Le Moulin et Luc A

Tribune libre

Je vous propose ce texte de Luc A. à son insu. Je le cite:
"J'arrive du Moulin à paroles. J'étais hier le 12 septembre sur place de 15h à 19h puis de 11h à 2h40, et enfin aujourd'hui 13, de 14h à 15h, assis côté cour de cet amphithéâtre naturel culturellement ce jour-là véritable roc humain inondé d'attention patiente affrontant les assauts d'un tsunami de paroles exigeantes, émouvantes jusqu'aux larmes, poignantes, édifiantes, comme si on assistait à sa propre autoconstruction, édification. L'écoute de la foule était poussée à son extrême limite de la pureté tranchant l'air, d'un bout à l'autre de la scène jusque dans la salle, tel un glaive aussi tranchant qu'un diamant, sur ce cap du même nom. Extraordinaire incarnation de la résurgence patriotique nationale, un événement, en soi. Un événement historique, de surcroit et à tous égards. Chaque personne présente sur les lieux avait l'impression, l'intention, de vivre un moment historique qui est de ceux dont on dit 40 ans plus tard, j'étais là.
C'est l'aune auquel se mesureront dans les années à venir, la valeur et la transcendance de nos paroles futures.
Celles que prononcent un peuple par la voix de ses élites. Nous avons la preuve que le peuple entend ce qu'elles disent et les jugent ces dires, sur le coup de leur énonciation, mais aussi longtemps après parce qu'elles portent loin dans l'espace et dans l'espace-temps suspendu d'un peuple toujours aujourd'hui encore en périphérie de l'Histoire universelle, se pénétrant à chaque jour davantage de la dignité qui le fera entrer bientôt dans l'Histoire mondiale par la grande porte de l'action démocratique pacifiste. Cela, pour prouver au monde que la diversité culturelle passe par la souveraineté démocratique du peuple seul capable de se déterminer en tant qu'Autorité démocratique suprême, participant librement à cette diversité essentielle à la survie de l'Humanité, tout aussi sûrement que la biodiversité participe à la pérennité de la vie sur terre, ce que l'Humain menace de par sa victoire sur l'ascendant de la nature qui trop longtemps lui est apparu comme une menace. Aujourd'hui l'Humain découvre que son triomphe démesuré est une menace pour la nature, donc pour ce qu'il est lui-même et pour sa démesure mal placée. Ce renversement écologiste a des incidences politiques dont n'est pas la moindre celle qui veut que plus jamais quelque humain que ce soit, quelque groupe humain que ce soit, puissent prétendre être sa gloire partie du génie humain, le fait odieux d'en tenir d'autres sous tutelle. Ce qui a été célébré hier et aujourd'hui à Québec de manière magistrale. Une somme. Celle même qui nous fait être ce que nous sommes, dans l'addition de ce que chacun nous sommes. Dans l'UNION de ce que nous sommes, dans la commune union de ce que nous sommes, dans la communion à la subtance même qui nous fait être ce que nous sommes, tel qu'énoncé par notre parole.
Émouvant, stimulant, rassérénant. ET, ce qui n'est pas négligeable, c'est à Québec que tout cela s'est passé, là-même où nous sommes né en tant que ce que nous sommes aujourd'hui il y a de cela jour pour jour 250 ans, dans le tumulte et les cris souffrants d'une amère patrie blessée, venant au monde, de sa meurtrissure, cette fente de l'Histoire qui nous a fait naître au pieds de nos enceintes, en tant que peuple distinct du peuple de France chassée de nos territoires et distinct depuis de tout autre.
Moulin à paroles - PRISE 2
Maintenant que ses concepteurs et artisans ont inventé, mis au point la formule, ne reste qu'à dès maintenant travailler à la mise sur pieds de sa PRISE 2 - Cette fois militante et franchement partisane. Mettant en scène notre parole présente, hors l'histoire ancienne qui a été la nôtre et qui a été magnifiée hier et aujourd'hui. Cela parce que nous avons des bases solides qu'ont contribuer à édifier les inventeurs du succès exceptionnel, Le Moulin à paroles... Cet usine de nos actes à venir, fondateur, parce que participe passé`de notre histoire aujourd'hui rapatriée.
Vive le peuple souverain du Québec !
Vive la République du peuple démocratique, pacifiste et souverain du Québec libre !

Luc Archambault
Texte proposé par Nicole Hébert


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7 commentaires

  • Serge Charbonneau Répondre

    14 septembre 2009

    Cher Monsieur Thompson, je ne m'en prends pas ni à Monsieur Archambault que je respecte énormément ni à Monsieur Montmarquette que je ne respecte pas moins.
    Je respecte totalement ces deux personnes tout comme vous et tout comme Mme Hébert.
    Mon malaise m'est venu de cet intense débat très personnalisé (Archambault – Montmarquette) auquel je suis totalement étranger et dont je ne connais pas les origines ni les conclusions. Je connais toutefois les conséquences qui ont eu pour effet de limiter la liberté d'expression dans les commentaires sur Vigile et j'ai même entrevu une suite du combat à finir sur le site de Sophie Langlois.
    Alors, comprenez bien que lorsque j'ai vu que cette personnalisation émergeait avec le moulin à paroles, j'en fus estomaqué.
    « Encore ce Luc A. ! »
    Cela dit, je ne fais aucune critique négative de ce texte de Monsieur Archambault. Je considère que Monsieur Archambault a su rendre l'émotion de ce moment exceptionnel et je l'en félicite. Cependant, si ce texte avait été envoyé par lui et non présenté «à son insu» j'aurais sûrement pu apprécier sans aucune arrière-pensée son écrit émouvant.
    J'espère que vous saisissez le fond de ma pensée et j'espère que j'ai bien compris d'où venait l'histoire de la modification de la politique des commentaires de Vigile.
    Je ne m'en prends aucunement à Monsieur Archambault, ni à Monsieur Montmarquette d'ailleurs. Je m'en prends à la "manœuvre" surprenante de Mme Hébert (qui a pris le temps de m'expliquer le tout).
    Serge Charbonneau
    Québec
    P.S.: Maintenant, vu la politique des commentaires (stupide selon moi) va-t-on publier mon commentaire ou va-t-on sans pouvoir s'expliquer continuer de «s'haïr» parce qu'on croit que j'attaque. (oui oui, je sais le mot «haïr» est très fort et surprend. Cependant, il illustre parfaitement que des malentendus ridicules peuvent dégénérer lorsqu'on ne peut s'expliquer)

