Réplique à Alain Dubuc - «Le dernier des felquistes»

Quel culot!

Pierre Falardeau : 1946-2009

J’étais prise loin de l’actualité au moment de la mort de Pierre Falardeau et dans les jours qui l’ont suivie. Mais j’ai lu depuis ce qui s’est écrit, les touchants témoignages lors de ses funérailles - que je me plais à penser qu’il a lui-même voulues à l’Église, en attachement à son passé, à sa culture, peut-être même à sa foi au fond, seuls ses intimes le savent. J’ai vu et entendu avec espoir les émotions et les paroles de son fils Jules. Je me suis réjouie de constater que Bernard Émond et Pierre Vadeboncoeur, deux créateurs/penseurs de convictions que j’affectionne particulièrement, lui avaient rendu un hommage senti, plein de profond respect et d’admiration. Et ça m’a consolée un peu de cette peine que j’éprouvais comme si Falardeau était un proche; un proche que l’on aime avec ses excès et ses travers. Je le garderai en mémoire comme un proche!
Alors, lorsque j’ai lu ce texte d'Alain Dubuc : [Le dernier des felquistes->22118], (CyberPresse, 28 sept) une colère digne de Falardeau m’a envahie.
Quel culot, vraiment! Dubuc ose écrire : « Mais que va-t-il rester des idées qu’il défendait avec férocité? Probablement peu de chose, parce que sa lecture de la question nationale est clairement en désuétude. » Vous en êtes sûr, Alain Dubuc? N’est-ce pas plutôt ce que vos Boss souhaitent et vous demandent de répéter à satiété dans l’espoir d’inonder les cerveaux des Québécois, qu’ils perçoivent encore comme des cerveaux à remplir de leurs propres messages? Rappelez-vous combien de fois et avec quelle assurance votre Organe de presse et ses semblables ont répété l’an dernier, à la même période, que le Bloc Québécois était désuet, dépassé, sans plus de raison d’être... et qu’il allait mordre la poussière... Et que le récent Moulin à paroles serait un événement marginal! Il me semble encore entendre là-dessus Gilbert Lavoie du libre Le Soleil...
Et M. Dubuc poursuit sa sérieuse et objective lecture de la situation: (...) sa principale contribution – celle de Falardeau - au débat public ne tient pas au fond, à ses idées, mais plutôt à la forme... – insulte/violence - !... Et si c’était vous, Alain Dubuc, qui en étiez resté à la forme, incapable de vous rendre au fond de ses idées? L’avez-vous seulement lu? Avez-vous vu ses films?
Et ensuite, là, j’ai bondi : "(...) cette vision simpliste du monde... ! Dieu que je donnerais cher, M. Dubuc, pour vous voir, à rebours, et vous entendre, échanger avec Falardeau sur des sujets divers! Juste pour comparer vos visions respectives... N’avez-vous pas, quant à vous, la vision simpliste du monde que l’on vous prie d’avoir et pour laquelle on vous paie? Je crois que vous n’allez guère plus loin qu’à la cheville de Falardeau! Et si l’un de vous deux se résume à un peu de poussière pour la postérité dans l’avenir, il me semble que ce ne sera pas lui. Au contraire, on ne fait que commencer à le redécouvrir à la ronde! Le mépris et l’argent des Puissants qu’il dénonçait le tenaient souvent à l’écart. En pénitence!
Et, ne vous en déplaise, j’ai comme l’intuition que Dieu - qui semble, pas toujours mais parfois, avoir le sens de l’humour – devrait éprouver plus de plaisir à accueillir Falardeau que certains autres un peu trop sûrs de leur laissez-passer. Parce que Falardeau n’était pas un tiède ni un sépulcre blanchi! Peut-être même Dieu pourrait-il choisir de le voir comme l’un de ceux qui l'aident, de temps à autre, à faire le ménage dans son Temple, avec colère! Qui passe le balai avec vigueur! Et il me semble qu’il doit - Dieu - trouver bon de regarder Falardeau dans les yeux parce qu’il ne les baisse pas et qu’il affectionne la vérité et la droiture! Il aura sans doute quelques reproches à lui faire quant aux débordements de sa fougue et à sa cigarette mais sinon...
Quant à vous, M. Dubuc, ne comptez pas trop - avec vos Boss – sur l’illusion que les idées défendues par Falardeau soient devenues marginales! Au contraire, peut-être sa mort vient-elle de rassembler et réchauffer bien des bonnes volontés dispersées et/ou refroidies! Un jour, les Québécois cesseront une fois pour toutes d’obéir aux Puissants et de croire toutes les sornettes qu’ils leur racontent par la voie de LEURS médias. Alors, ils se feront un Québec à leur guise! Et, ma foi, on dirait bien à certains moments que ça sent le printemps!


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 octobre 2009

    Réagir aux textes de Dubuc et autres est un job à temps plein.
    Merci de partager la tâche.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 octobre 2009

    Bonjour
    Est-ce qu'il y a beaucoup de lecteurs de la Prattda qui lisent les éditoriaux de Dubuc et complices ?
    J'en doute fort. Je crois que le journaliste sportif Réjean Tremblay est beaucoup plus populaire.
    Accorde-t-on trop d'importance à ces tâcherons (personne qui prend de seconde main un travail à faire, et s'en charge) ?
    Oui.

