En lisant le fil de presse hier, j’ai appris que Russell Copeman, un député libéral à l’Assemblée nationale, venait d’être nommé vice-recteur associé aux relations gouvernementales à l’Université Concordia, un homme qui n’a aucune expérience de gestion en milieu universitaire, tout au plus une expérience professionnelle connexe à Alliance Québec où il a occupé des fonctions de directeur du programme de l’éducation entre 1986 et 1988. Apparemment, le meilleur candidat que le comité de sélection de l’Université Concordia a rencontré.
J’imagine la tête de tous les candidats refusés dont les connaissances et l’expérience universitaire n’ont été d’aucune utilité ! De quoi faire dresser les cheveux de la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport qui se dit préoccupée par la gestion des universités. La loi sur la gestion des universités qu’elle nous proposera bientôt autorisera-t-elle encore ce genre de nomination où la politique est le principal moteur ?
Comment ne pas aussitôt penser à Jean-Marc Fournier, leader parlementaire du gouvernement de Jean Charest, en sérieuses difficultés par les temps qui courent. Assez pour tirer sa révérence de la politique ? Sa connaissance intime du milieu universitaire et du PLQ ainsi que son expérience récente comme ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport en auraient certainement fait un bien meilleur candidat. N’eut été sa présence au MELS, l’aventure de l’îlot Voyageur n’aurait jamais existé, le recteur Roch Denis n’aurait jamais été viré de l'UQAM et il ne serait actuellement pas question d’une loi pour encadrer les universités !
Des universités qui seront bientôt sous la férule de nouveaux administrateurs dont les deux tiers seront désormais indépendants si on se fie aux annonces faites par la ministre. Des administrateurs qui jouiront tous d’une très grande indépendance au sens où on l’entend généralement dans le milieu des affaires et au PLQ.
Je ne sais pas si la ministre a également prévu que ces nouveaux administrateurs connaissent le milieu universitaire, cela pourrait bien leur être utile lorsqu’ils devront prendre des décisions éclairées qui engagent des fonds publics et hypothèquent l’avenir de nos universités.
Si l’on se fie à l’exemple de l’Université Concordia, être député libéral devrait maintenant suffire pour occuper un poste aussi important que celui de vice-recteur au sein de l’administration universitaire. Une situation pour le moins embarrassante pour la ministre Michèle Courchesne qui se targue de vouloir faire le ménage dans les universités.
Si elle est sérieuse et veut demeurer crédible, son projet de loi devra également contenir des dispositions favorisant l’embauche et la nomination des personnes les plus compétentes du domaine, compétence rimant certainement avec connaissance, pas seulement des amis du parti!
Louis Lapointe
Un député quitte le navire libéral
Russell Copeman devient vice-recteur à l’Université Concordia
Une nomination politique?
Chronique de Louis Lapointe
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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fon...
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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.
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