Qui a menti, mentira

Un autre mensonge de Philippe Couillard

Tribune libre

Interrogé sur la possibilité que Sarah Palin soit nommée ambassadrice des Etats-Unis au Canada, cette femme politique qui comprend la Russie puisqu'on voit la Russie de l'Alaska, un député de Nouveau Parti Démocratique a dit: «She has an unconfortable relation with the truth». (Elle n'est pas à l'aise avec la vérité.) Remarquable euphémisme pour parler du mensonge. Ce qui vaut aussi pour Donald Trump à propos duquel Bernie Sanders a dit, même après son élection: «He is a pathological liar». (C'est un menteur pathologique.) Steve Bannon son conseiller stratégique a compris que Trump est affligé d'une maladie grave: la médiapathie. Il veut qu'on parle de lui tout le temps dans les médias et surtout à la télévision: CNN décortique toutes ses déclarations et ses moindres tweets. Ce n'est pas la vérité qui compte: c'est qu'on parle de lui à la télévision. Et bien, c'est réussi.

Mais revenons à notre menteur à nous: Philippe Couillard. «He has an unconfortable relation with the truth». Son plus grossier mensonge a été de dire et de faire répéter ad nauseam par ses ministres que si le Parti québécois avait été reporté au pouvoir, le déficit aurait été de 7.2 milliards. Ce mensonge avait pour but de justifier les coupures et l'austérité. A partir de ce mensonge, Philippe Couillard a répété qu'il avait sauvé le Québec. Qui a menti, mentira.

Il a aussi sauvé Bombardier en investissant 1.3 milliards dans le C series. C'est sans doute vrai. Mais interrogé sur le maigre prêt sur 4 ans de 372.5 millions du fédéral, au lieu de dire qu'il était déçu comme tous les analystes politiques (même libéraux) l'ont affirmé, comme il ne veut pas critiquer le fédéral et faire le jeu des «séparatistes», il préfère mentir. Il répond qu'il a sauvé Bombardier, lui, pendant que les partis d'opposition s'opposaient, eux, à ce que le gouvernement libéral aide Bombardier.

Or, c'est un mensonge de dire ça. Ni Pierre-Karl Péladeau, ni François Legault n'ont contesté le montant de 1.3 milliards. En conférence de presse conjointe, ils ont affirmé que le gouvernement libéral avait mal négocié et qu'il avait pris tous les risques en investissant seulement dans la C series et sans exiger aucune garantie quant au nombre d'emplois maintenus au Québec. Ils ont déploré aussi que pour obtenir une commande ferme d'Air Canada de 45 avions de la C Series (CS 300), les ex-1800 employés d'Aveos aient été sacrifiés.

Quand Couillard dit que le PQ et la CAQ ne voulaient pas aider Bombardier, il ment. C'est un mensonge et il le sait. Cette fois-ci, la justification, c'est qu'il ne veut pas critiquer le fédéral qui pourtant mérite d'être critiqué pour éviter que ses adversaires politique marquent pas des points. Robert Bourassa avait inventé le fédéralisme rentable. Le fédéralisme que pratique Philippe Couillard, c'est le fédéralisme des trois singes: il ne voit rien, il n'entend rien et il ne dit rien. Il n'y a que le ministre de la santé pour critiquer le fédéral, mais il n'a pas le choix: il a besoin de gros sous pour financer ses réformes et maintenir les revenus de ses amis les médecins. Le fédéral l'a pratiquement obligé à abolir les frais accessoires alors il est normal qu'il rue un peu dans les brancards.

Ce fédéralisme bête que pratique Couillard fera probablement maintenir telle quelle l'insignifiante loi 62 sur la burka alors que la proposition Bouchard-Taylor sur les signes religieux ostensibles interdits aux juges, aux gardiens de prison et aux policiers est un strict minimum. C'est une question de principe dit-il? Quels principes…ceux du multiculturalisme du premier ministre fédéral Justin Trudeau?

