la corruption, Pauline Marois musèle ses députés sur un projet de loi privé qui contrevient à la Loi sur l'éthique et la déontologie en matière municipale adoptée en novembre dernier. « En mettant en place un dispositif destiné à assurer un meilleur contrôle et en modifiant ses règles à la première occasion, l'Assemblée nationale ne fera-t-elle pas ainsi preuve d'un manque flagrant de cohérence? », questionne encore Bernard Généreux. Gênant pour le PLQ. Et très gênant pour le PQ !
Monsieur Généreux, issu du monde municipal, est contraint de lancer un appel à l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale pour qu'ils se « ressaisissent et ne nous entraînent pas plus loin dans ce psychodrame politique… ». Pathétique, le municipal doit ramener à l’ordre l’Assemblée nationale ! Chose sûre, à partir de maintenant, beaucoup d’indépendantistes refuseront de supporter un parti qui recherche le pouvoir aux dépens de l’intégrité. Il y a d’autres locomotives pour accéder à l’indépendance. Et pour la cohérence, ne cherchons pas de ce côté, ni du côté des libéraux. Bon tsunami…


Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juin 2011

    Je seconde votre texte. Pour certains, ces démissions au PQ sont un drame. Pourtant, je lis les commentaires ici, au Devoir, sur Radio-Canada, le Devoir, etc, et clairement, les gens, indépendantistes ou non, félicitent la décision de Beaudoin, Curzi et Lapointe.
    Il va se passer quelque chose. Et j'ai l'impression que ce sera très positif pour l'indépendance.