Soirée hommage à Falardeau: l'indifférence des médias

Pierre Falardeau : 1946-2009

Dimanche soir, au Lion d'Or de la rue Ontario, à Montréal, s'est produit un grand événement, une sorte de suite du Moulin à paroles alors que combattants amis de Falardeau et artistes engagés ont donné le meilleur d'eux-mêmes pour rendre un hommage bien senti et bien mérité au cinéaste inspiré et inspirant, au combattant déterminé à ne jamais plier les genoux comme nombre d'intellectuels de ce pays qui n'en finit plus de s'accoucher dans la douleur de ses déchirements existentiels, et, enfin, de l'homme, humaniste et essentiellement libre et libéré de la triste misère de la pensée propre aux colonisés.
Loco Locas brillait de tous ses feux verbaux et sa prestation constitue une page importante dans notre petite histoire. Geneviève Lenoir, qui a chanté du Bach, ainsi que le superbe "Le coeur est un oiseau" nous a émus en nous confiant l'intimité fraternelle qui l'a liée au grand Falardeau.
Sans oublier un Paul Piché en grande forme qui a réussi à soulever la foule avec une chanson inédite à laquelle les spectateurs ont activement participé.
Le tout était entrecoupé, dans une splendide mise en scène de Denis Trudel, d'extraits des oeuvres du maître récemment disparu. Et que dire de la performance exceptionnellement émouvante de Luc Picard qui, avant le visionnement de la fameuse lettre de chevalier Delorimier à son épouse, à la veille de sa pendaison, a réussi à nous dérider en racontant avec une verve savoureuse des anecdotes inédites sur son directeur et mentor.

Je ne puis nommer tous les intervenants qui ont pris part à cet hommage en forme de happening, mais laissez-moi vous dire que Montréal a vécu toute une grâce en ce dimanche férié d'un long week-end de reconnaissance.
Malheureusement, les grands médias ont tous boudé cet événement exceptionnel, eux qui s'empressent de courir à la moindre manifestation artistique marginale... et multiculturelle !

C'est vrai que c'était un dimanche et qu'on sait bien que les journalistes étaient en congé. Mais il n'en demeure pas moins que, congé ou pas, ils ont manqué un des grands événements de l'année... peut-être parce que leur boss ne voulait pas leur payer de temps supplémentaire. C'est parfois aussi con que ça dans ce merveilleux monde des médias où j'ai oeuvré durant plusieurs décennies et dont je connais toutes les bassesses.

Et puis, j'allais oublier: il fallait entendre Jules Falardeau en rappeur révolutionnaire. Digne héritier de son paternel, lui aussi s'en est pris à ceux qu'il a appelés les "journaleux" qui ont manqué de respect à son père.

Bref, une soirée UNIQUE, intense, émouvante, emballante, énergisante. Dieu que ça fait du bien de se retrouver entre indépendantistes motivés...
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Hommage à la mémoire de Pierre Falardeau au Lion d'or


[Un spectacle en l'honneur du cinéaste, écrivain et polémiste, Pierre... (Photo: La Presse)
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La Presse Canadienne -->http://www.cyberpresse.ca/actualites/200910/11/01-910509-hommage-a-la-memoire-de-pierre-falardeau-au-lion-dor.php] Un spectacle en l'honneur du cinéaste, écrivain et polémiste, Pierre Falardeau, emporté par un cancer le 25 septembre dernier, a été présenté dimanche soir au Lion d'or, à Montréal.
Environ 300 personnes étaient présentes lors de cette soirée-hommage organisée par ses amis.
Pour l'occasion, des textes de Pierre Falardeau ont été lus et des extraits de ses films ont été projetés. Des amis et des collègues ont aussi livré de vibrants témoignages.
Parmi les personnalités de la scène artistique qui ont défilé sur la scène, notons les Paul Piché, Loco Locass, Luc Picard, Denis Trudel et Geneviève Lenoir.
Des politiciens, comme Bernard Landry et Jacques Parizeau, étaient aussi présents.
Après des études en anthropologie et en ethnologie à l'Université de Montréal, Pierre Falardeau a tourné des documentaires puis des films de fiction. Nommé Patriote de l'année en 2002, il a remporté, en 1995, le Prix Ouimet-Molson pour son film «Octobre», un prix qu'il a accepté alors qu'il a toujours critiqué la famille Molson. En juin 2009, il a reçu le Prix Pierre-Bourgault du Mouvement souverainiste du Québec.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 octobre 2009

    Des funérailles diffusées à LCN. La une des journaux pendant plusieurs jours. La rediffusion des oeuvres et des entrevues de Falardeau aux principales chaînes de télé.
    Non mais, il faut être minimalement honnête dans vos analyses. Le décès de Falardeau n'a pas été traité avec indifférence par les médias. Le personnage était flambloyant et attirait l'attention des médias amateurs de clips.
    Lorsque le fils de Falardeau dénonce le manque de respect des médias à l'égard de son père, il oublie certains faits. Falardeau disait lui-même qu'il s'attendait à recevoir des coups puisqu'il en donnait souvent des bons. Lorsque l'on se permet d'insulter un cadavre et de le traiter "de pourriture" comme il l'avait fait avec Claude Ryan, il est à mon avis normal d'être éclabousser ensuite.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 octobre 2009

    Je ne sais pas s'il sagit de la même soirée, mais je viens de visionner une vidéo sur le forum du RRQ d'une performance de Jules Falardeau au Lion D'Or.
    http://lequebecois.actifforum.com/ici-on-parle-d-actualite-f1/hommage-a-pierre-falardeau-version-montrealaise-t11931-15.htm
    S'il y a un représentant de la génération montante, c'est bien lui !
    Ce Jules a non seulement le feu de son père mais beaucoup plus !
    Il a dominé la cérémonie en l'honneur et la mémoire de son père et ici y va du premier rap que j'apprécie de ma vie !
    Pierre, tu as bien labouré ton jardin !!
    Il ne faut pas négliger ce jeune, il a un potentiel énorme. Et je ne parle pas de musique.