Un homme qui ment comme Philippe Couillard, a-t-il des principes?


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5 commentaires

  • Drapeau Luc Répondre

    11 février 2017

    Quand on nie la spécificité d'un peuple, ses caractéristiques propres et qu'on essaye de le noyer dans "la diversité", on se prépare des lendemains qui ne seront pas pacifiques.
    Le PQ-Lisée fait actuellement des démarches qu'on pourrait qualifier d'inclusives.
    Visite au collège Dawson de Jean-François Lisée et 20 mesures pour accueillir les immigrants sur le marché du travail. Une grande qualité de Lisée, c'est de savoir opérationnaliser ses objectifs et de suggérer des mesures pratiques. Il ferait un excellent premier ministre. Utilisation sans complexe de la langue anglaise. Tout cela est nécessaire et méritoire. Mais il faut être deux pour danser le tango. Les anglo-allo qui votent massivement libéral à chaque élection depuis 1970 et ont voté non aux référendums de 1980 et 1995 et qui forment une minorité de blocage, pourront-ils vaincre le conditionnement des médias fédéralistes contre «les séparatistes» qui ne sont plus séparatistes «pour le moment». Ces efforts «d'ouverture» auront un effet sur les francophones qui vont finir par comprendre que les anglo-allo ont leurs intérêts et que de voter libéral comme eux, c'est nuire aux intérêts des francophones.
    Luc Lavoie de La Joute qui vit sur une autre planète, la planète Charte des droits individuels au détriment de l'identité québécoise et de ses droits collectifs, fait une petite crise chaque fois qu'on parle du vote des francophones, du vote des anglophones et du vote des allophones. Pour lui, nous sommes tous citoyens canadiens et tous les votes sont égaux et patati et patata. Pas question de faire de la sociologie politique.
    Cette négation d'une science humaine est l'autre face d'une sorte de fascisme du multiculturalisme "canadian" de Justin Trudeau, Philippe Couillard et Denis Coderre qui sont au pouvoir grâce à l'appui massif des anglo-allo pendant que les francophones, eux, sont de grands démocrates et dispersent leur vote parce qu'ils n'ont pas une vue claire de leurs intérêts.
    C'est ce que Marcel Haché ne cesse de répéter en parlant du West Island qui exerce le pouvoir à tous les niveaux et c'est une preuve de la situation de colonisé de la majorité francophone du Québec.
    p.s. Si PKP veut être utile, qu'il chasse Luc Lavoie de La Joute: c'est le Anne-Marie Dussault de LCN-TVA.
    Luc Drapeau, 11 février 2017

  • Richard Dancause Répondre

    11 février 2017

    Bonjour M. Gagné, je vous cite écrivant sur M. Couillard: "En fait, il a tout du sociopathe passif. Incapable de comprendre les sentiments du peuple Québécois. Il détonne par sa mauvaise foi et par son manque de conscience devant des situations troubles."
    Je comprends votre énoncé mais je crois que les convictions de M. Couillard sont d'un niveau différent que ce que vous prétendez. Il n’a rien d’un passif.
    Je m'explique:
    Le géni chirurgien qui fut plébiscité par le roi saoudien, se retrouve à la tête d’un peuple de régionaux, d’ignares, de gens « qui n’ont pas sorti » (selon son point de vue).
    Du haut de siège, il souhaite pouvoir influencer son peuple en lui montrant les avantages de l’élévation, car disons-le, les racines (la souche) c’est creux (pour lui).
    Ce cérébral aurait avantage à réaliser que si tous les arbres de la foret étaient de la même espèce, la dite forêt ne mériterait plus son nom, elle se nommerait « groupe de sapins ».
    La spécificité de notre nation, comme celle des autres nations, fait parti du patrimoine de l’Unesco à ce titre, elle se situe à un autre niveau que celui d’Anticosti.
    Mais M. Couillard aime mieux porter un regard sur cette spécificité en utilisant les mots, fermés, repliés sur soi, racistes ou islamophobes.
    N’est-ce pas lui qui a dit qu’il s’indignait devant les mots « les capacités distinctives des Québécois » et qui a affirmé qu’il combattrait sans répits les indépendantistes (35 % de ses citoyens). Faut le faire !
    Mais ce gentil docteur, se croit au dessus du peuple. Il a la prétention d’être plus avisé, plus instruit, plus intelligeant, plus apte de décider.
    Malheureusement, il ne réalise pas que sa mère et sa grand-mère se sont investies pour évacuer l’église de leur quotidien et ainsi éliminer un des plafonds de verre qui les empêchait d’accéder à l’égalité homme-femme.
    Cet homme si instruit, ne réalise pas la dichotomie entre une culture matriarcale (la notre) et une culture patriarcale (l’islam). Il traite de notre capacité d’accueil en confondant tous les gens venus d’ailleurs sans distinction de cette culture patriarcale.
    Serait-ce qu’il est plus confortable dans cette culture ?
    Ou qu’il souhaite que nous passions de l’une à l’autre.
    Si c’est le cas, je lui prédis une surprise soit la force tranquille du pouvoir de nos femmes québécoises.
    Qu’en dites-vous ?

