Pierre Karl Péladeau - Une carrure de chef d'État

Tribune libre

Le 11 février 2015, dans un envoi intitulé : “Qu’est-ce qui fait courir les adversaires de Pierre Karl Péladeau ?”

J’écrivais entre autres :

…voilà une question que je me pose depuis plusieurs mois et qui me revient sans cesse. Qu’est-ce qui provoque autant de réactions mesquines, d’affirmations gratuites, d’énoncés de demi-vérités, de déclarations sans fondements, d’analyses à courte vue sur ses interventions, d’attaques personnelles, d’intolérance et de mensonges sur son passé de patron de grande entreprise ?

Ce qui me frappe depuis le début, c’est la complète absence de référents quant à la façon dont il mène sa carrière politique. Il ne fait rien comme les autres, et surtout, comme ceux qui le combattent. Il ne parle pas le langage de « bon ton » qui noie le poisson des politiciens professionnels. Il écoute avec attention toute question qui lui est posée. Il répond calmement, ne s’offusque pas des questions stupides, des sous-entendus transpirant la ligne éditoriale et répond avec parfois un sourire, parfois avec un éclat de rire, sans se laisser démonter, les évidentes tentatives de ses interlocuteurs tombant chaque fois à plat.

Il me laisse chaque fois l’impression d’un homme pragmatique, qui sait exactement où il s’en va et qui ne se laisse pas distraire par les braiments des « journalistes à gage » qui tentent de le déstabiliser par tous les moyens que la déformation des faits leur permet d’employer.

Chaque fois que nous avons pu le voir interviewé à Radio-Canada, sur d’autres chaînes de télévision ou à la radio, nous avons assisté à cette façon de faire qui le caractérise si bien. Il pratique avec une habileté consommée l’art de rester lui-même détendu et attentif, capable de réagir en souplesse aux questions insidieuses des journalistes qui en réalité n’en posent jamais, mais qui affirment plutôt sur un ton ’interrogateur’ des choses qu’ils veulent voir leurs invités confirmer. Tout dans ses réponses et dans son langage corporel nous révèle combien leurs grotesques manipulations lui sont évidentes et ne sauraient lui faire dire autre chose que ce qu’il a à dire.

Il faut le voir dans des réunions publiques, s’adresser à ses auditeurs. Son naturel, sa simplicité, sa langue parlée sans circonvolutions ni effets oratoires, le plaisir que de toute évidence il prend à communiquer avec ses concitoyens et l’enthousiasme qu’il provoque nous sont le témoignage le plus évident de l’authenticité de ses engagements et de la sincérité de ses intentions…

Nous avons été témoins de la naissance d’une nouvelle espèce d’homme politique, ou à tout le moins, à l’arrivée sur notre scène politique québécoise, d’un aspirant à la chefferie du parti Québécois très bien préparé et qui a suivi son « plan de match » sans jamais se laisser distraire par les tentatives répétées de déstabilisation dont on l’a bombardé de toutes parts aussi bien dans son propre parti qu’à l’extérieur de celui-ci. On a voulu nous le présenter comme un néophyte qui ne maîtrisait pas les arcanes de la communication et comme un orateur médiocre. Pendant ce temps, patiemment, courageusement, fièrement et sans relâche, il a saisi son bâton de pèlerin et a entrepris une tournée du Québec qui l’a conduit aux quatre coins de la « Nation » où il a rencontré ses concitoyens qui ont pu voir et comprendre qui il était et ce qu’il désirait voir advenir pour notre avenir collectif en faisant de cette nation qu’est la nôtre, un état indépendant et autonome.

Sa victoire décisive du 15 mai nous a permis de découvrir dans son discours à tous les Québécois, francophones, anglophones et allophones, un véritable homme d’État pour qui le pays passe avant tout; dont la priorité est de nantir notre nation de tous les leviers essentiels à son développement et à son complet épanouissement. Pas de mesquinerie ni d’attentisme dans ses paroles, que de la conviction, de l’enthousiasme, de la tendresse au moment de parler de sa famille ou de certains de ses futurs collaborateurs et de sa détermination quant à la suite des choses.

Ceux qui doutaient de ses capacités à maîtriser son discours auront été servis en écoutant la dernière partie de la soirée alors que les résultats se faisaient attendre et que le chef par intérim faisait durer le plaisir en improvisant littéralement une allocution au cours de laquelle il a repris point par point tous les sombres débordements du gouvernement de M. Couillard, profitant ainsi d’un temps d’antenne qu’autrement, ne lui serait jamais offert. Tous les réseaux étaient en onde et aucun n’aurait eu la mauvaise idée d’en interrompre la diffusion. De même, le responsable de la tenue du vote a lui aussi profité de la manne télévisuelle pour bien présenter et remercier son équipe avant de céder la parole au chef fraîchement élu, et c’est à ce moment précis que nous avons enfin vu et entendu le porteur de cette qualité essentielle de celui qui désire amener un peuple à son statut d’état et de pays; celle d’un « chef d’État ».

Avec quelle habilité et quelle profonde connaissance de ce que sont les communications, en particulier les communications télévisuelles, a-t-il soumis tous les réseaux à son rythme et à sa manière. Un discours dont la lecture ne prend que quelques minutes en a duré trente-sept. Il maîtrisait complètement le média et même les caméras suivaient le rythme de ses paroles. Sans emphase d’aucunes sorte, sans enflure verbale, juste par la force de sa conviction et de sa foi en ce pays qu’il désire du plus profond de lui-même, il a éveillé ou fait resurgir dans le cœur de milliers d’entre nous la ferveur patriotique et le goût de voir enfin naître ce pays que nous méritons, que nous avons construit et que nous appelons de nos vœux les plus sincères. Je n’avais pas ressenti pareille émotion depuis tellement longtemps que j’en suis resté interloqué jusqu’au moment où mes idées devenant plus claires et après avoir lu le texte de me Cloutier : « Au travail maintenant », je me suis décidé à vous communiquer mes premières impressions.