  • Archives de Vigile Répondre

    14 septembre 2009

    Mme. Hébert,
    Merci de nous avoir partagé ce texte de Luc Archambault. Je n'ai pas toujours apprécié sa manière de faire mais je me dois de dire que, cette fois-ci, c'est un beau témoignage et dans le fond et dans la forme. L'expérience que j'ai moi aussi vécu à Québec sera, à jamais, inoubliable, impérissable ainsi que le souvenir de l'hospitalité hors normes de la population de Québec. Mme. Hébert merci.
    Ivan Parent

  • Claude G. Thompson Répondre

    14 septembre 2009

    Mme Hébert,
    Je ne sais pas si j’aurais eu l’audace dont vous avez fait montre en envoyant sur Vigile un texte que vous n’avez pas écrit et que l’auteur, tel que je le connais, n’aurait sans doute pas souhaité voir publié. Mais, vous l’avez fait et je suis heureux de ne pas avoir été privé de ce vibrant plaidoyer pour la nation. Contrairement à monsieur Charbonneau, j’en ai été ému tout comme m’ont ému les textes lus en fin de semaine. Pour moi, il ne fait aucun doute que Luc Archambault est un grand patriote.
    Monsieur Charbonneau,
    Au lieu de vous en prendre à monsieur Archambault, vous devriez plutôt prendre le temps de lire son témoignage et vous laisser emporter par le souffle puissant de liberté et l’enthousiasme qui en déborde. S’il y a une folie Archambault, c’est celle pour la naissance du pays, celle de l’artiste libre de créer qu’il est et qui vit sans compromis.
    Et Montmarquette, « tant qu’à y être » (sic) même si je ne partage pas toujours ses opinions, a quand même droit à notre respect parce qu’il défend ses opinions avec vigueur et ne craint pas de se mouiller. Si un pays doit naître, chacun est libre de s’impliquer en faisant connaître ses positions tout en ne craignant pas de les voir débattues.
    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    14 septembre 2009

    @Monsieur Charbonneau,
    Je ne sais si l'on m'autorisera cette réponse à votre message mais je veux juste attirer votre attention sur le fait que j'avais déjà partagé ma propre réaction dans un message juste avant: Merci! Et si j'ai eu envie - et je l'expliquais dans mon texte - de livrer cette opinion de Luc A reçue par ailleurs, c'est que je commençais à entendre ici et là ce qui me semblaient d'injustes bémols sur le Moulin. Ce n'est que ça, car en ce qui me concerne, je n'ai pas suivi les péripéties auxquelles vous faites allusion. Et M. Archambault ne m'a pas mandaté pour transmettre son opinion. J'en ai pris la liberté et je l'ai prévenu par la suite. Alors, svp, ne vous faites pas d'ombre sur le Moulin avec ceci!
    Nicole Hébert

  • Serge Charbonneau Répondre

    14 septembre 2009

    Comme bien souvent, sur bien des articles, c'est le titre qui m'a interpellé:
    «Le Moulin et Luc A »
    En plus, le texte attaque par:
    «Je vous propose ce texte de Luc A. à son insu. Je le cite :»
    Quelle étrangeté, au lieu de commenter cet événement mémorable, Mme Hébert rapporte « à son insu » le vécu de Luc A, un texte signé Luc A …rchambault.
    Comme si la proposition d'un texte d'une personne par une autre personne éclipsait, en tout cas dans mon émotion, le sujet même du texte.
    Mon dieu, my god comme ils diraient, Luc A devient, de facto, presque plus important que l'événement lui-même. Mme Hébert par son geste généreux, semble permettre à ce Luc A d'être publié sur Vigile.
    Serait-il à ce point censuré?
    Serait-il à ce point entêté au point de ne pas envoyer lui-même ses textes à Vigile?
    Vraiment toute cette folie Archambault (et Montmarquette, tant qu'à y être) a pris une telle ampleur de "personnalisation" que j'ai beau me mettre du velcro sur ma chaise que j'en tombe en bas.
    Vraiment, Mme Hébert, par votre titre et par votre présentation vous m'avez tout ébaubi.
    Excusez-moi, mais Luc A m'a complètement voilé ce magnifique événement que fut le moulin à paroles.
    Serge Charbonneau
    Québec
    Un titre et une attaque qui nous ébaubit complètement

  • Archives de Vigile Répondre

    14 septembre 2009

    Je l'ai vu il était assis sur sa chaise, avec son appareil-photo. J'ai pensé aller lui serrer la pince mais il avait l'air tellement concentré que je n'ai pas osé l'approcher
    Je suggère qu'on répète la chose l'an prochain et que cette fois l'opération soit financée par le MEQ, parce que c'était de la haute pédagogie, à des années--lumière du spectacle de McCartney

  • Martin Lavoie Répondre

    14 septembre 2009

    Ce fut un merveilleux moment, de relecture de notre véritable histoire et de rassemblement. En souhaitant que chaque participant devienne un actif de la cause et se préoccupe de la vingt-cinquième heure et de la suite. En avant toute!!!!....