  • Drapeau Luc Répondre

    11 février 2017

    Excellent commentaire de Paul Gagné.
    Qui est le médiapathe canadien? Denis Coderre qu'on voit presque tous les jours à RDI ou à LCN. Je me souviens avoir lu sur Vigile de faire attention à Denis Coderre. Il n'est pas inoffensif. Sa dernière trouvaille: Montréal, ville sanctuaire.
    Au club des Ex, Yves-François Blanchet critiquait l'opération médiatique Paul St-Pierre Plamondon pour rajeunir le Parti québécois. Je croyais rêver. Que faut-il faire? Se cacher? Impossible de trouver mieux qu'un ancien péquiste pour dire des conneries sur le Parti québécois...surtout à Radio-Canada. Pourquoi fallait-il inviter Bernard Landry à 24/60 avec Paul St-Pierre Plamondon? La perfide Anne-Marie Dussault se faisait un plaisir sadique à couper le jeune pour donner la parole au vieux...qui ne demandait pas mieux. Pour être indépendantiste aujourd'hui au Québec, il faut être fait fort devant le détournement systématique de l'information...même à LCN-TVA.
    Il arrive aussi à Drainville de mémérer au lieu de faire de l'analyse politique. C'est vrai que Drainville ne l'a pas facile: discuter avec un multiculturaliste fédéraliste (excusez le pléonasme) qui soutient agressivement qu'il n'y a pas de problème avec l'immigration et pour qui les immigrants ont tous les droits et aucun devoir, c'est impossible. Luc Lavoie est un abruti dont l'idéologie mène directement à l'attentat de Québec. Trop imbécile pour s'en rendre compte.
    Luc Drapeau, 11 février 2017

