Réplique à Dominique Frappier

La charge de l'orignal épormyable

Tribune libre

J’ai fait bien du chagrin à Dominique Frappier dernièrement. Dans sa chronique (La dictature des mous) il m’invite à déguerpir et à fonder mon propre site si je ne suis pas content. Bernard Frappier avait pourtant expliqué que la Tribune libre le resterait. Dominique ne serait plus d’accord. Je vais vous décevoir mon cher Dominique, je vais à mon tour vous poser quelques questions.
Si vous avez des dossiers sur Pauline Marois, son mari, son chauffeur, son chef de cabinet, ses enfants, ses cousins, auriez-vous l’obligeance de cesser de le clamer. Sortez-les ou taisez-vous. Nous pourrions en discuter et les apprécier si vous faisiez autre chose que de nous raconter avoir contre elle quelque chose de gros. Tout ce que vous réussissez à faire en ergotant ainsi, c’est nous convaincre que Vigile, au moins vous, étiez du complot contre elle. Je suis peut-être mou, mais il me tarde de voir les lapins sortir de votre chapeau. Si c’est de la même eau que ce que vos comparses ont déjà sorti sur l'île Bizard, je vous comprends de les cacher soigneusement. Et je maintiens que votre complot était au mieux une conjuration d’amateurs.
Vous voulez savoir ce que je pense du rôle du PQ dans l’aréna de Labeaume, de la gouvernance souverainiste, de l’immersion en sixième, du fétichisme référendaire, des Référendum d’Initiative Populaire et de la proportionnelle, que sais-je encore? Vous n’avez qu’à lire Vigile, vous allez y trouver la plupart de mes positions à ces sujets sans peine. Vous me semblez bien meilleur pour me critiquer que pour me lire. Je regrette bien sincèrement de ne pas vous avoir plus arrosé quand je me suis mouillé. Mais comme mes textes ne commençaient pas en demandant la démission de Mme Marois, vous ne les avez pas lus. Je ne prends pas position sur tous les dossiers, et je n’ai pas l’intention de le faire, je ne tiens pas de chroniques. Pas plus que je suis responsable de l’état du Québec en général.
D’ailleurs, si vous me lisiez, vous sauriez que j’emploie rarement les termes que vous me reprochez pour décrire la gauche, je les réserve plutôt aux pas fins fins, peu nombreux, qui y logent. Comme j’ai aussi d’autres épithètes pour la droite. On peut être de gauche et idiot, M. Frappier. Comme on peut être de gauche, indépendantiste et appuyer le NDP, le parti le plus centralisateur. Je ne vous demande pas ce que vous en pensez. Mes textes sont disponibles sur Vigile dans la rubrique « Auteurs » sous la lettre C.
Je ne vous demande pas de justifier votre vie, pas plus que je n’ai à vous justifier la mienne. Mais je vais vous demander un service. Vous avez le droit de délirer sur Mme Marois, sur le PQ, sur moi, sur qui vous voudrez, et ce jusqu’à la fin des temps. Bien mieux, vous pouvez faire tout ça sans lire plus d’un de mes textes. Mais pourriez-vous au moins écrire clairement la politique de publication de Vigile. Mes textes ont été censurés, je ne m’en suis pas plaint quand le webmestre l’a indiqué clairement. Je sais pourquoi il l’a fait, il ne voulait pas de débat sur un éminent vigilien. Mon article n’avait rien d’offensant, il rappelait un épisode peu glorieux du vigilien en question, et le webmestre avait clairement indiqué où il avait coupé. Mais il a fait bien pire. Il a retiré l’un de mes textes dans le cours d’une dispute entre RBG, Pierre Cloutier et moi-même quand Cloutier a associé notre nom à celui de Goebbels. RBG avait demandé que cette référence injustifiée et malhonnête soit enlevée.
En fait, le webmestre a retiré nos trois textes en commentaires. Il a clairement indiqué avoir retiré les textes de RBG et celui de Cloutier, il s’est excusé auprès de Cloutier, Dieu sait pourquoi, et il a aussi retiré mon texte, mais sans aucune mention de ce retrait, et il a avoué avoir perdu le contrôle ! A priori, je suis contre la censure, mais je n’ai pas de problème avec le fait de ne pas publier ou de couper un texte s’il viole les règles du site. Mais quand vous faites de la censure comme vous me l’avez fait, souffrez au moins que je le signale. Si vous n’êtes pas content de ma prose, qu’elle vous heurte au point de vous lancer dans le genre d’imprécations auxquelles vous vous livrez, que je mérite l’exclusion du site, écrivez clairement votre politique de publication, je m’y conformerai. Mais si vous dites que la Tribune libre est un lieu d’échange d’idées ouvert, alors agissez en conséquence. Je ne demande que la cohérence.
Vous m’affirmez avoir rencontré sur la rue des jeunes de seize ans qui ignoraient qui était Adolf Hitler, comme si j’en étais responsable, moi ou Pauline Marois. Je vais vous confier un secret que vous ne répéterez à personne. Je connais quelqu’un de majeur sur Vigile qui ne le connaît pas plus qu’eux et qui a laissé passer des articles utilisant la principale source antisémite d’Hitler. Je l’ai dénoncé, je crois que ça fait partie des obligations d’un lecteur attentif. Et j’ai ensuite défendu le site contre ceux qui le taxaient d’antisémitisme, deux ou trois textes d’un auteur ne font pas un site. Je n’ai pas de leçon à recevoir de vous à ce chapitre. Une politique claire de publication aurait évité ces dérives. Je suis désolé, mais j’appelle un chat un chat !
Vous ne croyez pas que le coup contre Duceppe vienne du NPD ? Tout pointe dans cette direction pourtant. Le premier à commenter la nouvelle fut J. Comartin, député néodémocrate, la nouvelle venait de journalistes de La Presse à Ottawa, le commentaire de Rhéal Mathieu à mon texte en donne d’autres preuves. Un pur et dur comme vous ne va sans doute pas croire qu’un parti de gauche pourrait faire ça. Vous pouvez continuer à nier l’évidence, drapé dans le drapeau de la gauche patriote d’on ne sait plus quel pays. C’est sans doute la nouvelle pureté. Je nous croyais pourtant débarrassé de ce fléau moralisateur.

