Pourquoi l'immigration et surtout pourquoi l'immigration pauvre ?

Tous victimes....

Tribune libre

Pourquoi l'immigration et surtout pourquoi l'immigration pauvre ?
Une grande partie du débat sur l'immigration sur Vigile est centrée sur des thèmes tels que la menace sur la survie du francais ou la disparition du peuple québécois, c'est pourquoi j'ai voulu apporter un autre axe de réflexion sur ces québécois, canadiens, occidentaux en général qui se plaignent du nombre d'immigrés dans « leur » pays quand l'on sait que c'est très précisément ces mêmes gens, qui par leur comportement comme société riche, de manière consciente ou inconciente, encouragent ou poussent la majorité de ceux-là à venir s'installer ou y chercher refuge. Cette immigration voulue ou imposée est surtout le résultat de la violence d'un système économique dont les victimes sont les immigrants et pour les pays d'accueil, surtout les couches les plus faibles et les plus pauvres.
Ce n'est pas sans raison que l'argumentation raciste, la "menace" islamiste, etc, trouvent un public particulièrement récepteur à ce genre de propagande parmis les couches de population les plus pauvres et les plus fragiles des pays d'accueil.
Car, oui, si ces “immigrés” avaient le choix, ils resteraient dans leur pays, auprès des leurs, de leur famille, de leurs amis, dans un environnement qui leur est familier et confortable, comme toutes les vaguse migratoires du passé, la situation au Québec n'ayant dans le passé n'ayant été en rien différente, plutôt que de se confronter au déracinement, à la solitude, à la discrimination, à la faim, au froid, à la violence, et parfois même à la mort. Et donc, plutôt que de râler quant à ces « flux incessants d’immigrés qui envahissent nos pays », commençons donc par nous poser la question la plus simple - la plus évidente quand on considère les difficultés auxquelles ils auront à faire face - de la ou des raisons qui les entraînent à venir.
Les raisons sont bien évidemment multiples et parfois même multiples pour un même individu. Se dessinent toutefois certaines similitudes au sein de mêmes sous-groupes d’immigrés, quant à leur motivation à venir en Occident au Etats-Unis, au Canada, au Québec. J’utilise ici le terme “sous-groupe” car cet article cible déjà une catégorie particulière d’immigrés. De fait, les immigrés visés dans cet écrit sont ceux que les occidentaux nomment comme tels, à savoir les immigrés non-occidentaux ou venant de pays dits “pauvres”.
Les immigrés venus de l’Occident ou de pays riches ne semblent pas, à en déduire des discours mal-pensants et même bien pensants, appartenir à cette catégorie ; la richesse que l’on confère à ces gens-là rend leur immigration excusée, tels les détenteurs de diplomes universitaires, docteurs, spécialistes en tout genre, catégorie décrite sur Vigile par certains participants comme partageant nos « valeurs » ou assimilables, etc, à ce point tel qu’ils se trouvent retirés de cette catégorie. Mais alors, il semble bien que richesse et immigration soient, dans les débats actuels, si intrinsèquement liés, que le premier conditionne l’existence, en tant que concept, du second et que le volume du second à l’échelle d’un pays ou d’une région donnés, détermine le niveau du premier.
L’on interprète de cette nouvelle conception tronquée des immigrés l’une des raisons fondamentales pour lesquelles certaines personnes migrent : il s’agit de la recherche de richesses. Mais attention, ce dernier terme tel qu’employé dans la phrase précédente, ne doit pas, cette fois-ci, être entendu comme l’entendent les occidentaux. La richesse recherchée par de nombreux migrants, venant de pays pauvres, est celle qui leur permettra de nourrir leur famille, et payer pour leurs frais de santé et d’éducation. On est bien loin de la richesse envisagée par les occidentaux et connue par beaucoup d’entre eux. A celle-ci, ils n’y ont et n’y auront sans doute pas accès, et en tout cas souvent pas avant plusieurs générations. Et c’est bien là que le bât blesse.
C’est bien parce que la majorité des occidentaux ont accès à cette richesse et à ces privilèges que d’autres sont obligés de quitter leurs pays, des pays qui sont  toujours plus appauvris par un système économique et financier injuste, contrôlé par des gouvernements élus par des citoyens très peu enclins à voir leurs privilèges réduits pour le bien-être d’autres moins bien lotis. Imaginez en effet un candidat à l’élection présidentielle ou parlementaire ou comme premier ministre dans un pays occidental qui proposerait de remettre en question le système économique et financier actuel pour le bien des plus pauvres dans d’autres pays avec pour conséquence inéluctable pour nous canadiens, québécois,américains, allemands, belges, français, suédois, …, un moindre pouvoir d’achat, un transfert réel de richesse vers les pays les plus pauvres, un équilibre réel du terme des échanges, la fin du support de dictacteurs sur lesquels nos gouvernements ferment les yeux.. Seriez-vous prêt à voter pour ce candidat et renoncer à vos vacances au soleil, dans le sud, ou à vos « folies » de Noël ? Seriez-vous prêt a ce que le transfert de richesse indirecte par l'immigration de diplomés, provenant des pays du tiers-monde cesse ?
L’autre sous-groupe à considérer est celui des demandeurs d’asile et réfugiés qui, par définition, sont présents sur nos territoires parce qu’ils ont fui la violence de leurs pays et viennent chercher refuge où ils peuvent. Il est bon de préciser ici que la majorité des demandeurs d’asile et réfugiés dans le monde ne se trouvent pas en Occident mais bien dans les pays frontaliers de ceux qui sont touchés par la violence, c’est-à-dire en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie. Les demandeurs d’asile viennent se réfugier où ils peuvent et là où la violence qu’ils supportent cessera. A nouveau, plutôt que de contester le fait que “tant de réfugiés viennent envahir nos pays” – alors même que le droit d’asile y est légalement reconnu -, interrogeons-nous sur l’origine des violences qu’ils cherchent à fuir.
Beaucoup s’inscrivent en fait dans des contextes de conflits armés, alimentés par d’incessants transferts d’armes des pays occidentaux pour lesquels ces tensions sont une aubaine qui leur permet de développer une industrie de l’armement déjà très florissante. En 2009, en pleine récession économique, les ventes d'armes combinées des 100 plus importantes firmes d'armement atteignaient 401 milliards de dollars, avec une augmentation de 14,8 milliards de dollars par rapport à 2008[i], et 91,7% du total des ventes étaient réalisées par des entreprises basées aux Etats-Unis et dans l’Union Européenne.
Par ailleurs, entre 2006 et 2010, 89% des transferts mondiaux d’armes lourdes (soit près de 109 milliards de dollars) auraient été effectués par les dix principaux pays exportateurs de cette catégorie d’armes à savoir les Etats-Unis, la Fédération de Russie, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, le Pays-Bas, la Chine, l’Espagne, l’Italie et la Suède. Cinq pays de cette liste sont  pourtant les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU qui a pour mission de maintenir la paix et la sécurité internationales. Et dans le Top 20 des pays importateurs d’armes lourdes pour la même période, l’on trouve l’Inde, la Chine, le Pakistan, l’Algérie, le Chili, le Venezuela et l’Egypte notamment [ii]. Aussi, plutôt que de protester sans fondement raisonnable concernant la présence de ces demandeurs d’asile et réfugiés sur vos territoires, commencez par exiger de vos gouvernements d’être plus responsables quant à leur commerce d’armes. Cela vous évitera d’être exaspérés par la présence de personnes auxquelles vous ne vous confrontez pourtant pas et cela évitera à des familles d’être décimées par des combattants armés par nos bons soins.
Nos bonnes firmes canadiennes, québécoises participent totalement à cette oppression planétaire a des degrés divers et il y a juste a rappeler le récent scandale avec SNC Lavalin (affaire lybienne), la fourniture de matériel militaire par Bombardier (entre autres), la politique scandaleuse de la firme Talisman Energy au Soudan, etc...le soutien sans faille des syndicats québécois et des gouvernements fédéraux et québécois a l'exportation de l'amiante dans des pays a la législation inexistante, etc....
Alain Maronani


