Puisqu'on nous y oblige

Retour controversé sur l'affaire Michaud

Tribune libre

Retour controversé sur l'affaire Michaud
Je m'excuse d'avance pour ce texte fleuve. Mais le sujet est complexe. Avis aux amateurs de raccourcis faciles: s'abstenir.
En commentaire à l'article de Richard Le Hir, j'ai écrit:

«C’est à l’Assemblée nationale de réparer cette injustice.
Ce sont les députés présents à l’Assemblée nationale qui ont voté la résolution.
Le Parti québécois a un exécutif, des structures dans chaque comté, une aile parlementaire, des conseils nationaux et des congrès régionaux et nationaux. L’aile parlementaire n’est pas le Parti québécois dans son entier. A ma connaissance, aucun conseil national du PQ ou aucun congrès du PQ n’a condamné Yves Michaud. Je crois même que Lucien Bouchard a été hué pendant une instance du PQ et je crois que la cause de ces huées était l’injustice commise à l’égard d’Yves Michaud.
Par conséquent, l’affaire Michaud ne fait pas partie du passé du Parti québécois et n’est pas une souillure à l’intégrité du Parti québécois. D’ailleurs, 51 députés du PQ ont présenté des excuses.
L’affaire Michaud appartient au passé de Lucien Bouchard et de Jean Charest qui ont entraîné des députés dans l’adoption d’une résolution « scélérate » (comme le dit justement Yves Michaud) par une institution qui incarne le peuple québécois : cette institution, c’est l’Assemblée nationale du Québec.
Demander à Jean-François Lisée d’intervenir pour que l’Assemblée nationale corrige une injustice envers Yves Michaud me semble une bonne idée. S’il décide de le faire, il trouvera bien la meilleure façon pour atteindre l’objectif: que l'Assemblée nationale reconnaisse l'erreur commise qui est de se transformer en tribunal (ce n'est pas son rôle) sans que la personne concernée puisse se défendre.»
Voilà ce que j'ai écrit de bonne foi.
Mais dans la foulée du commentaire de Jean Brilland, je suis allé lire sur le blogue de Jean-François Lisée «L'affaire Michaud à froid» publié le 6 décembre 2010 et j'ai maintenant des doutes sur l'opportunité d'exiger que l'Assemblée nationale intervienne avec le Parti libéral au pouvoir et avec un président de l'Assemblée nationale qui est un libéral puisque les chances de réussite de cette opération sont nulles.
Je crois maintenant qu'à l'impossible nul n'est tenu.
Certes, les droits d'Yves Michaud n'ont pas été respectés. Mais revenons sur le fond.

Yves Michaud a déclaré le 13 décembre 2000 devant la commission des Etats généraux sur la situation et l'avenir de la langue française ceci:
«Moi, j’habite à la lisière du Montréal français et du Montréal anglais, à Côte St-Luc, où, vous avez ça dans l’annexe en document, douze (12) circonscriptions [bureaux de vote], deux mille deux cent soixante-quinze (2 275) votants, aucun oui dans les douze (12) circonscriptions. Aucun oui, deux mille deux cent soixante-quinze (2 275) non.»