Ça ne vous arrange pas que Mme Marois se faufile entre ses adversaires? Vous refusez la dure loi de la politique. Après avoir mis tous vos œufs dans le panier de sa défaite, vous avez peur que votre panier finisse en omelette? Allons, calmez-vous un peu. Vous n’avez nul besoin d’être hystériquement anti-Marois pour la critiquer, mais à force de l’être, de nier cette évidence, vous amochez votre crédibilité.
Vous avez bien entendu le droit de continuer à m’injurier tant que vous voudrez, mais pour maintenir votre crédibilité au-dessus du degré zéro, je vous le redemande, auriez-vous l’obligeance de me relire. Pas pour moi M. Frappier, pour vous et la crédibilité de votre site. C’est dans votre intérêt que je vous parle, si vous êtes capable de savoir où il se situe.
Je n’aime pas beaucoup parler de mes expériences passées, mais permettez-moi une exception. Comme président du syndicat des ingénieurs d'Hydro-Québec, j’ai négocié quelques conventions collectives dans ma vie. Et je peux vous affirmer que le pire négociateur est celui qui ne comprend pas son propre intérêt. Continuez à faire tout ce que vous pouvez pour détruire la crédibilité de Vigile, il y aura toujours des gens comme moi auxquels faire porter le chapeau.
Et pour conclure mon cher Dominique, si vous ne savez pas de quoi ou de qui vous parlez, cherchez, cherchez encore. Vous pourriez sans doute trouver un sujet où vos connaissances seront plus à jour. Si vous ne prenez pas le temps de me lire, limitez vos critiques au texte sous vos yeux. Il y avait là amplement matière à discussion. Mais si vous décidez de vous lancer toute voile dehors contre moi, lisez-moi avant. Et si vous n’y trouvez pas matière à critique, évitez d’en inventer. Vous pouvez aussi sauter une semaine, vous feriez moins de tort à Vigile. Je ne veux surtout pas vous censurer M. Frappier, vous avez même le droit de m’inventer le personnage que vous souhaitez pour le mieux critiquer. Mais ne venez pas vous lamenter si votre crédibilité en sort amochée, les lecteurs de Vigile ont droit à autre chose qu’à du roman !
Et les lecteurs de Vigile ont le droit d'avoir accès aux répliques de la part des auteurs qui sont attaqués. Ce devrait être la première règle de fonctionnement d'une Tribune qui se dit libre mais qui l’est de moins en moins parce qu'elle continue à être une machine de propagande contre la personne de Pauline Marois. Soit dit en passant, comme charge à fond de train contre Pauline Marois, votre long texte figurera dans une future anthologie. Ce sera là sa seule utilité.
Sans rancune

