Rue Amherst à Montréal et ailleurs

Richler-Amherst : les indésirables

Il est bien vu ces années-ci de dire qu'il faut oublier le passé. J'entends de plus en plus souvent cette argumentation débilitante. Je ne le crois pas, à moins que les Indiens, les Métis, les Canadiens français et les Québécois de souche française aient décidé d'oublier ce passé qui a fait ce que nous sommes aujourd'hui...
Pour mémoire, je reproduis ici un extrait d'un écrit intitulé La résurgence de la variole comme risque de pandémie et d'arme biologique.
http://notrehistoire.net/histoire_droit.htm
Voici.
« En plus des décès consécutifs à des contaminations d'origine naturelle et involontaire, le virus a été utilisé à des fins militaires et stratégiques. L'un des cas les mieux documentés de cet usage malveillant de virus est celui perpétré par le commandant en chef des forces britanniques en Amérique du Nord, le général Jeffrey Amherst. Dans une dépêche du 7 juillet 1763 adressée au colonel Henry Bouquet, Amherst ordonnait explicitement à son subalterne de faire le nécessaire pour transmettre la variole parmi les populations indiennes qui venaient de se soulever contre les britanniques qui envahissaient leurs territoires de chasse. Quelques semaines plus tard, une épidémie de variole causait des ravages très importants parmi les indiens Delawares, Shawnees et Mingos. Un témoin de l'époque rapportait que l'épidémie continuait à faire des victimes quatorze mois plus tard parmi les Shawnees. Et c'est ainsi que, faute de combattants, la révolte s'est éteinte d'elle-même et les britanniques ont pu rétablir leur autorité. »
Nous connaissons tous cette histoire des couvertures infectées du virus de la variole. Ce n'est pas une légende; c'est un fait.
Benoît Lamontagne, maire de Ville-Marie aurait intérêt à relire son Histoire. Ne disait-il pas dans une entrevue « qu'il n'avait pas d'opinion sur ce sujet ». Cela signifie-t-il qu'il est un ignorant? J'espère qu'il aura eu le temps de le faire avant la séance du conseil de ville de Montréal, lundi le 24 août, où il sera question de changer le nom de la rue Amherst. J'ose faire des suggestions. Pourquoi pas rue Ludger-Duvernay ou encore rue Pierre-Bourgault.
Marie Mance Vallée


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10 commentaires

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    25 août 2009

    Eh bien, aprés tout ce que nous savons des exactions faites par Amherst, auxquels on peut rajouter celles commandées par les Anglais qui envoyaient leurs alliés Odinossonis pour éviter de se salir eux-même les mains, comme par exemple dans la terrible attaque de Lachine dans la nuit du 4 à 5 août 1689, il est bien difficile de ne pas penser que les véritables sauvages ne sont peut-être pas ceux que l'on croit au premier abord.Pourquoi les sauvageries des uns seraient horribles alors que les sauvageries des autres seraient largement justifiées ?..
    Quant à donner le nom d'un des fils de Donnacona à cette rue que vous voudriez débaptiser, ce serait en effet un choix certainement judicieux et mérité, puisque ce sont ces deux garçons, qui en prononçant le nom de "Ganata-ha" en s'approchant de Stadaconé à leur retour de France, apprirent ainsi ce mot magnifique à jaques Cartier et aux autres Français. Ils le prononcèrent avec l'accent français cela se transforma en "Canada" ..

  • Archives de Vigile Répondre

    25 août 2009

    Résumons.
    Plusieurs noms ont été suggérés. Et je vous les donne dans l'ordre de mes lectures, ici ou sur d'autres forums.
    Ludger-Duvernay;
    Pierre-Bourgault;
    Jacques Parizeau;
    Donnacona;
    Pontiac;
    Delaware;
    Lenape;
    Odanak;
    Abénaquis.
    Nous ne sommes pas en peine de trouver des noms; notre Histoire est si riche.
    Marie Mance V