Jean-François Lisée a commenté cette déclaration de la façon suivante:
«Yves Michaud, citoyen québécois qui veut devenir candidat du PQ dans la circonscription de Mercier, a parfaitement le droit de tenir ces propos. Il se situe dans son exercice de la liberté d’expression.
Ces propos, il faut le dire clairement, ne sont pas antisémites. (…) Cependant, ils concernent directement la communauté juive anglophone qui constitue le groupe principal habitant Côte Saint-Luc. Chacun sait (…) que Côte Saint-Luc et Communauté juive anglophone sont quasi-synonymes.
Mais les juifs anglophones ne sont pas les seuls à voter dans Côte Saint-Luc. M. Michaud a donc raison d’utiliser le terme plus général « allophones » pour désigner ces électeurs.
Sur le fond, que dit-il ? Que les citoyens québécois habitant dans ces douze bureaux de scrutin, parce qu’ils se sont exprimés à 100% contre la souveraineté lors du référendum de 1995, sont coupables soit de « rejet », soit de « rejet et hostilité », soit d’incompréhension du message des souverainistes.»
La position de Lisée s'exprime dans les lignes suivantes:
«J’use de mon droit à la liberté d’expression pour dire — comme j’ai déjà dit face-à-face à Yves Michaud lors d’une entrevue à Radio-Canada — que ces propos sont condamnables. Ils constituent un déni du droit démocratique de chaque citoyen de voter tel qu’il l’entend, selon son opinion et son intérêt.
La question de l’unanimité — 100% — de ces électeurs pose évidemment problème. Et il est vrai que nous avons des indices de pression forte, dans des milieux non-francophones en 1995, contre les individus qui s’aventuraient à penser voter Oui. Ces pressions sont, elles aussi, condamnables.»
Je pense que ce que proposait Lisée en 2010 est toujours valable. Voici ce qu'il proposait.
«Et pour tout de suite, que faire ?»
Yves Michaud et moi sommes d’accord sur un point (en fait, sur plusieurs, mais, en l’espèce, sur un point): Il ne sert à rien de tenter de faire voter quoi que ce soit par l’Assemblée nationale actuelle. Les Libéraux ne demandent qu’une occasion pour renverser les tables et faire le procès du PQ.
Je comprends aussi que plusieurs députés péquistes estiment toujours, à bon droit, que les propos tenus il y a 10 ans par M. Michaud sont critiquables et ne veulent pas s’excuser de les avoir critiqués.
Il me semble cependant que les députés péquistes ayant voté la motion de décembre 2000 et siégeant toujours pourraient très bien envoyer une missive publique à M. Michaud indiquant que:
«Quelle que soit l’opinion qu’on puisse avoir sur les propos que vous avez tenus il y a dix ans, il nous apparaît clair, avec le recul, qu’il n’appartenait pas à l’Assemblée nationale d’en être saisie, en tant qu’institution. Nous regrettons aujourd’hui avoir participé à un vote dont l’impact fut disproportionné eu égard, d’une part, aux propos tenus et, d’autre part, à votre importante contribution à la société québécoise et au mouvement souverainiste, contribution que nous tenons à saluer ici. Nous comptons faire en sorte que le type de motion dont vous avez été malheureusement victime ne soit plus utilisée par l’Assemblée nationale que dans des cas exceptionnels et, jamais, sans préavis.»
51 députés du Parti québécois ont dit regretter d'avoir voté la motion condamnant Yves Michaud.
Jean Charest avait sauté sur l'occasion pour faire un gain politique. Lisée écrit:
« Les libéraux sautent sur l’appât»
«Le lendemain 14 décembre les libéraux de Jean Charest, alors dans l’opposition, bondissent sur la déclaration d’Yves Michaud et proposent la motion sans préavis qui suit et qui :
« dénonce sans nuances, de façon claire et unanime, les propos inacceptables à l’égard des communautés ethniques et, en particulier, à l’égard de la communauté juive, tenus par Yves Michaud lors de la Commission des États généraux de la langue française à Montréal »