Louis Champagne


Laissez un commentaire



5 commentaires

  • Louis Champagne Répondre

    18 février 2012

    Bonjour à tous,
    Je vais commenter vos commentaires dans l’ordre.
    Me Cloutier,
    Je vous ai vu en meilleure forme. Vous prétendez que je vous accuse de m’avoir traité de nazi, ce que je n’ai pas fait. Selon vous, vous n’avez fait qu’associer mon nom et celui de RBG à celui de Goebbels, ministre de la propagande sous Adolf Hitler à partir d’une citation de ce dernier. Relisez le texte que vous commentez. C’est exactement ce que je prétends. Je vous le citerais, mais il est un peu plus haut, vous n’avez qu’à le lire. Vous souffrez d’une maladie en train de devenir chronique sur Vigile, condamner des auteurs sans les lire ou en les déformant. Qu’un individu comme Dominique Frappier fasse cela à la tonne, il n’a jamais péché par excès de rigueur, ça n’étonnera personne. Son pur statut de plus dur que dur lui en donne probablement le droit. Bernard Frappier ne fait guère mieux quand il accuse RBG de comparer Vigile à une fosse à purin, alors que RBG a écrit que Vigile était dans la fosse, ce qui, convenez-en, est quelque peu différent; c’est quand même plus étonnant de la part de M. Frappier. Mais j’avoue qu’en dépit de nos désaccords, je vous ai vu plus à votre affaire que ça. Peut-être si nous nous lisions un peu plus nous chicanerions-nous tous un peu moins ! Et nous nous chicanerions pour de meilleures raisons.
    M. Parent,
    Votre prose ne s’améliore pas, c’est le moins que l’on puisse dire. L’orientation politique de Vigile a été donnée dans un texte de Bernard Frappier l’été dernier. Je ne discute pas de l’orientation politique, mais de politique éditoriale, Bernard Frappier a le droit de penser ce qu’il veut. Il a ajouté qu’en dépit de cette orientation, la Tribune libre le resterait. Je n’invente pas ça, mais vous n’y comprenez visiblement rien. Vous avez été le premier à critiquer les femmes qui ont fondé Indépendantes.org lors de leur départ de Vigile. Avez-vous changé d’idée ? Encore et toujours, M. Parent écrit des sornettes. En conclusion, il me rappelle le « Mon père est plus fort que le tien ». Pourquoi mettre ainsi le focus sur le père de Dominique Frappier plutôt que sur lui, je le crois assez grand pour écrire ses textes tout seul, son problème n’est pas qu’il ne sait pas écrire, c’est qu’il ne sait pas lire. Quand à vous, je vais vous redonner encore une fois mon conseil : relisez-vous avant d’envoyer vos textes, après il est trop tard. Je ne vous demande même pas de me lire, je sais que c’est trop vous demander, je vous demande de vous relire, dans votre intérêt.
    M. l’inconnu,
    Juste un petit rappel sur le congrès de 2005. Quelqu’un a laissé tomber plus de 75% des délégués présents et a provoqué ainsi une crise de leadership dont le PQ a peine à sortir encore aujourd’hui. Et comme amende honorable, écrire une épitre pour influencer une instance deux jours après sa tenue, j’ai déjà vu mieux.
    M. Gendron,
    Merci de me lire sur Vigile. Je vais continuer jusqu’à ce qu’on nous donne une politique de publication. Je n’ai pas de problèmes avec les débats d’idées, encore faut-il prendre connaissance des idées avant d’ergoter.
    Louis Champagne

