PRISE 5 - Les grandes manœuvres constitutionnelles. C’est reparti ! ?

De l’importance de recentrer la souveraineté de l’État du Québec sur la souveraineté du peuple.

Charest <i>le nationaliste</i> et le "fédéralisme de fermeture"...

PRISE 5 - « L’annonce faite à Marie »
Si l’on compte les promesses de Pierre Elliott Trudeau à la veille du référendum de 1980, le rapatriement de 1982, Meech et Charlottetown, nous en sommes à la PRISE 5 des manœuvres constitutionnelles, en son état d’embryon d’immaculée conception encore non avéré.
Dans un article de Vigile, intitulé «  Il faut se préparer pour faire face à ce à quoi se prépare le Canada  » j’invitais les souverainistes à se préparer à faire face à d’éventuelles grandes manœuvres constitutionnelles des canadianisateurs, en suggérant qu’un agenda caché me semblait être partie de la stratégie des Conservateurs. Il semble à lire Antoine Robitaille dans Le Devoir d’aujourd’hui, 18 septembre 2008, « Le PQ et l’ADQ feront-ils mûrir le fruit constitutionnel ? », que je n’étais pas le seul à entrevoir tel avènement. Le PQ s’y serait préparé et proposerait en somme de nous engager à favoriser l’émergence des conditions gagnantes qui ont un temps prévalu quand le Canada a refusé d’endosser Meech et par la suite aussi rejeté par référendum tenu le 12 octobre 1992, l’accord de Charlottetown ( 56,7% - 57% au Québec ) ( Source : «  De Meech à Charlottetown  » - République libre ). En somme, s’il est question de repartir le bal constitutionnel canadien, autant le faire soi-même...
Les souverainistes ont misé gros en 1992 en tablant sur une opinion publique canadienne défavorable à toute « société distincte » pour le Québec. Mais cela a fonctionné. Il faut dire que Pierre Elliott Trudeau était toujours vivant... On pouvait compter sur lui pour pourfendre cette idée... « ...] dans le cadre de sa vendetta personnelle contre toute reconnaissance officielle pour le Québec, déclare qu’une clause de société distincte permettrait au Québec de « déporter » des milliers de non-francophones. » ( Source : « De [Meech à Charlottetown  » République libre )
Est-ce que le fait de compter sur le rejet du Canada pourra cette fois encore permettre qu’il suffise de s’en remettre aux autres pour décider de notre avenir... ? Rien n’est moins sûr ? Ce pourquoi, il me semble qu’il faille procéder autrement si de telles manœuvres constitutionnelles sont mises de l’avant pour créer les « conditions gagnantes » de la souveraineté de l’État du Québec. Je ne suis pas certain que ce que se propose de faire le PQ soit suffisant pour ce faire, du moins d’après ce que nous en livre Le Devoir d’aujourd’hui sous la plume de Antoine Robitaille.
S’il n’est question pour le moment que de mettre l’ADQ dans le coup. C’est très prometteur. En effet, il est grand temps que ces deux-là se rapprochent. L’ADQ a déjà joué un rôle crucial lors du référendum de 1995. Mario Dumont avait par la suite annoncé qu’il se distanciait et annonçait un moratoire de dix ans avant de récidiver... Le temps passé lui aura donné raison... Le fait qu’il se montre ouvert à la discussion avec le PQ est bon signe. De un, il fait preuve de congruence en se référant à ses idées qui l’ont fait créer l’ADQ. De deux, il démontre qu’il a de plus un sens de l’État qui le ferait se hisser au-dessus des contraintes partisanes. En apparence du moins, car, dans le piètre état des intentions de vote à son égard, cette importance que lui accorde le PQ ne peut que lui être bienvenue. Et, tant mieux. Un ADQ souverainiste, voire para-souverainiste, ne peut que contribuer à implanter dès maintenant ce que serait le paysage politique advenant la souveraineté de l’État du Québec. Deux grands partis qui ne la remettraient pas en question, qui auraient travaillé ensemble à son avènement, un grand parti, qui pourrait soit, s’y résoudre, soit continuer à tenter de ramener le Québec dans le Canada. Un grand parti qui ne le serait plus s’il est le seul à s’obstiner...