La motion est, à mon avis, correctement écrite. Le problème réside dans son existence même. Les libéraux de Jean Charest n’hésitent pas un instant, pour un gain politique, à transformer l’Assemblée nationale en « tribunal populaire ».
La motion Bergman-Boulerice fut votée à l'unanimité. L'objectif de Lucien Bouchard était de rendre impossible la candidature d'Yves Michaud pour le Parti québécois dans Mercier.
Les gens informés savent tout cela. L'affaire Michaud est une tache noire dans le dossier de Lucien Bouchard et de Jean Charest qui se sont servi de l'Assemblée nationale à des fins de petite politique partisane. Honte à ces deux premiers ministres.
Tellement d'encre a coulé sur l'affaire Michaud qu'on hésite à continuer la réflexion. Il le faut pourtant. En le faisant, je prends position.
Dans son texte intitulé «L'affaire Michaud à froid», Lisée analyse ce qu'il appelle «l'impact sur le débat politique».
« L’impact sur le débat politique»
«Au moment où il tient ces propos, M. Michaud ne pouvait ignorer leur impact politique. Avant le référendum, le regretté Pierre Bourgault avait usé d’un argument similaire (assimilant au « racisme » l’unanimité anti-souverainiste de certaines communautés) ce qui avait forcé Jacques Parizeau à ne plus l’utiliser comme conseiller, à mon plus grand regret.
Le soir du référendum, dans une déclaration tragique, pour lui et pour nous, M. Parizeau avait tenu les propos que l’on sait, segmentant les votes des francophones et des non-francophones. L’impact fut terrible et mis les souverainistes sur la défensive sur la question identitaire pendant, exactement, 12 ans.
En reprenant cette rengaine devant les États Généraux, M. Michaud, personnalité souverainiste très en vue, mettait du gros sel sur cette plaie et rejetait le mouvement souverainiste sur la défensive, à son point le plus vulnérable.
Soyons clair: je ne conteste pas à Yves Michaud le droit de s’exprimer, ni le droit de causer un tort politique à son propre camp. Mais il faut reconnaître que c’est là l’impact, totalement prévisible, des paroles qu’il a prononcées.»
Je suis d'accord avec cette analyse. Mais je sens le besoin de la situer dans un contexte général.
La sociologie électorale analyse le vote enregistré lors d'une élection. Ceux qui ont suivi la dernière élection à la présidence américaine ont entendu les commentateurs se demander comment les noirs allaient voter et les hispanophones, et les ouvriers des Etats qui allaient faire la différence et les femmes etc etc. Mais quand Yves Michaud se sert du prétexte de sa proximité physique pour analyser le vote dans Côte-St-Luc, il singularise un groupe ethnique, la communauté juive et il donne ainsi l'occasion aux adversaires de «faire du tort à son propre camp». Ce qui n'est pas très fort au point de vue stratégie politique.
En sociologie électorale, on peut analyser le vote des Haïtiens de Montréal, des Grecs, des Italiens, des Autochtones etc. Et la grande distinction révélatrice est entre les francophones et les anglophones. Cela énerve beaucoup Luc Lavoie à La Joute qui devient hystérique quand on parle des anglophones et des immigrants. Il ne faut pas singulariser un groupe ethnique, on n'enlève pas le vote à qui que ce soit: on dit: regardez comment les gens votent et pourquoi ils votent comme ils votent. C'est de la science, la sociologie électorale est une science humaine.
On conclut que les anglophones et assimilés, depuis 1970 lorsque le Parti québécois a présenté des candidats aux élections générales, votent en très très forte majorité aux deux référendums de 1980 et de 1995 et pendant les élections contre l'indépendance et contre les indépendantistes et qu'ils sont au pouvoir avec le trio Trudeau-Couillard-Coderre. Les francophones eux, sont très démocrates et divisent leur vote en quatre: PLQ, PQ, CAQ et QS sans oublier les petits partis qui ont des avantages financiers à exister: peut-être que les francophones n'ont pas une conscience aussi vive de leurs intérêts que les anglophones.
