PLQ: transparence pour certains... opacité pour les autres

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Les jeux de con du gouvernement Couillard





 


L’hypocrisie du PLQ


 


La promesse de plus de transparence du PLQ en période électorale n’était que leurre. Dire que les gens ont été assez naïfs pour embarquer dans leur subterfuge. Comme tous les gouvernements de ce genre, il faut, pour «brainwasher» et culpabiliser la population, la tenir dans l’ignorance totale des faits et des impacts réels des politiques gouvernementales. Pour ce faire, il faut éliminer tout organisme indépendant du gouvernement, tout décider et discuter en catimini et embaucher au gros prix des «experts», des universitaires et des lobbyistes pour propager la bonne nouvelle.


En lieu et place d’organismes indépendants comme le Commissaire à la santé, le BAPE, l’Institut de la statistique du Québec, dont on se doit d’éliminer ou couper les budgets, mieux vaut faire appel à des commissions (comme celles sur la fiscalité et sur la révision des programmes) dont les membres sont entièrement nommés par le gouvernement. Il ne faut surtout pas nommer un directeur parlementaire du budget comme il y en a un en Ontario et aux States et de ne pas rendre disponible l’information détenue par les différents ministères comme sur l’environnement et sur les véritables retombées fiscales, les milliards de dollars versés en subventions au multimédia, au commerce électronique, aux forestières et en tarifs privilégiés d’électricité consentis aux alumineries, aux scieries, aux mines, etc. Dans un tel environnement d’opacité, les élus et leurs «spécialistes» peuvent dire n’importe quoi et vous mentir afin de mieux faire passer leurs politiques qui profiteront principalement aux caïds économiques.


 


Commençons par le BAPE


 


Le patronat a horreur des irritants environnementaux de Richard Desjardins, de Greenpeace et d’un BAPE trop indépendant et trop neutre : «L’industrie minière accuse le BAPE de partialité» et «Strateco exige la fin des travaux du BAPE sous peine de poursuite» (Le Journal de Montréal, 21 juillet 2015 et Le Devoir, 22 mai 2014). Le PLQ a bien entendu les angoisses du patronat. Alors, comme il est impossible d’éliminer le BAPE, le PLQ va le neutraliser afin qu’à l’avenir cet organisme soit plus «friendly» pour nos créateurs de richesse.


D’abord, le PLQ retire au BAPE l’aspect économique de son mandat : «De la concurrence pour le BAPE. Québec [le PLQ] crée une nouvelle structure responsable de l’analyse économique des projets majeurs» (Le Devoir, 6 février 2017). Tout simplement merveilleux. Comme pour ses comités et commissions paquetés, les membres de la nouvelle structure seront entièrement nommés par le gouvernement libéral et devront avoir un biais en faveur de l’économie plutôt que de l’environnement.


Ah, une autre formidable initiative du PLQ qui va sécuriser et «déstresser» ses amis : «BAPE. Québec [PLQ] garde le contrôle. Le gouvernement décrète un nouveau processus de nomination des membres sans aucune consultation» (Le Devoir, 14 septembre 2017). Et pour mieux rire de vous, comme toujours, le ministre libéral de l’Environnement, feignant la sincérité, s’écrie : «Heurtel se défend de vouloir des nominations partisanes au BAPE» (Le Journal de Montréal, 15 septembre 2017).


Tiens, tiens, voici une preuve probante et empirique de la nouvelle philosophie libérale qui se dit transparente tout en étant opaque. Le PLQ vient de créer un organisme tout à fait bidon nommé Transition énergétique Québec (TEQ) et dont il aura seul la responsabilité de nommer les membres supposément et théoriquement indépendants. Et comme première P.D.G., il a nommé Johanne Gélinas, associée au cabinet Raymond Chabot Grant Thornton, une firme qui reçoit beaucoup de contrats du gouvernement.


 


Faut couper les ailes de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ)


 


En plus de refuser de faire comme l’Ontario, le Canada et les États-Unis et de créer un poste de directeur parlementaire du budget, le PLQ coupe les budgets de l’ISQ, qui communique trop souvent des informations dérangeantes: «ISQ. Abolition d’une banque de données dénoncée» et «ISQ. Quand l’austérité menace les faits» (La Presse, 5 août 2015 et Le Devoir, 13 septembre 2017). Pour expliquer correctement les choses économiques, le PLQ préfère avoir recours aux services de ses universitaires, des chambres de commerce et des organismes de recherche financés par le patronat.


 


Rentabilité fiscale des subventions : c’est le néant


 


Le Québec est la province canadienne qui subventionne le plus le privé depuis longtemps. Qu’à cela ne tienne : «Crédit d’impôt [subventions] aux entreprises : Québec ne dévoile pas ses études de rentabilité fiscale» (La Presse, 30 octobre 2014). Dans ce cas, faut se fier aux belles paroles des politiciens, des patrons et de leurs universitaires sous-traités.


