L'effondrement des marchés financiers est une très bonne nouvelle !

Pour une économie holistique

Portrait prospectif d'une nouvelle approche en termes d'organisation économique. Une nouveau capitalisme pourrait voir le jour. Un capitalisme dédié au BIEN COMMUN.

Chronique de Patrice-Hans Perrier

Patrice-Hans Perrier, journaliste indépendant s'occupant de développement urbain - dans une approche plurielle - prend la peine de répondre à l'excellente revue de presse constituée par Richard Le Hir à propos de la présente crise. Portrait prospectif d'une nouvelle approche en termes d'organisation économique. Une nouveau capitalisme pourrait voir le jour. Un capitalisme dédié au BIEN COMMUN.
***
On ne peut plus faire marche arrière, il faut ÉVOLUER.
La crise actuelle de l'économie fait penser à celle qui secoue l'agriculture, mais tout autant celle qui secoue l'éducation et la transmission du savoir ... nous vivons l'éclatement des bulles spéculatives, à l'ère de l'inflation sous toutes ses formes.
Renouer avec les fondamentaux
Comme l'expliquait l'agronome Claude Bourguignon, dans le cadre d'une entrevue menée par un jeune reporter:
… il faut renouer avec notre contact immémorial avec la terre.
L'agriculture a été pervertie par les visées du monde financier, induisant une logique de productivité et de plus value qui ont fait en sorte de couper les producteurs de la source vitale de leur activité première - la TERRE.
Les semences sont transgéniques, en Montérégie 75 % des sols cultivables sont dédiés à la culture du maîs pour nourrir les méga-porcheries et produire de l'éthanol qui est un leurre absolu ...
Voir le 2e vidéo suivant:
Ici, c'est un ex-flic, ex-journaliste et libre penseur qui nous prévient qu'en vertu des objectifs de BUSH de remplacer 20 % de la consommation de pétrole par de l'éthanol pour les véhicules ... et bien les terres cultivables seront TOUTES DÉDIÉES à ce leurre immonde, sans ne plus rien produire de COMESTIBLE pour l'humanité et le bétail.
Nous allons frapper le MUR DU SON mes amis, nous allons nous SUICIDER D'ICI 2020 ou 2025, c'est du pareil au même ...
À l'instar des semences transgéniques qui induisent une dérive mortelle au sein de l'agriculture, les PRODUITS FINANCIERS DÉRIVÉS sont - comme des métastases - en train de liquider le CAPITAL FINANCIER et, in-extenso, les capacités de production de tout l'appareil économique du monde !
La production n'est pas une entreprise de spéculation
Investir, c'est permettre à la production de prendre son essor en respectant les conditions du développement d'une région donnée: respect de la main d'oeuvre, respect de la clientèle, respect de l'environnement, respect des conditions de formation, expérimentation et transmission des savoir, respect de la population environnante et des lois en vigueur.
Investir ne DOIT PAS être une OPÉRATION de spoliation des FORCES PRODUCTIVES au détriment de l'évolution des forces productives en relation avec le PROCÈS HISTORIQUE EN COURS.
En clair, il faut CASSER l'appareil FINANCIER, le réduire à ZÉRO.
GROUND ZERO de la finance.
Ce sont des BIENS et SERVICES qu'il faut échanger, pas des actions et des bonds !
La production doit correspondre à une demande RÉEL, elle doit répondre à des besoins concrets en respects de l'environnement immédiat qui entoure et conditionne cette dernière.
Une entreprise de taxage
Les dettes sont gonflées par les taux d'intérêts, et des tonnes de produits financiers toxiques - comme dans les sols et les cours d'eau - ont été injectés dans le système.
Il faut une RÉVOLUTION, le plus vite possible et le plus RADICALEMENT possible.
Bientôt, les gouvernements ne pourront plus injecter de l'argent RÉEL dans les services à la population, dans le maintien et l'entretien des infrastructures et même dans la gestion au jour le jour du gouvernement.
Le SERVICE DE LA DETTE est une entreprise de TAXAGE, comme la PROTECTION DE LA MAFIA !
Le fruit du labeur humain
Les ouvriers - intellectuels ou manuels ou les deux - doivent devenir propriétaire de leur labeur. Donc, nous sommes à l'aube de l'économie de participation où l'actionnariat, le management et la main d'oeuvre se partageront le cake à parts ÉGALES !
Il ne saurait être question d'éluder ce passage d'un capitalisme de prédation à un capitalisme de solidarité.
L'état est un régulateur, un arbitre et un intermédiaire qui permet d'identifier des créneaux porteurs, de déceler des mal-fonctions et de coordonner le développement des régions.
La révolution au sein de l'appareil productif
Mais, pour éviter que les lobbies et les sectes perverses prennent le contrôle, il faudra que la main d'oeuvre soit partie prenante à hauteur d'au moins 30 % de TOUTES LES PARTS dans TOUTES les entreprises du monde.
Il s'agit d'une révolution. Il ne s'agit pas de prendre les armes, il s'agit de mettre en place des gouvernements ouvriers qui transféreront les actions aux OUVRIERS, À LA MAIN D'OEUVRE PRODUCTIVE. POINT BARRE.
Et, chemin faisant, une entreprise ne pourra pas déménager après avoir tout saccager sur son passage, laissant la terre stérile, les cours d'eau pollués, les familles désunies, les hommes et les femmes dans le désespoir et les enfants sans futur !
Un capitalisme heuristique
Le capitalisme ne doit plus être FINANCIER, il doit être HEURISTIQUE.
L'ensemble de la société doit mettre en relation des entreprises complémentaires, fonctionnant en symbiose afin de combler les BESOINS RÉELS de l'ensemble des citoyens, de retourner aussi à la terre et aux cours d'eau ce que nous avons pompé pour produire des biens de consommation et les acheminer à bon port. Retour sur l’idéal du Phalanstère de Charles Fourier.
Non à l'économie casino
C'est le paradigme de la consommation responsable, homéostatique, qui se régulera d'elle-même, puisque la poursuite ne sera PLUS CELLE DU PROFIT afin de satisfaire la sphère financière qui joue au CASINO avec le fruit du labeur des enfants de la terre et de leur mère.
Il faudra donc produire le plus proche possible de la source de consommation, puisque les hydrocarbures et les infrastructures de transport seront K.O. avant la fin de la présente décennie ou un peu plus tard ... et il faudra aussi casser l’ART DIABOLIQUE DU MARKETING qui consiste à créer des besoins inutiles à partir de la névrose collective utilisée comme source d’énergie première à la solde de la cupidité érigée comme vertu sociétale.
C’est le veau d’OR qu’il faut jeter en bas de son pied d’Estale et avec lui toutes les vestales prostituées de la haute-finance et du monde de la publicité qui ont créé un CANCER qui est en train de TUER l’économie réelle … ou l’économie fictive, c’est selon.
L’argent ne DOIT PLUS ÊTRE ÉMIS par les banques centrales – privées ou gouvernementales – mais des coupons d’échange devront le REMPLACER durant la période de transition qui permettra de liquider l’économie fictive (spéculative) qui est en phase terminale.
Effacer les dettes
En conclusion, il faudra effacer les dettes, liquider les actions – ou du moins les places boursières, faire disparaître l’argent numérique qui n’est qu’une fiction hallucinogène.
En lieu et place du profit, ce sont les BESOINS à combler qui seront pris en compte dans une société où le capitalisme sera devenu une matrice d’échange au service d’une production de biens et services essentiels.
Le gouvernement, c’est l’agora, le lieu des échanges qui règlent les flux économiques vitaux pour la survie de la cité.
Le bien commun remplacera l’avidité
Le gouvernement aura pour tâche d’évaluer les besoins vitaux de la population et d’impartir les réseaux de productions concomitants en fonction des contraintes réelles d’une collectivité donnée. Chemin faisant, l’esprit d’entreprise, la création et la motivation ne seront pas abolies, puisque pour répondre aux besoins et aux contraintes existantes nous auront TOUJOURS BESOIN de chefs d’entreprise, de leaders, de scientifiques, d’artistes, de prophètes, de penseurs, de précurseurs … mais ils ne seront plus motivés par l’avidité et l’égotisme.
C’est le BIEN COMMUN qui animera ce post-capitalisme. Et c’est chose faisable.

