QS: l’avenir du souverainisme?

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QS, un véritable boulet pour la nation

Depuis l’élection du 1er octobre, les souverainistes font face à une réalité triplement nouvelle.


D’abord, les partis souverainistes ont été réduits au rang de tiers partis.


Ensuite, au sein même du camp souverainiste, une guerre fratricide a opposé QS au PQ et a laissé des plaies vives.


Finalement, le résultat électoral a changé le rapport de force entre les deux formations qui font désormais presque jeu égal.


Confiance ?


L’introduction du scrutin proportionnel, si elle se matérialise, achèvera d’institutionnaliser cette division du camp souverainiste.


Plusieurs sont curieux de voir ce que ferait un gouvernement Legault truffé de gens issus du PQ quand il se heurtera à répétition au corset canadien.


D’autres, surtout chez les jeunes, semblent croire que si le mouvement souverainiste a un avenir – un gros « si » –, cet avenir passe désormais par QS. Le PQ serait condamné aux poubelles de l’Histoire.


J’invite ces jeunes à prendre en considération trois éléments.


Premièrement, convaincre un peuple de vous suivre dans un projet aussi engageant que la souveraineté suppose une grande confiance dans les dirigeants de ce mouvement.


On sait aujourd’hui que la feuille de route sur laquelle les négociateurs de QS et du PQ avaient apposé leurs signatures a été froidement torpillée par les dirigeants de QS.


Elle était pourtant souhaitée par la majorité de leurs militants et électeurs.


Il serait sage de réfléchir à ce que cela révèle sur eux.


Deuxièmement, il est bon de relire à tête reposée le programme de QS.


Il est d’un radicalisme tel, qu’on se demande quel est le potentiel de croissance réel, dans une société nord-américaine ultra-modérée, d’une formation qui propose sérieusement d’étatiser des pans majeurs de notre économie et d’au mieux tolérer l’entreprise privée.


Troisièmement, quand on se dit souverainiste, il faut avoir les idées claires et une démarche crédible.


Certes, QS dit noir sur blanc que la souveraineté est « essentielle » et que le fédéralisme est « irréformable », mais c’est après que les problèmes commencent.


Contradiction


QS propose qu’on élise au suffrage universel une assemblée de citoyens. Parce qu’ils auraient été choisis par le peuple, ces gens sont censés être représentatifs.


Ils auraient pour tâche d’écouter le peuple, de recueillir ses vues et de rédiger une constitution.


Le référendum porterait sur cette constitution. Vous voyez le problème ?


Nulle part le programme ne dit que cette constitution serait celle d’un futur pays.


Elle risque même d’être « provinciale » si elle est rédigée par des gens « représentatifs » de la majorité. Dans ce cas, à quoi servirait-elle ?


Comment expliquer cette contradiction massive relevée par peu d’observateurs ?


J’y vois un désir de ménager la chèvre et le chou compte tenu du fait qu’une part substantielle des électeurs de QS se dit... fédéraliste.


QS, l’avenir du souverainisme : vraiment ?