Alors, sur quelles bases d’ex-ministres des Finances péquistes et libéraux (Landry, Marois, Bachand, Audet et Jérôme-Forget) ont-ils «courageusement» plaidé récemment pour le maintien des extravagantes subventions publiques (près de 40% des salaires payés, sans compter les autres bonbons) à la lucrative industrie du jeu vidéo et du multimédia? «Cinq ex-ministres (du PLQ et du PQ : les deux font la paire) des Finances défendent le crédit d’impôt» (Le Devoir, 13 septembre 2017). Comme toujours, faut les croire sur parole sans aucune étude objective. Pour certains bolés très cultivés, les chiffres sont inutiles et superflus.


 


Abolition du poste de commissaire à la santé


 


Ne pas créer de nouvelles structures neutres, couper celles qui existent et faire disparaître les empêcheurs de tourner en rond trop indépendants du gouvernement comme celui du Commissaire à la santé : «Québec abolit l’organisme chargé d’évaluer les actions du ministre Barrette» (La Presse canadienne, 21 mars 2016).


Tiens toé! Il ne fallait pas critiquer le PLQ pour ses coupures sauvages dans nos services publics. Couillard a toujours prétendu que l’on peut faire beaucoup plus avec beaucoup moins. Ça t’apprendra à ne pas entrer dans les rangs de la chorale libérale : «Le Commissaire à la santé s’alarme d’un effritement des services. La couverture publique est incomplète, inadaptée, incohérente, inefficiente et inéquitable» (Le Devoir, 7 octobre 2016). Dorénavant, Gaétan Barrette pourra affirmer encore plus n’importe quoi.


 


Consultation sur le racisme à huis clos


 


Pour consolider sa base électorale anglophone et allophone qui lui procure des comtés assurés en permanence, quoi de mieux que de créer une consultation inutile sur la discrimination systémique et le racisme, mais à huis clos, sans la présence des médias et du public. La consultation «privée» est donnée en PPP, en sous-traitance à un organisme sans but lucratif qui sera méticuleusement trié sur le volet et qui va coordonner et superviser les audiences «privées». Peut-être un OSBL, comme la Chambre de commerce ou Juste pour rire? : « Une consultation qui vire au diner de cons» (Le Journal de Montréal, 9 septembre 2017).


 


Un chantier sur les projets énergétiques à huis clos


 


Le PLQ lance ben des choses d’intérêt public qui ont toutefois lieu en privé et dont les membres et les invités sont choisis pour lui. Une vraie farce grotesque : «L’intérêt public à huis clos. Québec lance un Chantier sur l’acceptabilité sociale des projets énergétiques derrière des portes closes» (Le Devoir, 12 mai 2015). Faut donner l’impression d’être transparent tout en étant opaque afin de favoriser la désinformation et les mensonges.


Les vraies choses au PLQ sont bâclées entre copains et loin du public comme : «Pierre Arcand choque les écologiques. Le ministre était de la soirée organisée (et financée) par TransCanada» (Le Journal de Montréal, 11 septembre 2014). Toujours à propos de TransCanada : «Le ministre (ex) Daoust ira courtiser l’Alberta à l’invitation de TransCanada». À l’invitation et sur le bras de la compagnie évidemment. TransCanada qui a à cœur le bien collectif et qui embauche des libéraux comme Patrice Ryan : «TransCanada embauche un influent libéral. Patrice Ryan agit comme lobbyiste» (Le Devoir, 9 janvier 2016). Et aussi, je ne serais qu’un ingrat si je l’oubliais : «Charest a voulu organiser une rencontre entre TransCanada et Ottawa» (Le Devoir, 4 mars 2011). On appelle ça un entremetteur professionnel. Et qui se fait philanthrope : «TransCanada offre des bourses d’études» (Le Devoir, 15 février 2017). Enfin, devant des firmes d’avocats, de comptables et de relations publiques, qui sont beaucoup mieux pour la démocratie que des audiences publiques, Pierre Arcand se donne en spectacle : «Énergie. Le ministre explore les grandes lignes de la future politique devant un cercle restreint de connaissances)» (Le Devoir, 16 janvier 2016). Incroyable, mais vrai et ça passe comme du beurre dans la poêle. Un vrai déni de respect pour la population.


 


Les patrons de l’UPAC et de la SQ nommés par le gouvernement libéral


 


Plusieurs, avec raison, demandent que les dirigeants de l’UPAC et de la SQ soient nommés par tous les partis de l’Assemblée nationale plutôt que seulement par le parti au pouvoir : «Nommés par l’Assemblée nationale» (Le Journal de Montréal, 18 septembre 2017). Coudonc, êtes-vous tombés sur la tête? Il est tout à fait normal que Couillard et le PLQ préfèrent nommer eux-mêmes les dirigeants d’organisme appelés à conduire des enquêtes criminelles sur eux : «Commission Charbonneau. Le PLQ, véhicule politique favori des corrupteurs» (Le Devoir, 28 octobre 2014). La population n’est pas dupe des sombres manigances du PLQ tout en continuant à voter pour lui : «Une majorité de Québécois juge le gouvernement Couillard corrompu» (La Presse Canadienne, 12 novembre 2016).