Parlant d'hystérie, les fédéralistes qui dominent les médias font du terrorisme quand nous analysons le vote des anglophones-allophones. Ou quand nous disons que les libéraux veulent 50,000 immigrants par année pour des raisons électorales et anti-indépendantistes et non pour des raisons économiques car les immigrants chômeurs et assistés sociaux nous coûtent cher.
A propos de la déclaration de Jacques Parizeau sur «l'argent et les votes techniques», on oublie volontairement le contexte qui est le suivant. Une semaine avant le 30 octobre 1995, il y a eu une conférence de presse tenue par trois leaders des groupes ethniques grecs, italiens et juifs. Ils ont dit aux Grecs, aux Italiens et aux Juifs: si vous êtes Italiens, Grecs ou Juifs, vous devez voter NON. Et bien les Juifs de Côte-des Neiges ont répondu à cet appel à 100%. C'est ce que nous a appris Yves Michaud. Et les Italiens de la Petite Italie et les Grecs qui sont à Montréal? Et les Juifs hassidiques d'Outremont, de Boisbriand et de Ste-Agathe? Et les Haïtiens? Ce sont des objets d'étude légitimes en sociologie électorale. Evidemment, quand on parle des Juifs, il faut mettre des gants blancs pour empêcher Lucien Bouchard de s'énerver.
Pour comprendre ce qui s'est passé, imaginez Parizeau qui fait une conférence de presse le lendemain et qui dit:
«Québécois et Québécoises de souche, réveillez-vous. Mettez fin à la conquête de 1760. Neutralisez le vote massif pour le NON des anglo-allos. Ne permettez pas à quelques milliers d'immigrants qui viennent d'être reçus comme citoyens canadiens à la va-vite et qui ne connaissent rien à l'histoire du Québec de vous enlever le droit de vous donner un pays où le français sera vraiment la langue commune utilisée partout et en toutes circonstances. Pensez enfin à vos propres intérêts. Ne permettez pas à une minorité de bloquer votre avenir. Votez OUI le 30 octobre.»
Imaginez les protestations scandalisées des partisans du statu quo. Pourtant, ils n'ont pas protesté suite à la conférence de presse des leaders grecs, italiens et juifs. Bande d'hypocrites.
C'est la pure vérité que de conclure que ce sont les fédéralistes qui ont inventé le vote ethnique. Ce sont ces votes ethniques qui ont été dénoncés par Jacques Parizeau dans son discours du soir du 30 octobre 1995. Les fédéralistes qui dominent les médias font semblant de ne pas le savoir. C'est une immense imposture des fédéralistes qui déchirent leurs vêtements chaque fois que les indépendantistes parlent des votes ethniques. L'incarnation la plus visible et la plus récente de cette imposture et de cette hypocrisie se trouve dans les propos de Luc Lavoie à la Joute qui devient hystérique chaque fois qu'on parle d'identité québécoise menacée par l'anglophilie ambiante et ce que les inclusifs appellent «la diversité culturelle» qui s'exprime en anglais le plus souvent.
Ma conclusion. Au moment où un sondage CROP essaie comme de coutume de manipuler l'opinion, au moment où les adversaires du Parti québécois sont légion dans les partis politiques le PLQ, la CAQ, QS, ON, qu'ils ont le haut du pavé dans les médias et sont au pouvoir avec le trio libéral Trudeau-Couillard-Coderre, ce n'est pas stratégique de confier à Jean-François Lisée des missions impossibles.
Le résultat ne pourrait être autre que de donner une raison de plus pour le critiquer à tous ceux et il y en a quelques-uns sur Vigile qui se disent insatisfaits de son leadership et de ses stratégies et qui par le fait même minent les chances du Parti québécois de gagner les prochaines élections de 2018 tout en soutenant haut et fort qu'ils sont prêts à tout pour débarquer les libéraux de Couillard du pouvoir. Voyez la contradiction. A moins que, comme Crop, ils ne soient des partisans de la CAQ, bouée de sauvetage des fédéralistes inquiets du taux d'insatisfaction des Québécois à l'égard du PLQ comme les résultats des élections partielles le démontrent avec éloquence.

