Après avoir lu l’article « Francisation : Québec dit avoir été trop passif » (Le Devoir, 12 juillet 2016), je voudrais vous donner mon témoignage en tant qu’immigrant d’origine iranienne qualifié, francisé et à la recherche d’un emploi.
J’ai répondu à une offre d’emploi pour un poste d’ingénieur chimiste qui était affichée sur le site d’une grande entreprise dont le propriétaire est très connu au Québec. On m’a dirigé vers une entreprise partenaire qui a déclaré être une firme privée d’experts en recrutement de personnel et de solutions en ressources humaines.
Je répondais aux exigences du poste, car cette société recherchait des personnes ayant au minimum cinq ans expérience, et j’avais plus de six ans d’expérience dans le domaine. Par ailleurs, mon niveau d’études était plus élevé que celui qui était demandé. Néanmoins, je me suis dit que ce n’était pas important puisque j’étais immigrant, et que je commencerais à partir de la première étape.
Après un premier échange téléphonique, une responsable du recrutement a organisé sur-le-champ une entrevue téléphonique. À la fin de notre entrevue, elle s’est dite intéressée à ce que nous tenions une autre entrevue sur Skype, à une date très rapprochée. Nous avons donc eu une longue conversation sur Skype, d’environ une heure et demie. Quelques minutes après cette entrevue, elle m’a demandé une copie de ma carte de résident permanent, que je lui ai envoyée immédiatement. Elle m’a ensuite demandé trois lettres de recommandation de Québécois, chose difficile à trouver lorsqu’on est immigrant et qu’on ne connaît pas grand monde ; toutefois, deux de mes professeurs de francisation et mon superviseur de la Croix-Rouge de Québec (où j’avais travaillé quelques mois en tant que bénévole) m’en ont donné. Ensuite, elle a communiqué avec les trois dernières entreprises iraniennes pour lesquelles j’avais travaillé, dont les responsables ont annoncé qu’ils avaient été tout à fait satisfaits de mes services. Dois-je souligner, à ce stade, que la recruteuse semblait désireuse de m’embaucher ?
Connaissance de la langue
Par la suite, on m’a invité à me rendre à Granby pour une troisième entrevue. Je me suis dit que ce serait la dernière étape, pour vérification des références et négociation de l’offre d’emploi.
Lors de cette entrevue, j’ai passé un examen pour mesurer ma capacité à travailler en équipe, un examen de mathématiques et un test de QI, que j’ai réussis facilement. Je me sentais proche du but. Or, à la toute fin de ce processus, on m’a imposé un examen sur les synonymes dans la langue française. Oui, vous avez bien lu, sur les synonymes dans la langue française ! Quelques jours plus tard, j’ai reçu un courriel m’indiquant que je n’avais pas été retenu à cause de ma connaissance insuffisante de la langue française.
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FRANCISATION
Récit d’une déception
Le Québec donne-t-il aux immigrants la chance de contribuer à la protection du français?
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