  • Archives de Vigile Répondre

    15 février 2012

    Monsieur Champagne,
    Quand j'ai lu le commentaire de Rhéal Matthieu dans le fil de votre précédent article, j'ai trouvé que cela faisait sens.
    Je suis du comté de Hochelaga-Maisonneuve et je sais qu'il y a eu de la bisbille au sein de l'exécutif local quand Daniel Paillé est arrivé. Il semble que l'arrivée de ce dernier a créé des remous et plusieurs sont partis. Mais je n'en sais pas plus.
    Au fond, peut-être n'y a-t-il pas eu complot patenté, mais plutôt un règlement de compte "cheap" que certains auront utilisé pour on sait quoi.
    Des gens du NPD ont-ils obtenu des informations qu'ils auraient cru bon de "couler"? Mystère.
    Cela dit, concernant vos textes, ce n'est pas moi qui va vous déclarer la guerre. Je trouve que le débat actuel dérappe un peu trop.
    Salutations et en espérant pouvoir vous lire encore.

  • François Ricard Répondre

    15 février 2012

    Je fus du PQ dès sa fondation.
    Et tous les chefs du PQ, à l'exception de M. Parizeau et de M. Landry qui a fait amende honorable, nous ont laissé tomber.
    Bouchard, Boisclair et Marois sont les pires.
    Les conjonctures canadienne et québécoise nous sont extrêmement favorables actuellement. Et plutôt que de foncer résolument vers l'indépendance, on veut nous lancer tête première dans une indépendance énergétique.Une autre forme d'étapisme.
    Le PQ doit se renouveler:
    ---mettre le cap sur l'indépendance et
    ---se donner un chef convaincu du bien-fondé de cette orientation.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 février 2012

    À l’évidence, je vois qu’à défaut de mordre le pitbull envoie un membre de sa meute aboyer à sa place! Pitoyable. M. Frappier a dit tout haut ce que beaucoup de vigiliens pensent tout bas. Voyez les commentaires. Ça devient extrêmement lassant cette bande de petits chicaniers qui mordent la main qui les publie. Ce n’est pas Vigile qui dirige le fait que beaucoup de commentateurs dénoncent la madame, c’est le nombre de textes reçus. C’est la même chose pour les femmes. Si l’on voit moins de femmes sur Vigile ce n’est pas à cause d’une supposée censure mais parce que moins de femmes soumettent des textes. D’ailleurs, surtout dernièrement, les femmes qui ont publié ont soumis d’excellents textes et non pas d’arides critiques sur la supposée orientation politique de Vigile. Allons-nous sortir bientôt de ce syndrome du petit canadien-français qui préfère manger son voisin plutôt que de se battre vers les réels dangers.
    Vous dites : ‘’…j’ai négocié quelques conventions collectives dans ma vie. Et je peux vous affirmer que le pire négociateur est celui qui ne comprend pas son propre intérêt.’’ Vous avez parfaitement raison… mais… alors, pourquoi ne vous l’appliquez-vous pas? Ce texte ne m’était pas adressé directement mais il exprimait ce que moi et bien d’autres personnes pensent. Est-ce que ça va cesser ces petits haut-le-cœur dégoûtants? Nous avons à combattre pour ne pas périr et on s’amuse à dénigrer le voisin parce qu’il n’a pas la même opinion. C’est enfantin….ha ha, mon père est plus fort que le tien. Ça vous rappelle quelque chose?
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    15 février 2012

    Me semblait aussi que vous en profiteriez pour m'écorcher au passage.
    Quand j'ai cité Goebbels c'était pour rappeler la maxime qu'il utilisait et qui veut que "plus le mensonge est gros, plus il risque d'être cru".
    Vous l'avez pris personnel. C'est votre problème. Pas le mien.
    Si j'avais voulu vous traiter de nazi, je l'aurais fait directement. Je ne suis pas un hypocrite. Mais tel n'était pas le cas.
    Pierre Cloutier