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 avril 2012

    À mon avis il manque quelque chose à votre réflexion; elle porte à mon sens sur l'une des questions les plus fondamentales de l'importation de ces immigrants des ''pays pauvres'' :
    Pourquoi les choisir parmi les élites au lieu de les choisir parmi le plus vulnérables, les plus précaires les plus pauvres de ces pays ?
    J'ajouterai une autre question : Pourquoi une fois rendu notamment au QUÉBEC ils sont victimes d'une véritable discrimination et à un mépris flagrant les reléguant aux emplois les plus dégueulasses et rouspéter tout en soulignant qu'ils sont sans expérience, ne pas reconnaître leurs acquis - qualifications et leur formation - pour enfin les pousser vers le bien être social ?

  • Archives de Vigile Répondre

    10 avril 2012

    Dans plusieurs pays du tiers-monde, les dirigeants politiques sont des dictateurs à la solde des gouvernements occidentaux, gouvernements qui ne sont que des paravents pour l'élite capitaliste financière et d'affaires qui cherche à exploiter les richesses de ces pays du tiers-monde.
    Si nos gouvernements agissaient pour d'autres intérêts que les intérêts de l'élite financière et d'affaires, ils n'auraient pas à soutenir des dictatures un peu partout au tiers-monde et ces gens ne quitteraient pas leur pays pour venir ici.
    Quand on y pense, quelle foutaise de dire que nos pays occidentaux encouragent la démocratie partout dans le monde comme on l'entend souvent dans nos médias dominants.