Ce portrait vivant de ce que pourrait devenir une Assemblée nationale sous les auspices d’un État souverain du Québec, ne peut que contribuer à emporter l’adhésion de celles et ceux qui craindraient, faussement, que la souveraineté de l’État du Québec nous livrerait pieds et poings liés à un seul parti, en l’occurrence le PQ. Le fait de voir qu’il n’en serait rien, me semble très prometteur. Jusqu’à maintenant, le désir de l’ADQ de se distancier du PQ pour ravir des votes au Parti Libéral fédéraliste, n’a pas permis que cela s’incarne dans tel portrait. Par contre, la déconvenue de l’ADQ actuelle pourrait changer la donne, de même que certains sondages...
M. Jean-Renaud Dubois attire mon attention sur un fait qui pourrait expliquer bien des choses, cela dans un commentaire afférant à l’article de la Tribune libre de Vigile intitulé «  Jour 9 - La désinformation à La Presse... et ça continue  ». Les derniers sondages quant à la popularité de la souveraineté ne posent pas la même question que traditionnellement... On ne fait pas mention du partenariat... Ainsi, on comparerait des pommes et des tomates... l’appui à la souveraineté n’aurait pas baissé si la même question était posée. Ainsi, de vraies pommes seraient tombées dans le panier de M. Charest, de M. Art-Peur, et des canadianisateurs qui ont tout fait, jusqu’à encourager d’odieuses dérives médiatiques afin de contrôler la fête du 400e, pour que soit supprimée toute occasion d’en faire une fête nationale de la fierté québécoise, jusqu’à bannir ses propres couleurs. Ainsi, M. Charest qui maintenant ressort des boules à « mythe » la «  souveraineté culturelle  », démontrerait qu’eux, savent que la faveur souverainiste n’a pas fait long feu contrairement à ce que les sondages biaisés tentent de nous laisser entendre. Cet appel du pied manifeste tente de rallier la faveur des souverainistes afin de former bientôt un gouvernement majoritaire. Ce qui expliquerait aussi pourquoi les attaques du Bloc par les médias de Gesca, visent non pas à se détourner du Bloc parce qui est « séparatisse » mais bien à le considérer inutile aux souverainistes, parce qu’il ne serait d’aucune utilité... Ce pourquoi cette fois, il n’est plus question de faire peur en exagérant la menace que le Bloc ferait supposément peser sur la quiétude populaire, mais de question d’exagérer le fait qu’il ne fasse plus peur... ce qui le ferait trop tranquille donc, à une majorité que ne demande qu’à bouger... Comme si on avait lancé la serviette... Comme si... on n’avait plus le choix de faire quelque chose du côté de la Constitution... parce que si rien n’est fait, il ne faut pas compter sur la belle mort du souverainisme et du nationalisme québécois. Tôt ou tard, il faudra faire quelque chose. Une simple loi, ne serait qu’une mesure temporaire. Même les souverainistes participeraient à l’essor des Conservateurs, il leur suffirait de laisser entendre qu’ils reconnaissent la nation du Québec, ( ce qu’ils ne font pas ! ) pour que nous rêvions d’exister dans l’État... quelque part, ailleurs que nulle part !
Détruire le Bloc Québécois
Cependant, pour disposer encore de l’argument Trudeau, qui créait une Assemblée virtuelle de la députation du Québec à majorité fédéraliste, afin de valider un réaménagement cosmétique de cette Constitution de 1982 répudiée par les Québécois, il faut que le Bloc disparaisse, ou du moins perde sa majorité dans la députation du Québec à Ottawa, au cas ou à Québec une majorité vote contre tel cosmétique ouvrage. Ainsi, pas question de s’engager dans un processus constitutionnel, cela pourrait être l’alarme qui rendrait au Bloc toute l’utilité qu’il détient déjà. Sauf que... la tentative de contrôler les artistes par trop souverainistes en provoquant contre eux la foudre du bon peuple se soulevant contre les caprices de ces enfants « gâtés » à qui l’on a retiré leur gâterie, semble faire long feu, sans parler du fait que M. Charest en profite pour les appuyer afin de se faire du capital politique fort utile quand viendra le temps de revenir aux urnes pour emporter un gouvernement majoritaire. Sauf que, ce faisant, M. Charest se trouve à rouvrir la boîte de pandore constitutionnelle, comme l’article du Devoir le laisse entendre.