  • Gaston Boivin Répondre

    24 août 2009

    Il existe un site consacré à "LA Topoponomie de Montréal", où l'on y traite de l'origine du nom des rues de Montréal. À l'item "AMHERST, square(24 novembre 1924, et rue)", voici ce qu'il y est écrit:
    -"Baron Jeffrey Amherst(1717-1797) qui reçu la capitulation de Montréal en septembre 1760 et acheva la Conquête de la Nouvelle-France. Il fut nommé gouverneur général de l'Amérique Britannique du Nord la même année".-
    -"Ce square portait, avant 1924, le nom de Houle, et la rue s'est déjà appelée rue Saint-Jean Baptiste(*), de même que rue Christophe Colomb du 1er juillet au 20 novembre 1964."-
    Outre l'intention manifestée par Amherst de contaminer de la petite vérole les indiens de Pontiac pour en venir à bout, il existe un autre "héroique" fait d'armes d'Amherst concernant nos alliés indiens, à savoir l'expédition punitive (apparemment pour les punir de leurs raids fréquents et de leur support constant aux Français) contre les indiens du village des Abénaquis d'Odanak de la mission St-François(connue chez les Anglais comme étant la mission St-Francis) situé(e) à l'embouchure de la rivière St-François)(il y avait également dans ce village et cette mission indienne, la plus ancienne de la Nouvelle-France, plusieurs autres indiens de diverses nations), qu'il avait confiée au cruel major Robert Rogers et à ses sanguinaires Rangers, qui s'étaient déjà faits connaître par leurs exactions lors de la campagne menant au siège et à la prise de Québec. Robert Rogers aux commandes d'une troupe de 200 hommes reçu les instructions suivantes le 13 setembre 1759 d'Amherst cantonné à Crown Point, dans la région du Lac Champlain:
    -"Vous partirez cette nuit, comme l'ordre vous en a été donné hier, avec un détachement de 200 hommes sous votre commandement en direction de la Baie Missiquoi. Et de là vous procéderez de la manière que vous jugerez la plus appropriée afin d'infliger, efficacement, à l'ennemi la disgrâce et les injures qui sauront rendre son honneur et la victoire aux armées de Sa Majesté."
    -"Rappelez-vous les barbaries commises par ces Indiens scélérats à chaque fois qu'ils ont eu l'occasion de montrer leur cruauté bien connue à l'encontre des sujets de Sa Majesté. Prenez votre revanche; mais rappelez-vous que bien que ces vilains aient tué par le passé, sans distinction, femmes et enfants de tout âge, mon ordre est à l'effet de ne pas s'en prendre aux femmes et aux enfants. Quant vous aurez exécuté votre mission, vous rejoindrez notre armée, peu importe où elle soit." (ma traduction, à partir d'une citation tirée du texte "Major Robert Rogers-Revenge 1759. Source: History of Charlestown, New-Hampshire, by Rev.Henry H. Saunderson pub 1876)
    Le ou vers le 5 0ctobre 1759, savoir 22 jours après leur départ de Crownn Point, Rogers et ses hommes arrivèrent au village d'Odanak et, vers 3 à 4 heures du matin, après avoir organisé leur attaque surprise pour qu'elle vienne de 3 directions, dans la mi-noirceur du jour ils entreprirent, selon les ordres d'Amherst, de prendre leur revanche, tuant et massacrant tout ce qui bougeait puisque, semble-t-il, cette mi-noirceur, les auraient empêchés de distinguer l'âge ou le sexe de leurs victmes tant et si bien que les femmes et les enfants n'auraient pu être démêlés des hommes. Plusieurs essayèrent de se réfugier dans leurs cabanons mais on y mit le feu. D'autres fuyèrent vers la rivière mais furent rattrapés et massacrés. Lorsque la clairté permis de mieux voir, le spectacle qui s'offrait à Rodgers et ses hommes était affreux et leur inspira une certaine pitié mais lorsqu'ils distinguèrent environ 600 scalps trônant sur des piquets plantés un peu partout sur les lieux, ils retonmbèrent dans leur rage et ils poursuivirent leur carnage. Leur sale oeuvre terminée, lorsque Rogers rédigea son rapport, il était 7 heures: Le messacre avait donc duré 3 ou 4 heures, selon qu'il ait effectivement commencé à 4 ou 3 heures du matin. Dans ce rapport, Rogers disait avoir tué 200 indiens et avoir fait prisonniers 20 femmes et enfants.
    Il existe 2 pétitions à propos de la rue Amherst, l'une récente des Jeunes Patriotes et une autre d'un autre qroupe qui date de 2008, qui, elle demande que son nom soit changé pour celui d'un des fils du chef iroquois Donnaconna du village de Stadaconé(Québec)qui aurait aidé lors de son 1er voyage Jacques Cartier. En ce qui me concerne, je crois qu'il serait préférable qu'elle devienne la rue Pontiac, ou Delaware ou Lenape (en l'honneur du peuple à lesquels appartenaient les 2 indiens à qui l'on a donné comme cadeaux , à l'occasion d'une parlementerie, les couvertes et le mouchoir infestés par le virus dela petite vérole) ou encore celui d'Odanak, ou d'Abénaquis, en l'honneur des indiens de la mission St-François.
    *= l'histoire nous a habitués à ce genre d'ironie!