Luc Drapeau, 15 décembre 2016


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    20 décembre 2016

    Dans son article, "L'affaire Michaud à froid" (http://www.lactualite.com/politique/laffaire-michaud-a-froid/), Lisée nous apprends ceci:
    J’étais présent lors de l’événement (mais j’avais démissionné avant l’affaire Michaud) et j’ai conseillé au Premier ministre Bouchard de refuser d’appuyer cette motion. Il me semblait, et il me semble toujours, absurde qu’une assemblée parlementaire donne, par un vote, son opinion sur des commentaires émis par des citoyens ou, a fortiori, par des journalistes. Faudrait-il aussi féliciter, par motion, une déclaration ou une émission remarquable ?
    Heureux d'apprendre que Lisée a usé de son jugement juste avant cet infâme vote pris par les dé-putés de l'assemblée nationale. Malheureusement, Bouchard avait d'autres con-seillers à écouter quelques part dans les marais de Sagard ou quelques chateaux enfumés du West Island...
    Près de 15 ans plus tard, Lisée semble avoir perdu son jugement en ne saisissant pas l'opportunité, le 14 décembre dernier, de se rapprocher du peuple en disant haut et fort, que lorsqu'il sera premier ministre, plus jamais une telle infamie ne se reproduira au Québec!
    Mais malheureusement, monsieur Drapeau, votre article me permet ce soir, de mieux de comprendre l'inaction de Lisée et sa gang par rapport à l'Affaire Michaud...
    Je peux l'entendre d'ici, faire écho à Machiavel, en disant à ces conseillers: « En politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal."
    Quant le calcul et la stratégie prennent la relève, le coeur s'y perd...l'opportunité aussi...
    __________
    Du courage monsieur Drapeau, du courage, c'est tout ce que le peuple demande. Et Lisée n'en a pas eu...tout comme Marois, Boisclerc, Johnson et...que dire de Bouchard. Le traître en chef d'un parti qui n'est plus l'ombre de lui-même.

  • Yves Corbeil Répondre

    18 décembre 2016

    Il est mort ce parti M.Drapeau, la séparation si jamais elle vient ne sera certainement pas dans ce véhicule qui a fait son camp ailleurs depuis très longtemps.
    Malheureusement, il faudra qu'il se passe quelque chose pour qu'on sorte les corrompus, magouilleux, bandits, pourris du pouvoir à Québec et j'ai bien peur que ce compromis sera semblable à celui d'Ottawa, élire celui qui a le plus de chance de les sortir en attendant de faire mieux pour notre peuple.

  • Pierre Cloutier Répondre

    18 décembre 2016

    Monsieur Drapeau,
    [1] Quand on cite un passage d'un texte, il faut avoir l'honnêteté de le citer en le contextualisant au lieu d'extraire un passage pour chercher à motiver sa thèse. À vos yeux, il faut qu'Yves Michaud soit coupable de quelque chose. Ce sont pas des propos anti sémites mais ce seraient tout de même des propos "inacceptables" puisqu'il aurait dénoncé le fait que dans 12 bureaux de vote de Côte Saint-Luc, aucun vote n'a appuyé le OUI lors du référendum de 1995.
    [2] Et vous endossez les propos de J-F Lisée : "...quand Yves Michaud se sert du prétexte de sa proximité physique pour analyser le vote dans Côte-St-Luc, il singularise un groupe ethnique, la communauté juive et il donne ainsi l’occasion aux adversaires de « faire du tort à son propre camp »
    [3] FAUX ET ARCHIFAUX. Yves Michaud n'a pas "singularisé" la communauté juive. Il a dit tout simplement que les gens habitant ce quartier étaient des fils et des filles d'immigrants et qu'il semble, selon lui, "qu'ils n'ont pas compris" les Québécois de souche.
    [4] Voici exactement les paroles qu'il a prononcées :
    - "Il y a trois (3) explications à cela ou bien d'un vote comme celui là,
    alors que les Québécois, eux, votent, exercent leur liberté démocratique, soixante — quarante (60 40)en faveur du oui, cinquante cinq— quarante-cinq(55 45),
    là, c'est cent pour cent (100 %) contre la souveraineté du peuple québécois. Je le répète, Côte StLuc, vérifiez dans le rapport du directeur général des élections. Et c'est pas les seuls cas. Je n'ai pas fait toute l'étude"
    - "Alors, ça n'arriverait pas, ça. Pourquoi? Il y a trois (3) hypothèses quand ça
    arrive. Un, il y a un phénomène de rejet chez eux. Deux, il y a un phénomène de rejet et peut être d'hostilité, peut être de haine. Trois, ils ne nous ont pas compris. Je privilégie la troisième hypothèse. C'est que les immigrants qui ont tous voté oui massivement, ces immigrants là...et dans Côte St-Luc, ce ne sont pas des Anglo-Québécois; la majorité, ce sont les fils et les enfants d'immigrants qui sont dits... que l'on appelle par un mot que je n'aime pas, des allophones. C'est la grande majorité des habitants de Côte St-Luc. Alors, si c'est vrai pour l'intégration des immigrants, je terminerai là dessus,c'est aussi vrai pour un sujet — j'ai voulu parler d'intégration des immigrants — pour un sujet qui concerne l'affichage".
    [5] Sur le fond, il n'y a absolument rien "d'inacceptable" dans ces propos qui justifie l'Assemblée Nationale du Québec d'attaquer le droit d'Yves Michaud à la sauvegarde de sa dignité, de son honneur et de sa réputation, comme le prévoit l'article 4 de la Charte des droits et libertés et sans citer les propos qu'on lui reproche et sans lui accorder le droit d'être entendu et de se défendre.
    [6] Je résume: pour vous, il faut absolument qu'Yves Michaud soit coupable de quelque chose et en conséquence, on ne doit rien faire pour réparer l'injustice commise, surtout pas de la part du Parti Québécois, sous prétexte que c'est un combat perdu d'avance.
    [7] Comme lâcheté, c'est difficile à battre.