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    6 octobre 2009

    Quel texte criant de vérité Madame Hébert, un texte qui fait un bien fou à lire, et si j'étais ce journaliste dont vous parlez, si j'étais ce Monsieur Dubuc, si j'avais encore un tout petit peu de clairvoyance et de recul par rapport aux choses, et aux gens, d'être traité de" woix de son maître" comme nous le décrit Denis Julien de Lotbinière, me ferait tout de même un peu réfléchir et prendre un tant soit peu conscience de la réalité des choses et des énormités proférées sur votre grand Pierre Falardeau ! Faut-il être asservi pour marcher droit comme il le fait !
    N'ayons plus d'inquiètude, laissons aboyer les chiens, parce qu'en effet cela sent fortement le printemps !

  • Archives de Vigile Répondre

    6 octobre 2009

    Que laissera Alain Dubuc à la postérité?
    Poser la question c'est y répondre.

  • Robert Bertrand Répondre

    6 octobre 2009

    À vouloir enterrer les faux-felquistes à la sauce GRC et manipulés par les élites de leur Canada, le texte de Dubuc pourrait raviver de nouvelles flammes qui ne se sauveront pas à Cuba pour se faire une nouvelle conscience.
    La dynamique entourant son cercueil ne se résumait pas à quelques personnes mais bien à une marée qui saura se présenter tel un tsunami au cours des prochaines années alors que vos feuilles de journaux disparaîtront de plus en plus de la circulation.
    La voix qui porte passe davantage par Internet que par vos écrits s'affichant toujours vers la médiocrité et la bassesse. Notre peuple mérite mieux que ce qui peut se passer par vos écrits. « Le temps des bouffons » a fait son temps. Et vous ne le comprenez pas encore. Revoyez le film pour vous complaire dans votre monde de « faux-culs ».
    Ne faudrait-il pas se donner le mot et éviter de faire du bruit autour de leurs insanités qu'ils reproduisent avec tous leurs collaborateurs au service de la seule finance ? Et quel avenir a cette finance ? Vous et vos suppôts allez périr plus vite que la semence qui est jetée en terre.
    La voix des jeunes et de tous les intervenants de cette célébration n'en fait-elle pas foi ?
    Le temps nous a bien servi jusqu'à présent.
    Les corrompus se montrent le nez et jouent aux fanfarons. Tel l'iceberg il fondra pour disparaître dans l'océan de notre indifférence.
    Madame Hébert, merci d'avoir relevé les propos d'un serviteur bien payé pour chercher à diminuer la valeur d'un vrai qui a assumé sa vie et ses propos jusqu'à la fin.
    Merci à ses frères, merci à ses enfants qui sont à l'image du père : francs, directs, sans détour. Nous vous aimons tels que vous êtes.
    Pierre a semé en une bonne terre. Les fruits sont là et ils vont mûrir pour porter à leurs tours de nouveaux rayons vers le Pays du Québec qu'ils vivent intensément et que nous partageons tous ensemble. Il nous reste à l'assumer, à le proclamer.
    Vive la Nation Québécoise. Vive le Peuple du Québec. Vive le Pays du Québec.
    Robert Bertrand, rédacteur,
    Québec un Pays
    http://www.quebecunpays.net/

  • Archives de Vigile Répondre

    6 octobre 2009

    Un simple Bravo, Madame Hébert.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 octobre 2009

    Monsieur Dubuc devrait regarder où en est rendue sa proposition de renouvellement du fédéralisme qu'il avait pondue en 8 articles il y a de cela quelques années. Il deviendrait plus humble quand il s'agit d'évaluer l'héritage des autres.
    Réal Ouellet

  • Archives de Vigile Répondre

    6 octobre 2009

    ''....Monsieur Dubuc, vous ne comprendrez jamais qui était Falardeau pour la raison que vous n’êtes ni un homme libre et ni un homme indépendant. Vous êtes comme le chien de la RCA-VICTOR accroupi devant le cornet du gramophone sous lequel on pouvait lire : ’’HIS MASTER’S VOICE ...''
    M. de Lotbinière, par ce passage, vous venez de nous fournir la plus belle image, la plus nette, celle d'un des cabots les plus serviles de Desmarais, fortillant de la queue, implorant son maître pour qu'il le flatte. C'est chien mais c'est ce qu'il y a de plus vrai pareil!
    Couché Dubuc !
    Denis Lalande

  • Archives de Vigile Répondre

    6 octobre 2009

    Bravo madame Hébert!
    Lorsqu'on aime vraiment quelqu'un; on l'aime tel qu'il est avec ses qualités et ses défauts parce que figurez-vous que nous-mêmes en avons des défauts!
    J'ai regardé les funérailles de Pierre Falardeau avec par moment, les yeux pleins d'eau.
    Pierre Falardeau était un homme authentique, franc et foncièrement bon. Il aimait son peuple mais détestait tellement ses errements et sa bêtise. J'ai eu le privilège de partager sa table lors d'un conseil national du PQ il y a quelques années.
    Monsieur Dubuc, vous ne comprendrez jamais qui était Falardeau pour la raison que vous n'êtes ni un homme libre et ni un homme indépendant. Vous êtes comme le chien de la RCA-VICTOR accroupi devant le cornet du gramophone sous lequel on pouvait lire: ''HIS MASTER'S VOICE!''
    Bravo encore une fois madame Hébert!