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2009

    Oui, je l'ai lu en diagonale seulement parce que le coeur m'a manqué dès les premières lignes... Cependant, je l'ai gardé pour le lire à un autre moment.
    Quant à Pontiac, le seul livre que j'aie trouvé et lu est celui écrit par Jean-Pierre Davidts, L'Homme avec qui mourait l'espoir, Les Éditions des Intouchables, 1998.
    Je crois bien qu'aucun historien québécois ne s'est intéressé à cette personnalité peu commune de la Nouvelle-France.
    Et merci de vous donner autant de peine.
    Marie Mance V

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    24 août 2009

    Mme Vallée,
    Merci pour votre texte.
    Je crois bien que les fédéralistes et nos amis du Rest of Canada veulent que nous oubliions notre passé, pour que nous devenions des déracinés facilement assimilables à leur mosaïque multiculturelle.
    Pour ce qui est de la rue à rebaptiser, moi, je pense que Jacques Parizeau mériterait amplement une rue à son nom, et pas de façon posthume!

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    24 août 2009

    A Marie Mance Vallée,
    Voici quelques renseignements sur le grand Pontiac ce chef Amérindien de la tribu des Outaouais. Il était effectivement un allié et un ami des Français. Ces derniers avaient toujours traité les Amérindiens avec amitié.. Lors de la Conquête ils se sont vite rendus compte de la différence de traitement qu'ils reçurent des Anglais.
    Même les Tsonnontouans, une des cinq tribus Odinossonis (iroquoise)qui avait toujours été tournée vers les Anglais, en voyant la façon dont ils en ont été remerciés s'en sont "mordus les doigts" et ont regretté les Français .. mais c'était un peu tard !
    Pourtant Pontiac, lui ne désespérait pas. Il réunit toutes les nations restées fidèles aux Français, ils formèrent sous son instigation une grande force à laquelle se joignirent 300 miliciens Canadiens prêts eux aussi à reprendre la Nouvelle France, pied à pied aux Anglais . Et cela fut bien prés d'aboutir, comme je l'ai raconté, puisqu' ils étaient arrivés à reprendre neuf forts aux Anglais, ce qui avait fait vraiment craindre à Amherst la totale débandade et leur départ pour Londres en catastrophe .. Sauf, sauf .. l'idée des couvertures infectées de variole .. vous connaissez la suite .. Le colonel Bousquet ( ou Bouquet selon les textes cela diffère ) offrit même en plus des couvertures la prime au scalp rapporté .. auquel il faut rajouter l'ordre qu'il avait donné de couper en morceaux femmes et enfants des guerriers amérindiens qui attaqueraient un fort anglais !
    Mais les Anglais en voulurent tellement à Pontiac qu'ils le firent assassiner en 1769 par un indien alcoolique, pour un seul baril d'eau de vie .. Ainsi mourut bien tristement ce grand Pontiac, ce chef d'une si grande valeur. Son vrai nom était Obwandiyag, il avait été surnommé Pontiac d'aprés ce que l'on peut lire dans les textes anciens, parce qu'il avait participé a bien des batailles aux côtés d'un Français de ce nom , originaire du pays basque au sud de la France.. Il portait encore, paraît-il, le justaucorps de ce soldat Français le jour où il fut assommé par derrière, jeté à terre puis poignardé par cet indien alcoolique de la tribu des Peoria.
    Je termine en vous demandant si vous avez lu l'article du Devoir de ce jour de Fabien Loszach, c'est fort intéressant à lire.. Cela démontre que rien n'est grave ,rien n'est important lorsqu'on n'a pas toutes les clés en mains..

