Quand l’Afrique débarque

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Ravary se trompe : il n'en tient qu'à nous de stopper l'africanisation de l'Occident

Nous n’en sommes qu’au début des migrations de masse. À moins d’ériger des murs et des miradors avec gardes frontaliers armés prêts à tirer sur des migrants, nous ne pouvons rien, ou si peu, pour contrer ce phénomène qui définira le 21e siècle.


Nous avons le choix entre voir la réalité en face ou nous réfugier dans un populisme style Trump ou Viktor Orban en Hongrie.


Je sais, ce sont des migrants économiques, mais on ne quitte pas pays, village, maison, famille et amis avec deux valises si tout baigne chez soi.


Chemin Roxham


En raison de sa géographie, le Canada pensait échapper aux vagues de migrants qui montent du sud vers le nord. De l’Afrique vers l’Europe, de l’Amérique latine vers les États-Unis et maintenant de l’Afrique vers le Canada. La majorité des personnes qui empruntent le chemin Roxham cette année viennent du Nigeria, du Congo et du Soudan.


Surprise ! L’Atlantique n’est pas infranchissable.


Répliques, l’excellente émission de débat du philosophe Alain Finkielkraut sur France Culture, s’est intéressée récemment au phénomène toujours grandissant des migrants venant d’Afrique subsaharienne.


Les changements climatiques auront un impact certain sur la suite des choses, mais il y a plus. Le continent, aux prises avec une démographie explosive, ne peut plus nourrir, instruire, soigner et surtout faire travailler ses jeunes.


Le journaliste Stephen Smith soulignait qu’en 1930 quand la décolonisation s’est amorcée, la population de l’Afrique était de 150 millions d’habitants. Aujourd’hui, elle atteint 1,3 milliard, et en 2050, elle sera de 2,5 milliards d’individus. Une telle croissance démographique, qui ralentit à peine, est insoutenable pour un continent largement sous-développé.


Ces populations s’installent de plus en plus dans des villes chaotiques, comme Lagos au Nigeria avec ses 22 millions d’habitants et des infrastructures rudimentaires. Quand il manque d’eau potable, la tentation de partir est forte.


On entend souvent qu’il faut soutenir l’Afrique dans son développement pour garder les migrants chez eux, mais toujours selon Stephen Smith, l’aide est une prime à la migration, car elle leur permet d’amasser les milliers d’euros nécessaires pour partir.


On fait quoi ?


Je comprends la colère des Québécois. Les bouleversements à l’ordre historique des choses qui se préparent échapperont au contrôle politique local — une approche internationale, la meilleure, est utopique — à moins, une fois encore, d’exciser notre conscience et d’adopter des politiques racistes.


Autant réparer une lézarde dans un barrage avec de la Krazy Glue.


Les invités de Finkielkraut concluent que l’Europe va s’africaniser en une ou deux générations, quelles que soient les politiques forteresses adoptées.


Et nous ? Bientôt, la question ne sera plus « qui va payer pour les migrants ? », mais « où allons-nous les mettre ? » et parallèlement, « comment gérer les frustrations de la population ? », « comment préserver nos services sociaux ? »


Le Canada n’est pas l’Europe, mais nous sommes déjà touchés par ces migrations. Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde, mais s’imaginer qu’on va rester tranquillement entre nous pour l’éternité n’est pas réaliste.


Il y a deux chemins pour aborder le problème : celui de l’intelligence et celui de la bêtise.