Québec 2008: la reine restera chez elle

Québec 2008 - La Reine d'Angleterre au 400e ?


Joël-Denis Bellavance - Le gouvernement de Stephen Harper n’a guère l’intention d’inviter la reine Élisabeth II à participer aux festivités entourant le 400e anniversaire de fondation de la ville de Québec qui auront lieu en juillet 2008.
Son nom n’a d’ailleurs jamais véritablement fait partie de la liste des dignitaires étrangers de marque établie par le ministère des Affaires étrangères, a appris La Presse hier.
Dans la capitale fédérale, on estime d’ailleurs qu’il aurait été plutôt incongru d’inviter la reine, le symbole de la monarchie britannique, à venir dans les rues de Québec durant les célébrations marquant le 400e anniversaire de cette ville unique en Amérique du Nord fondée par Samuel de Champlain. Et même si elle avait été invitée, on doute aussi que la reine aurait accepté cette invitation, compte tenu du tollé qu’a déjà suscité dans les rangs souverainistes une liste préliminaire d’invités. Le nom de la reine figurait sur cette liste d’invités potentiels confectionnée par les administrateurs de la Société du 400e de Québec avec les gouvernements du Québec et du Canada.
«Il n’y a eu aucune invitation envoyée au Palais de Buckingham et il n’y en aura pas», a indiqué hier une source gouvernementale sous le couvert de l’anonymat. «Le Palais de Buckingham choisit minutieusement les invitations qui sont envoyées. La reine n’a pas l’habitude d’accepter des invitations qui pourraient causer un problème.»
Dans les années 60, la reine avait effectué une visite à Québec qui avait provoqué de vives réactions. De bruyantes manifestations avaient eu lieu pour dénoncer sa visite et il y avait eu des débordements le jour même de sa venue, forçant les forces de l’ordre à intervenir de manière musclée.
La semaine dernière, le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe avait affirmé qu’il s’opposait farouchement à ce que la reine d’Angleterre soit invitée, joignant ainsi sa voix à celles de nombreux souverainistes qui invitaient Sa Majesté à demeurer en Angleterre l’été prochain.
M. Duceppe affirmait alors que sa venue constituerait un affront aux Québécois. «On fête la création de la ville de Québec par Champlain il y a 400 ans. La reine devrait rester chez elle. Nous n’avons pas besoin de ces symboles d’un autre siècle», avait-il notamment affirmé durant un point de presse.
Les députés bloquistes ont par la suite profité de la période de questions quotidienne à la Chambre des communes pour demander au gouvernement conservateur de Stephen Harper s’il avait entrepris des démarches pour inviter la reine aux Fêtes du 400e.
La ministre du Patrimoine, Bev Oda, a finalement affirmé, jeudi dernier : «Aucune invitation n’a été envoyée à Sa Majesté la reine.»
Cette affaire aurait pu devenir un cauchemar de relations publiques pour le gouvernement Harper. Au Québec, la cote de la reine n’est pas très élevée tandis qu’elle conserve de nombreux admirateurs dans le reste du Canada.
La semaine dernière, le chef du Parti libéral, Stéphane Dion, avait dit n’avoir aucune objection à ce que la reine soit invitée. «Jusqu’à présent, c’est toujours la reine du Canada et je suis sûr que les Québécois l’accueilleraient comme toujours. Nous les gens de Québec, on accueille nos visiteurs avec beaucoup de respect», avait-il indiqué.
Pour sa part, le chef du NPD, Jack Layton, avait affirmé qu’il incombait aux citoyens de Québec de décider qui devrait être invité aux célébrations du 400e anniversaire de fondation de Québec.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé