Que se passe-t-il donc au PQ?

PQ - XVIe congrès avril 2011

Mais que se passe-t-il donc au PQ alors qu'il y a à peine trois semaines, face à un gouvernement de plus en plus impopulaire, il trônait au sommet des sondages depuis des mois, frôlant même les 50% chez les francophones?

Aux rumeurs persistantes de réaction d'un «groupe de réflexion» aux ambitions de parti politique par les ex-ministres péquistes François Legault & Joseph Facal s'est ajoutée aujourd'hui, à deux jours d'un Conseil national du PQ, une sortie fracassante d'un Bernard Landry s'opposant au refus de Pauline Marois de s'engager à tenir un référendum si elle prend le pouvoir.

Dans la mesure où elle sera soumise en avril prochain à un vote de confiance lors du Congrès de son parti, la question commence à se poser: assisterions-nous, tout au moins, au début de l'ombre d'une tentative de putsch tranquille?...

Mais même hormis cette question, une chose au moins est sûre: depuis trois semaines, le leadership de Mme Marois est loin d'être un long fleuve tranquille...

Bref, difficile d'échapper à l'impression que Pauline Marois arrivera dimanche à son Conseil national en quelque sorte coincée entre un Bernard Landry disant vouloir un référendum plutôt qu'un gouvernement péquiste faisant dans le rapatriement de pouvoirs d'Ottawa et le duo Legault-Facal sur le point de quitter leur vieux nid péquiste pour mieux s'envoler à droite et surtout, loin de la souveraineté comme objectif politique?...

Donc, on verra bien dimanche, de même qu'au cours des semaines qui suivront, si les appels d'aujourd'hui de la chef péquiste porteront ou non quant à la nécessité pour les péquistes de se «mobiliser» pour faire élire un «gouvernement souverainiste», mais sans l'engagement électoral de tenter de réaliser son option si elle devenait première ministre...

Or, de fait, rien de bien surprenant à ce qui se passe. Après tout, il est de ces vieilles rivalités d'ex-chefs et/ou ex-candidats à la chefferie qui ne semblent tout simplement pas vouloir s'estomper avec le temps... Il y a un peu dans tout cela quelque chose qui ressemble étrangement à des tentatives de miner le leadership de la chef actuelle.

Mais il reste aussi que, historiquement parlant, les chefs du Parti québécois ont toujours subi des «tirs amis» /sic/ du moment où ils ne s'engageaient pas résolument à tenter de réaliser son option. Pensons à René Lévesque après 1981, Pierre-Marc Johnson pour l'ensemble de son oeuvre, Lucien Bouchard lorsque les militants ne pouvaient plus nier qu'il ne travaillait pas très fort à créer ses fameuses «conditions gagnantes» et même Bernard Landry lorsqu'il obtint un vote de confiance qu'il jugea insuffisant pour rester...

Lorsqu'elle est devenue chef après le passage catastrophique d'André Boisclair, Mme Marois disait apporter dans sa «corbeille de la mariée» la «modernisation» de la social-démocratie, mais aussi l'abandon d'un engagement et d'un échéancier référendaires.

Il reste maintenant à voir si ce dernier tiendra la route jusqu'au Congrès d'avril 2011...

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2010/10/22/001-PQ-Landry-Legault.shtml

http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201010/22/01-4334928-landry-veut-faire-obstacle-a-legault.php

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Et tenez, si le sujet du leadership de Mme Marois vous intéresse, voici ma chronique du 14 octobre dans The Gazette:

http://www.montrealgazette.com/life/wake+call+Marois/3669512/story.html

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Et pendant ce temps.....

@ Photo: Globe and Mail.

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Bref, c'est à suivre....


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