Hôte d’une tournée québécoise de Carles Puigdemont, le Président général de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal, Maxime Laporte, a réagi comme suit à la décision des autorités canadiennes d’empêcher l’ancien président catalan de se rendre au pays.
M. Laporte a affirmé : « Honte ! Honte au Canada ! »
« Par cette décision, Ottawa se trouve à accréditer l’acte de criminaliser la démocratie ; criminaliser l’exercice par un peuple de son droit universellement reconnu à disposer de lui-même. Rappelons que pour interdire un étranger d’obtenir une Autorisation de voyage électronique (AVÉ), cela suppose notamment que le demandeur fasse l’objet d’accusations criminelles dans un autre pays, et que le crime qui lui est reproché ait une équivalence en droit canadien. Ainsi, en refusant son AVÉ à monsieur Puigdemont, le gouvernement canadien laisse entendre que le fait d’avoir organisé, en tant que président légitimement élu, une consultation populaire sur l’autodétermination du peuple catalan est suceptible d’être considéré comme criminel ici-même, en ce pays. C’est donc à juste titre que monsieur Puigdemont contestera cette injustice en Cour fédérale ! »
« Le Canada, qui se targue d’être un modèle en matière de démocratie, se comporte en fossoyeur du droit des peuples. Il fait preuve d’une complicité scandaleuse à l’égard de l’autoritarisme et de la tyrannie de l’État espagnol. Au même moment, chez nous au Québec, rappelons que le gouvernement canadien prend part à la contestation constitutionnelle de la Loi sur l’exercice des droits fondamentaux du peuple québécois (loi 99) dans l’affaire Henderson. Ce dossier met en cause rien de moins que le statut du peuple québécois, son droit à l’existence juridique et à l’autodétermination, en plus du principe démocratique classique du ‘‘50 % plus un’’. »
« Telle est la triste réalité. Tel est le Canada de 2019. Alors, nous exhortons le gouvernement Trudeau 1) à renverser, en vertu de son pouvoir discrétionnaire, la décision insensée d’Immigration Canada dans l’affaire Puigdemont; 2) à se désister immédiatement de l’infâme contestation de la loi 99, tel que déjà demandé à l’unanimité par l’Assemblée nationale; 3) à clarifier sa position quant au droit effectif des peuples, y compris les peuples autochtones, à disposer d’eux-mêmes, au regard des grands instruments de droit international déjà signé ou ratifiés par le Canada. »