La candidature de l'ex-journaliste à de quoi nous laisser perplexes.
Commençons par saluer la volonté de M. Marissal de vouloir servir les Québécois. La politique est un métier difficile. Même si l'écrasante majorité des politiciens sont intègres et dévoués à leur tâche, ils ne commandent plus autant de respect qu'auparavant, ce qui est dommage, car ils demeurent les seuls habilités à représenter et servir le bien commun.
Je reste toutefois perplexe quant à la candidature de M. Marissal, et ce pour les raisons suivantes.
La première raison concerne les allégeances politiques de M. Marissal. Bien sûr, il se déclare désormais souverainiste. Mais il semble avoir été incapable de réfuter les rumeurs concernant son éventuelle candidature avec le Parti libéral du Canada (PLC).
C'est une chose d'hésiter entre le PLC et le NPD, c'en est une autre d'hésiter entre le PLC et Québec Solidaire. L'un est un parti fédéraliste, l'autre est un parti souverainiste. L'un est pour l'unité du Canada, l'autre est pour la partition du Canada. Lorsqu'il s'agit de l'unité du pays, il ne devrait y avoir aucune ambiguïté.
À cette ambiguïté, et c'est la deuxième raison, s'ajoute le fait que M. Marissal devra dorénavant défendre la charge anti-hommes de M. Massé. Charge anti-homme qu'il doit sans doute cautionner puisqu'il se présente pour Québec solidaire aux prochaines élections.
Le problème de Québec Solidaire n'est pas ses propositions farfelues, mais plutôt le fait qu'il n'aspire pas véritablement à gouverner pour « tous » les Québécois.
Le problème de Québec Solidaire n'est pas ses propositions farfelues, mais plutôt le fait qu'il n'aspire pas véritablement à gouverner pour « tous » les Québécois. Sinon, ses militants comme son aile dirigeante n'auraient jamais laissé Manon Massé tenir des propos misandres.
Soulignons au passage que, à la suite de son départ du journal La Presse, M. Marissal s'est joint à un cabinet de relations publiques dont une des activités est de faire du lobbyisme, activité que son nouveau collègue, Amir Kadhir, trouve « profondément illégitime ».
La troisième raison est cette impression d'entre-soi médiatique, qu'a donné M. Marissal lors de ses entrevues. En insistant pour tutoyer ses ex-collègues journalistes, il ne semble pas avoir intégré le fait qu'il ne fait plus partie du monde médiatique.
On peut, d'ailleurs, se poser la question de savoir pourquoi les médias accordent autant d'attention à la candidature de M. Marissal. Ces derniers ne semblent pas aussi pressés d'interroger les candidats des autres partis, surtout lorsque ceux-ci ne sont pas connus.
Si M. Marissal n'avait pas été journaliste politique pendant une trentaine d'années, on ne lui aurait jamais accordé autant d'attention médiatique.
Si M. Marissal n'avait pas été journaliste politique pendant une trentaine d'années, on ne lui aurait jamais accordé autant d'attention médiatique. Force est de constater que si ce n'est pas vous qui cultivez l'entre-soi, vos ex-collègues le feront pour vous.
J'en veux pour preuve la chronique de Yves Boisvert, ex-collègue de M. Marissal au journal La Presse, dont le titre, « Le choix de Vincent », est pour le moins révélateur d'un certain état d'esprit journalistique.
Puisque M. Marissal aime les débats de fond, je suis sûr qu'il prendra le temps de s'expliquer, du moins auprès des électeurs de Rosemont, sur les raisons que je viens d'invoquer.