Squared

Patrice-Hans Perrier181 articles

  • 198 350

Patrice-Hans Perrier est un journaliste indépendant qui s’est penché sur les Affaires municipales et le développement urbain durant une bonne quinzaine d’années. De fil en aiguille, il a acquis une maîtrise fine de l’analyse critique et un style littéraire qui se bonifie avec le temps. Disciple des penseurs de la lucidité – à l’instar des Guy Debord ou Hannah Arendt – Perrier se passionne pour l’éthique et tout ce qui concerne la culture étudiée de manière non-réductionniste. Dénonçant le marxisme culturel et ses avatars, Patrice-Hans Perrier s’attaque à produire une critique qui ambitionne de stimuler la pensée critique de ses lecteurs. Passant du journalisme à l’analyse critique, l’auteur québécois fourbit ses armes avant de passer au genre littéraire. De nouvelles avenues s’ouvriront bientôt et, d’ici là, vous pouvez le retrouver sur son propre site : patricehansperrier.wordpress.com





Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    9 août 2011

    Mais quel curieuse coïncidence. Pas plus tard que hier sur mon compte Twitter et ma page Facebook, je lançais à la blague l'idée suivante: "Face aux crises financières et économiques qui brassent la planète en ce moment, il existe une solution: la Révolution 0 (zéro)."
    L'idée que j'avais à l'esprit: faire un gros "reset" sur les dettes, toutes les dettes (pays, provinces, cités, entreprises, individus).
    Faire disparaître les places boursières? Il y a longtemps que je prétends que le "jeu" de la Bourse est un vice du capitalisme qui le conduira un jour à sa perte. Et ce jour est arrivé hier.
    Bien voilà l'idée de Patrice-Hans Perrier c'est la Révolution Zéro qui n'avait qu'un nom et une forme, maintenant elle a maintenant une substance.
    Vive la Révolution Zéro!
    De Soulanges,
    Normand Perry

  • Archives de Vigile Répondre

    9 août 2011

    [1] Bonne réflexion.
    [2] Mais, est-ce que tout cela se produira ou n'allons-nous pas, au contraire, nous diriger tout droit vers une dictature des plus riches, qui ne voudront pas perdre leurs privilèges?
    [3] La création monétaire, l'argent, (la monnaie) est à la base de tout. Qui va contrôler les émissions de bons d'échanges qui est une autre forme de monnaie? Y-aura-t-il, une monnaie nationale, internationale, ou des monnaies communautaires et même libres (virtuelles avec l'aide de logiciels spécialisés)?
    Pierre Cloutier