  • François A. Lachapelle Répondre

    11 février 2017

    Qui est le personnage Philippe Couillard, question cardinale plus pertinente que jamais à mesure qu'on retire les pages du calendrier de l'agenda du Premier ministre du Québec ?
    Le mensonge et la démagogie semblent être les outils affectionnés par Monsieur Couillard pour gérer le Québec. Les vigiliens Luc Drapeau et Paul Gagné nous font une excellente démonstration de cette personne qui méprise plus de la moitié des Québécois, ceux qui ne pensent pas comme lui.
    Dans un sens, il faut reconnaître que les Québécois sont mal servis par la "fausse" démocratie héritée du système britannique qui est en vérité une oligarchie proche d'un État totalitaire.
    On cherche des solutions pour valoriser le peuple du Québec qui occupe un territoire extrêmement riche, grand et à protéger pour les générations futures. En plus de la voie d'une démocratie plus directe ( ex: les Suisses consultés par référendums ), il y a plusieurs directions à explorer.
    Une voie que je désire mentionner est contenue dans un superbe article du philosophe Jacques DUFRESNE intitulé, je cite: " Pas des diversité sans unité " disponible sur le site agora.qc.ca .
    Cet article développe un regard d'ensemble d'un dilemme auquel tout le Québec devrait s'attaquer au quotidien: la notion de "liens vivants" qui sont remplacés par des services robotisés. L'exemple le plus connu est la multiplication des guichets automatiques qui prennent la place d'employés caissières et caissiers.
    Cela semble nous éloigner de la démagogie de Philippe Couillard. Le lien qui existe entre les deux est la capacité du peuple du Québec de garder et d'exiger le respect de ses valeurs identitaires.
    Autant dans une région éloignée du Québec que dans un quartier de Montréal, les Québécois ne devraient pas accepter que Desjardins ferme des succursales pour des raisons de rentabilité. On perd au change en perdant nos valeurs humaines identitaires dans nos relations avec des caissières en chair et en os. Gagner en rentabilité et perdre en humanité, les Québécois devraient imposer leurs vues.
    Autant est condamnable la démagogie de Desjardins que celle de Couillard. Autant l'un et l'autre occupent les Grands Boulevards en pratiquant la déconstruction "lente" du Québec, uniquement guidés par l'argent. Couillard aime beaucoup l'argent comme le démontre son immersion en Arabie saoudite de 1992 à 1996. Quatre années d'immersion laisse sûrement des traces.
    Pour comprendre la grille d'analyse de Couillard, en plus de l'argent, il existe aussi son idéologie fédéraliste canadienne. Sur ce dernier point, si Couillard avait un peu de courage politique, il consulterait par référendum les Québécois avant d'apposer sa signature au bas de l'infâme loi constitutionnelle de 1982.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 février 2017

    Menteur, manipulateur voire mythomane… En fait, il a tout du sociopathe passif. Incapable de comprendre les sentiments du peuple Québécois. Il détonne par sa mauvaise foi et par son manque de conscience devant des situations troubles. Bref, c’est «un homme qui n’hésite pas à mentir, intimider, confondre les gens, la population pour arriver à ses fins.»
    Cette semaine encore, comment ne pas décoder son incohérence mensongère quand, d’une part, il demande la collaboration de l’opposition pour régler l'épineuse question de la neutralité religieuse et que, d’autre part, une fois que l’opposition est prête à donner son aval à l’intérieur du cadre du rapport Bouchard-Taylor, le voilà-ti-pas qu'il change son discours et ne veut aucunement céder sur ses principes dudit multiculturalisme mis de l’avant dans le projet de loi 62.
    Devant tant d’incohérence de la part de Couillard, même Gérard Bouchard, l’ancien coprésident du rapport Bouchard-Taylor ne peut pas s’empêcher de dénoncer la position de Couillard en signalant «qu’il fait fausse route sur les signes religieux.»
    «En entrevue à 24/60, le sociologue soutient plutôt qu’il est « urgent » d’intervenir de « manière énergique », ne serait-ce qu’à titre préventif. Il estime que le premier ministre du Québec s’isole sur cette question, alors qu'il devrait plutôt saisir l’occasion que lui offrent les partis d’opposition pour légiférer à ce sujet.»
    «Pourquoi M. Couillard n’en ferait pas autant? C’est difficile à comprendre. Parce qu’on dirait qu’il s’isole là. S’il y a véritablement un consensus qui est en train de prendre forme au Québec sur cette question-là, sur laquelle on se divise depuis 15 ou 20 ans, il ne faudrait quand même pas rater cette occasion.» ― Gérard Bouchard.»
    Quelle supercherie! Couillard est l’illustration vivante du Renard dans la fable de Lafontaine : «Le Renard et le Corbeau.»
    Réveillons-nous et ne nous laissons pas endormir par tant de flagorneries de ce personnage à l'esprit méprisant et retors.