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2009

    @ Michel G : Voici une liste, sans doute sommaire, de villes où l'on retrouve une rue Amherst : Hull, Sherbrooke, Trois-Rivières, Saint-Bruno-de-Montarville. Et il y en a sans doute d'autres...
    Source : http://lequebecois.actifforum.com/ici-on-parle-d-actualite-f1/debaptisons-la-rue-amherst-t11396-15.htm
    Pourquoi pas une plaque commémorative sur laquelle seraient inscrits les hauts faits d'armes du général Amherst. Hon!... Comment procéder???...
    @ Patrick Lavallée : Merci.
    @ Marie-Hélène Morot Sir : Merci d'avoir complété l'histoire d'Amherst. J'avais cette documentation, mais je ne lis pas très bien l'anglais.
    Heureuse aussi que vous ayez fait référence au Grand Pontiac, l'un de mes héros préférés avec Dollard des Ormeaux et Madeleine de Verchères, qu'on oublie souvent de mentionner. Il y a peu de littérature sur Pontiac : il aurait été assassiné, mais par qui? et pourquoi? Le motif le plus souvent invoqué est qu'il aurait été l'allié des Français. Là, je m'éloigne du sujet... Mais tout de même, il est un personnage historique qui m'intrigue, m'emporte et qui pourrait donner des leçons de fidélité, de courage à beaucoup de gens. Et surtout aujourd'hui... Une chose est certaine il ne s'est pas déshonoré.
    Curieusement, ce sont mes amis immigrants qui se scandalisent le plus de cette affaire d'Amherst.
    Enfin, continuons le combat envers et contre tous! Et la connaissance de notre Histoire est la base même de notre survie dans ce monde globalisé où les maîtres du monde n'ont qu'un seul but, faire de nous tous des consommateurs.
    Marie Mance V

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    23 août 2009

    Madame Vallée, c'est exact, personne ne devrait oublier le passé, personne ne devrait être ignorant de ce que nos ancêtres, avant nous, ont lutté pour construire le pays que nous habitons aujourd'hui, vous sur ce sol d'Amérique du Nord, comme tout le monde ailleurs sur la planéte.. C'est bien un fait que si on est ignorant rien ne vous dérange, et on le voit bien au sujet du nom de cette rue Amherst et aux commentaires souvent assez placides qui en ont découlés .. Pourtant les faits sont bien là, des faits qui nous donnent la chair de poule, il suffit d'aller consulter les archives anglaises et on y trouvera le message envoyé par cet indigne général, à son second le colonel Henri Bousquet, pour "lui donner l'ordre" de distribuer les couvertures infestées .. et la réponse de ce dernier y est également consultable, curieusement il répond à Amhers " je veux bien faire cette distribution à condition que je ne m'infecte pas moi-même ! "
    Et bien sûr cela a été facile d'éliminer ces "Sauvages" à l'organisme qui n'était pas immunisé, contre les microbes ou autres virus européens.
    Le grand Pontiac et ses troupes amérindiennes auxquelles s'étaient rajputés 300 miliciens Canadiens avaient déjà pris neuf forts anglais sur onze, Amherst était à deux doigts de perdre, il avait même déjà demandé de faire venir des bateaux, car il en était arrivé à envisager de rapatrier tous les colons, de leurs colonies britanniques des bords de l'Atlantique.. Voilà comment par cette victoire déloyale sur ce peuple Amérindien courageux, les Anglais ont pu rester sur ce continent, et s'y implanter définitivement !
    Alors, si Monsieur G propose d'inscrire partout dans cette rue, les actions d'Amherst, et les raisons iniques pour lesquelles il a été félicité par Londres, et même élevé au titre de Chevalier du Bain , au moins plus personne ne pourra ignorer qui est réellement ce personnage, et surtout pas les génératiosn futures..

  • Archives de Vigile Répondre

    23 août 2009

    Madame Vallée,
    Vous êtes une combattante engagée et vous écrivez tellement bien. Nous avons besoin de gens comme vous !
    Patrick Lavallée

  • Michel Guay Répondre

    23 août 2009

    L'idéal serait de garder précieusement cette rue Amherst et d'afficher sans cesse sans relâche ce texte sur chaque poteau de cette rue en mémoire de nos martyrs
    Les fédéralistes canadians et leurs héros génocidaires fondateurs doivent avoir honte
    Occupons-nous de faire connaître toutes les rue en la mémoire des génocidaires canadians