  • Marcel Haché Répondre

    18 décembre 2016

    « …ce n’est pas stratégique de confier à Jean-François Lisée des missions impossibles ». Luc Drapeau
    Le monde à l’envers…
    Appeler un chat un chat ne relève pas de la stratégie, Luc Drapeau. Faire semblant qu’un chat serait un lion relève précisément de la plus mauvaise stratégie, typique des péquisteux et des losers.
    Un exemple de « stratégie » de losers ? Facile : l’infernale course du Bloc à Gilles qui, alors pourtant que tout était déjà enseveli sous une vague orange, et qui persistait contre tout bon sens, au nom d’un progressisme à la noix, qui persistait à tirer ses derniers boulets sur les gros méchants bleus d’Harper (seulement une poignée de députés bleus au Québec), et cela jusqu’à la dernière minute, maudite misère, mais alors au seul profit des néo-démocrates, dont la vague continuait de se grossir grâce au concours inespéré, récupéré, de Gilles Duceppe.
    Les péquisteux n’ont pas l’air de réaliser maintenant que l’électorat québécois est plus que tanné de la bataille de l’Intégrité, qu’à l’égard des rouges, sur ce seul champ de bataille, son idée est « faite » depuis longtemps et le restera jusqu’en 2018… JFL a parfaitement raison de penser que les rouges ne s’en relèveront pas… Mais justement, maudite misère…. Justement…Pourquoi ne pas chercher délibérément, l’occasion est là et s’offre maintenant tout à fait gratuitement, à encercler l’ « électorat fondamentale » et le fonds de commerce des rouges puisque, tôt ou tard, eh oui Luc Drapeau, tôt ou tard, il faudra en arriver là ?
    JFL aurait-il peur (comme naguère Gilles Duceppe) que le West Island déplace son estime et son vote en faveur de la C.A.Q. ? Hou-hou les progressistes, les médias à genoux du West Island sont une chose, mais l’électorat du West Island en est une autre. Et cet électorat reste un chat aussi fidèle au P.L.Q.que le West Island lui-même. Mais tous fidèles qu’ils restent au P.L.Q. ce ne sont pas ni un ni l’autre des lions dont le P.Q. aurait à craindre les réactions. Celles-ci sont tout à fait connues et prévisibles. Tout le West Island et tout l’électorat du West Island n’ont jamais-jamais voté ni pour le Bloc ni pour le P.Q. De ce côté-là, le P.Q. n’a rien à en attendre et bienpeu à craindre.
    Voyez-vous, c’est depuis bien plus longtemps que la venue du P.Q. sur la scène provinciale, et le Bloc sur la scène fédérale, que l’électorat du West Island vote contre Nous. Duplessis savait cela.René Lévesque savait cela. Son compagnon Yves Michaud le sait itou. Lucien Bouchard l’a toujours su itou… Pourquoi JFL feint-il de l’ignorer ? Pour de la « stratégie » ? Misère, et ceci dit ici en tout respect : vous venez nous enquiquiner avec de l’intelligence et de la « stratégie », alors que c’est simplement du caractère qui est requis.
    Ce n’est pas seulement avec de l’intelligence que Nous Nous débarrasserons de la gang à Couillard…non plus que du West Island. On jase.

