Reprendre la bataille du français

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« Autrement dit, le Québec n’est pas une société bilingue. »



Simon Jolin-Barrette s’est imposé avec la loi 21 comme une figure centrale du gouvernement Legault. Il a la réputation de mener ses dossiers sérieusement, sans flancher sous la pression médiatique, sans trembler devant des critiques souvent haineuses, assimilant le nationalisme au populisme, ou pire encore, à la xénophobie. À travers cela, il a su traduire politiquement le désir de réaffirmation identitaire de la majorité historique francophone.




On comprend dès lors pourquoi il hérite aujourd’hui du « dossier » de la langue française, laissé à l’abandon, et même piétiné, pendant les quinze années au pouvoir du Parti libéral.




Jolin-Barrette




Le message est clair : il s’agit de replacer le combat pour la langue française au cœur de notre existence collective. Le ministre Jolin-Barrette doit prendre conscience, toutefois, de l’ampleur de la tâche qui sera la sienne.




Il aura d’abord besoin de la lecture la plus lucide qui soit de notre situation linguistique. Quoi qu’en pensent les optimistes stipendiés, la situation du français est tragique, et d’abord à Montréal, où son statut de langue officielle est devenu largement illusoire. Au mieux, on dira de notre métropole qu’elle est bilingue, ce qui est une manière polie de dire qu’elle est en voie d’anglicisation. On dira la même chose de Laval. Partout s’impose la formule débile « bonjour-hi ».




L’immigration massive, nous le savons, est le premier facteur de l’anglicisation du Québec. Mais il n’est pas le seul. Le gouvernement fédéral, ne l’oublions pas, combat ouvertement le principe même de la loi 101, qui fait du français la langue commune au Québec, par la Loi sur les langues officielles, qui en fait une langue sur deux, optionnelle, l’individu pouvant choisir entre l’anglais et le français.








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Le contexte mondial joue aussi contre le français. Plus que jamais, l’idéologie dominante pousse à l’homogénéisation linguistique de la planète sous le signe de l’anglais. Les langues nationales sont décrétées désuètes, bonnes pour le folklore, mais certainement pas pour l’ouverture au monde. Qui refuse de se convertir à l’anglais est soupçonné de repli sur soi.




Les Québécois ressentent particulièrement cette pression, voisins qu’ils sont de l’empire américain.




Il faut donc penser à nouveaux frais la question linguistique, et réaffirmer un principe essentiel : le Québec est une société de langue et de culture françaises. Autrement dit, le Québec n’est pas une société bilingue. Les services publics devraient être offerts en français exclusivement, sauf pour la minorité historique anglaise, évidemment. La loi 101 devrait aussi s’appliquer aux PME de 10 à 50 employés. Et les seuils d’immigration devraient être réduits significativement.




Ambition




Ce sont là des mesures élémentaires. Il en faudrait d’autres. Par exemple, appliquer la loi 101 au niveau collégial. Et rééquilibrer le financement des institutions universitaires et hospitalières, qui désavantage structurellement les francophones.




Dans ce contexte, il faudrait un parti nationaliste pour pousser la CAQ à sortir de la culture des demi-mesures. Si le PQ se cherche une mission actuellement, il la trouvera là.






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