Québec donne un milliard aux omnipraticiens

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La dictature du lobby des médecins

Québec a dévoilé vendredi les grandes lignes de l’entente secrète de plus d’un milliard de dollars qu’il a conclue avec les médecins omnipraticiens : il leur octroie des hausses salariales de 14,6 % sur huit ans, en plus de sommes forfaitaires d’au moins 635 millions.



Au terme d’une conférence de presse confuse qui a duré plus d’une heure — et qui a été déplacée en raison du trop grand nombre de patients en attente dans la clinique médicale où elle a eu lieu —, le Conseil du trésor a admis que les « sommes cumulatives » qui seront remises aux médecins omnipraticiens « dépassent le milliard ».



Le Trésor et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) ont remis des communiqués de presse qui ne contenaient aucun chiffre. Ils ont fourni, au compte-gouttes, des informations partielles et contradictoires.



Les deux parties ont conclu une entente qui restera secrète, comme l’ont été les précédentes.



« Ce n’est pas une convention collective, donc ce n’est pas un document public », a énoncé le président du Conseil du trésor, Pierre Moreau, en invoquant la présence d’informations relevant d’une « stratégie de négociation ».



Selon les chiffres que le ministre a voulu fournir aux médias, les hausses annuelles moyennes consenties à ces médecins sont de 1,8 % par année pour la durée de l’entente, qui court de 2015 à 2023.



Toujours en raison de sa stratégie de négociation, le Trésor a refusé de chiffrer le total des hausses salariales. Il prévoit cependant que celles-ci lui coûteront 50 millions en 2015-2016 et 100 millions en 2016-2017.



À terme, les montants seront beaucoup plus élevés : Québec prévoit de décaisser 340 millions supplémentaires, chaque année, à partir de 2023.



Des montants non récurrents



En plus de ces augmentations de salaire, les médecins omnipraticiens toucheront des montants forfaitaires et non récurrents totalisant un minimum de 635 millions, selon les informations fournies par le Trésor.



Ces sommes visent notamment à conclure le rattrapage salarial réclamé par les médecins. En les allouant, Québec reconnaît les prétentions de la FMOQ, qui souhaite que les salaires de ses membres se rapprochent davantage de ceux des médecins spécialistes et de leurs homologues ontariens.



« On cesse de pelleter par en avant en matière de rémunération des médecins », s’est félicité Pierre Moreau.



Sauf que Québec pourrait être appelé à débourser encore davantage. Il s’est entendu avec la FMOQ afin de mandater l’Institut canadien d’information sur la santé pour qu’il étudie l’écart salarial entre les médecins omnipraticiens du Québec et de l’Ontario.



Si l’organisme indépendant conclut que les médecins québécois sont défavorisés, Québec s’engage à reprendre les négociations avec le syndicat de médecins. La démarche, s’est réjoui Pierre Moreau, est « symptomatique du fait qu’il y a une relation de confiance entre le gouvernement et les omnipraticiens ».



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