  • @ Richard Le Hir Répondre

    18 décembre 2016

    Monsieur Drapeau,
    Lorsque la motion Michaud a été adoptée, Lucien Bouchard était premier ministre, et s'il était premier ministre, c'est parce qu'il était chef du Parti Québécois. En donnant ordre aux députés du Parti Québécois de voter en faveur de la motion qui condamne Yves Michaud, il engage non seulement la responsabilité du gouvernement qu'il dirige, mais aussi celle du parti qu'il dirige.
    Et il faut que l'ordre ait été particulièrement ferme pour que tous les juristes qui faisaient parti du gouvernement et de la députation péquiste à ce moment-là (le ministre de la Justice Paul Bégin et le vice-premier ministre Bernard Landry pour ne nommer que ceux-là) choisissent de le respecter plutôt que d'exiger le respect des règles élémentaires de justice naturelle qui interdisent de procéder sur une base aussi sommaire et exigent de donner la parole à l'accusé avant de le condamner.
    Sur des principes aussi essentiels, il n'y a pas de compromis possible, et aucune excuse ou explication possible en cas de transgression.
    Lisée doit s'excuser au nom du Parti Québécois comme auraient dü le faire avant lui Bernard Landry, Pauline Marois ou Pierre Karl Péladeau lorsqu'ils étaient chefs du Parti Québécois et avaient l'occasion de le faire.
    La justice, de même que la légitimité, la crédibilité, l'intégrité et l'honneur du Parti Québécois, n'en exigent pas moins.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 décembre 2016

    Pirouette!
    Tenter de disculper le Parti québécois en prétendant que l'aile parlementaire n'est pas le parti constitue un procédé déplorable et sans doute éminemment partisan. Mais cela ne trompe personne. Toute la population sait que le parti, lorsqu'il agit à l'Assemblée nationale, c'est le parti. Tous les médias parlent alors des faits et gestes des parlementaires comme de ceux du parti.
    C'est d'ailleurs tellement vrai que Bernard Landry, alors premier ministre et chef du Parti québécois, avait préparé des excuses qui devaient être présentées à l'Assemblée nationale. Yves Michaud en avait été informé et, vous savez quoi? Bernard Landry a reculé devant ses responsabilités comme premier ministre et comme chef du Parti québécois car, eut-il procédé comme il voulait le faire avant sa volte-face, il l'aurait fait comme premier ministre et chef du Parti québécois.
    Mathias Rioux a qualifié cette affaire de «complot des mous». José Legault, moins tendre, écrivit un billet intitulé «La paix des lâches» :
    «...la honte véritable réside dans le fait qu’Yves Michaud doive s’en remettre aux tribunaux suite à ce qui fut le refus de la direction du gouvernement du Parti Québécois de «régler» cette sale affaire en 2001 ou 2002, alors qu’il en avait les pleins pouvoirs...»
    Et combien fallut-il d'années avant que les premiers commencent à s'excuser mollement ?
    Si le Parti Québécois veut recouvrer le respect, après s'être dérobé à l'obligation de protéger la liberté d'expression et la réputation même d'un de ses propres membres, il lui faudra faire montre de courage véritable...
    Monsieur Drapeau, vous voyez que le PQ baisse dans les sondages depuis l'affaire Michaud et vous avez tous les éléments pour en comprendre les raisons. En lieu et place vous faites du temps supplémentaire sur le déni de responsabilité et, pire, vous reprochez à ceux qui ont du courage et qui parlent vrai de nuire à la cause. Le monde à l'envers.