Sauf que... si cette fois encore, on ne compte que sur le Canada pour s’opposer à toute reconnaissance du Québec, à toute souveraineté culturelle, le pari du beau risque, risque de ne pas engendrer semblable résultat... à l’avantage des souverainistes. D’une part, après le référendum de 1992, il y a eu celui de 1995, qui a donné une bonne frousse aux Canadiens. D’autre part, M. Harper n’est pas M. Mulroney. Et son gouvernement n’est pas composé de crypto-souveranistes, beaucoup s’en faut ! Enfin, M. Chrétien n’est pas M. Trudeau, et encore moins depuis le scandale des commandites.
Ce qui m’incite donc à poser la question... qu’est-ce que les souverainistes font si un changement constitutionnel permet la reconnaissance de la nation, voire la souveraineté culturelle du Québec ?
Ma réponse à cette question ne me semble pas être satisfaisante si elle ne repose que sur des exigences supposées trop grandes à satisfaire. Si tant est, reste que, notre destin se décide ailleurs, reste que nous le remettons entre les mains autres que les nôtres.
Établir la réciprocité et la symétrie référendaire validant l’État
Entre cet écueil et celui qui consiste à emporter l’adhésion en faveur de la souveraineté de l’État par référendum, pour peu que nous réussissions à s’en écarter, y a-t-il une autre avenue ? C’est ce que j’ai tenté de dégager depuis 1995 dans une réflexion portant sur la souveraineté du peuple souverain du Québec, et ce qu’elle implique. Réflexion que j’ai tenté d’exposer dans mon article de la Tribune libre de Vigile intitulée, « Il faut se préparer pour faire face à ce à quoi se prépare le Canada » http://www.vigile.net/Il-faut-se-preparer-pour-faire
Il faut me semble-t-il ne nous engager dans un processus constitutionnel canadien dans la seule mesure où est établie d’abord la réciprocité, la symétrie, dans la validation de l’État apte et capable de gouverner à bon droit le peuple souverain du Québec, quelqu’il soit. Cela en appelant le peuple souverain du Québec à exiger de tels États prétendant le gouverner à bon droit, qu’ils soumettent nommément et directement à sa démocratique approbation, l’Acte qui les fonde, les constitue et les gouverne. Cela, de manière à ce qu’une Constitution canadienne, quelqu’elle soit, celle de 1982, ou toute autre modifiée de manière cosmétique ou pas, ne puisse ni nous être imposée sans référendum, par la seule majorité du Parlement d’Ottawa, qualifiée ou non par un vote favorable d’une Chambre virtuelle ou pas réunissant la députation du Québec, qu’elle siège à Québec ou Ottawa, ou encore par un vote hors Québec majoritaire d’un vote référendaire pan-canadien, et minoritaire au Québec, comme cela aurait pu se passer en 1992 lors du référendum canadien portant sur les accords de Charlottetown.
Voilà comment faire d’une pierre deux coups. De un, établir la symétrie dans le processus de validation des États qui prétendent gouverner le peuple souverain du Québec de manière non seulement légale, mais légitime, statuant de manière claire qu’il n’est plus acceptable que les seuls souverainistes aient à porter seul le fardeau d’emporter la référendaire adhésion du peuple souverain du Québec pour créer l’État qu’ils désirent. De deux, établir les conditions essentielles d’une adhésion au résultat obtenu lors d’une ronde constitutionnelle canadienne, permettant désormais au peuple souverain du Québec de fonder l’État qu’il désire en faisant en sorte que, jamais plus ne puisse être considéré légitime un État qui légalement s’impose de fait, sans l’accord de l’Assemblée nationale exprimant à bon droit l’opinion qu’en a le peuple souverain du Québec, par la seule force d’inertie des corps constitués actuels se mouvant dans l’espace canadien, tel que sa souveraineté d’État reconnu internationalement le permet actuellement. Si un référendum oblige désormais cet État souverain du Canada à se commettre afin d’être par lui reconnu valide, il ne pourra plus prétendre être légitimement habilité à imposer sa souveraineté sur le territoire du Québec, du moins pas comme il est habilité à le faire maintenant.
Luc A.


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