L'école française

Pourquoi la minorité tire vers elle la majorité?

Un enjeu politique

Tribune libre

900 000 Québécois, très majoritairement francophones, émigrèrent aux États-Unis entre 1840 et 1930. Que reste-t-il aujourd'hui de la présence canadienne-française en Nouvelle-Angleterre? Bien peu de traces à dire vrai. 200 Écossais s'établirent au XIXè siècle sur la seigneurie de John McNider à Métis-sur-Mer parmi 99% de Canadiens français. Qu'en reste-t-il? Tout!

Seulement sur le territoire de la MRC de La Mitis, deux écoles de la Commission scolaire des Phares frôlent la fermeture définitive: Padoue et Sainte-Jeanne-d'Arc. La journaliste Sonia Lévesque rapportait que l'école du Mistral à Mont-Joli a perdu 1200 de ses 2000 élèves en une trentaine d'années (L'Information, 28 août 2013, p. 3). Pendant ce temps, Metis Beach School, construite au départ pour une vingtaine d'élèves, en accueille 78 et s'agrandit. «Notre étendue est beaucoup plus grande, et puis l'attitude aussi a changé par rapport à l'anglais», affirme le directeur-adjoint et enseignant Mark Lyth (Radio-Canada, 24 septembre 2013).

Soyons vigilants. J'estime que pareils développements devraient susciter des interrogations au sein de la population. Pourquoi l'infime minorité tire vers elle l'immense majorité? Quel est l'avenir de l'école française en Amérique? Or, notre député-touriste, soi-disant nationaliste, évite de se mouiller en félicitant sur les médias sociaux le «dynamisme» des anglophones (Twitter de Pascal Bérubé, 24 septembre 2013).

Mieux encore, pour être «in», «cool» et «fashion», il affirme que les Québécois devraient tous maîtriser l'anglais (L'Actualité, «Par ici la relève!», 21 novembre 2011). Ainsi, le bilingue deviendrait temporairement la nouvelle langue commune à tous les Québécois. Mettre les deux langues sur le même pied, c'est mettre à terme les deux pieds sur notre langue minoritaire (2%) sur le continent. L'anglais suffisant bientôt, pourquoi un immigrant à Rimouski apprendrait le français? Bravo champion! Les souverainistes n'ont pas besoin des libéraux avec un péquiste (ou caquiste?) pareil. Loco Locass écrira sous peu: «Libérez-nous de Bérubé!»

«De l'audace, encore de l'audace, et toujours de l'audace! (Danton, 2 septembre 1792)».

Faites parvenir vos commentaires à:

Pascal Bérubé
Député de Matane-Matapédia (et La Mitis)
Courriel: Pascal.Berube.MATN@assnat.qc.ca
Téléphone (Bureau dans La Mitis): 418-775-7427


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3 commentaires

  • Claude Richard Répondre

    15 février 2015

    Sur les 78 élèves de la Métis Beach School, combien sont francophones? Et l'agrandissement de 5 millions avantagera combien de francophones ne jurant que par l'anglais et exemptées (par notre bêtise) de l'"odieuse" loi 101?
    Nous sommes en plein dans la problématique de la minorité historique anglaise remplacée par des allophones et francophones anglotropes (cf. Le Québec, manufacture d'anglophones).
    Mais qu'un député péquiste regarde cela d'un oeil complaisant, ça dépasse tout entendement. Bérubé devrait avoir une bonne conversation avec son candidat favori, PKP.

  • Caroline Sarah St-Laurent Répondre

    14 février 2015

    «Le ministère de l'Éducation étudie [une] demande d'agrandissement de 5 millions de dollars. L'école saura l'été prochain si le projet est retenu. (Ici Radio-Canada, 13 novembre 2014).»
    Caroline St-Laurent

  • Serge Jean Répondre

    14 février 2015

    «Or, notre député-touriste, soi-disant nationaliste, évite de se mouiller en félicitant sur les médias sociaux le « dynamisme » des anglophones (Twitter de Pascal Bérubé, 24 septembre 2013).»
    Un autre donneur de chemise? La dignité ne peut se confondre avec la partouse et l'exemple est contagieux; le bon exemple, pas le pire calvaire!
    Serge Jean