Le 9 octobre 2015, j’écrivais sur Vigile, en conclusion à mon envoi : “La Sagesse de Pierre-Karl Péladeau”

“[…comment le PQ va-t-il se sortir de tout cela ?
Comment le « pays du Québec » qu’appellent de leurs vœux beaucoup d’entre nous va-t-il se sortir de tout cela ?
Comment réparer ce qui pourrait bien s’avérer irréparable ?
Comment ?
EN NE RENONÇANT JAMAIS
…]”

NOUS NE RENONCERONS JAMAIS !

Claude G. Thompson


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4 commentaires

  • Claude G. Thompson Répondre

    19 mai 2015

    M. Barberis-Gervais,
    merci pour vos bons mots et surtout, merci pour cette analyse fidèle aux faits et éclairante pour qui voudrait avoir une vue d’ensemble de la situation au moment précis où nous nous trouvons en ce 19 mai 2015. Quelle accélération après seulement trois jours.
    Comme vous l’écrivez si justement, nous avons fait maintes fois la preuve que nous avons l’esprit critique. Ça m’a rappelé la tentative de l’appel du collectif du 15 mai 2010 alors qu’un groupe de « vigiliens » dont vous et moi faisions partie, décida de poser un geste pour une concertation souverainiste devant mettre fin à la division électoraliste et partisane de nos forces politiques.
    Nous fîmes connaître ici et ailleurs nos propositions appelant les forces citoyennes de la mouvance souverainistes à se manifester en faveur de la fin de nos divisions stériles sur la raison d’État. Nos propositions définissaient les termes essentiels sur lesquels nous entendre, afin de faire de prochaines élections à Québec et à Ottawa, qu’elles soient précipitées ou pas, des élections décisives.
    Nous nous sommes finalement retrouvés sans appuis et sans rapport de force qui auraient pu venir des partis politiques dont la raison d’être se voulait de faire de notre nation un pays.
    La situation est désormais renversée attendu que le vaisseau amiral de notre projet de pays s’est donné un chef pour qui le mot indépendance n’est plus tabou et qui s’est engagé à ce que jamais l’article numéro un dudit projet ne soit mis sous le boisseau, mais reprenne définitivement la place qui n’aurait jamais dû cesser d’être la sienne.
    Comme on nous invite à le faire, et comme l’a encore affirmé le chef du parti indépendantiste Québécois, Pierre-Karl Péladeau, travaillons ensemble et sans relâche à la venue de notre pays.
    JAMAIS NOUS NE RENONCERONS.
    Claude G. Thompson

  • Henri Marineau Répondre

    19 mai 2015

    Parmi tous les chiffres qui sont ressortis du dernier sondage Léger-Le Journal-Le Devoir, je retiens surtout de l’effet Péladeau le nouvel engouement de la jeunesse québécoise pour un Parti québécois dirigé par PKP, et le fait que le nouveau chef du PQ soit nettement le mieux perçu parmi les chefs des autres partis pour développer l’économie du Québec, ce qui démontre à mes yeux l’intérêt marqué des jeunes pour l’économie.
    Pour ce qui est des actions de PKP dans Québecor, les Québécois ne semblent pas inquiets de cette situation puisque 43 % seront satisfaits s’il confie un mandat à une fiducie pour gérer ses avoirs et que 52 % se montrent indifférents, des résultats qui enlèvent des minutions aux libéraux et aux caquistes qui misent sur cet argument pour déstabiliser M Péladeau.
    Enfin, quoique 42 % des personnes sondées voteraient « oui » à un référendum sur l’indépendance du Québec, Pierre Karl Péladeau se devra de démontrer qu’il a la stature nécessaire pour rallier d’une part, les forces souverainistes et d’autre part, les indécis…Un défi titanesque qui attend le nouveau chef du PQ!

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mai 2015

    Mon cher Thompson, une certaine pudeur ne m'empêchera pas de vous dire quel plaisir j'ai éprouvé en lisant votre texte. Vous avez été inspiré en traçant ce portrait et je tenais à vous le dire: félicitations. Pas de fausse modestie.
    Nous avons fait maintes fois la preuve que nous avons l'esprit critique. Alors nos éloges sont d'autant plus crédibles.
    En n'oubliant pas Beaumarchais qui a écrit dans «Le mariage de Figaro», pièce de théâtre qui annonçait la révolution: «Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur.» Ce qui nous rappelle ce que l'écrivain québécois Andrée Ferretti a toujours dit que l'indépendance, c'est révolutionnaire, c'est-à-dire que ça amènera des changements rapides et profonds.
    Même la gauche est capable de comprendre ça. Pierre Dubuc, comme Jean-Marc Fournier est «en attente». Il surveillera 3 points: l'appui de PKP au bloc. Je le rassure: PKP appuiera le bloc. La question du pipeline TransCanada. Le train, le bateau, le pipeline, nous continuerons à avoir besoin de pétrole pour nos autos. Nous préférons peut-être le pétrole étranger? Enfin, les négociations dans le secteur public. Françoise David et Pierre Dubuc étaient-ils en voyage à l'étranger quand Bernard Drainville a annoncé, au moment où il se retirait de la course à la chefferie, une entente avec PKP: pas d'appauvrissement des employés de l'Etat. Ce qui veut dire pour cinq ans, le taux de l'inflation comme augmentation de salaire minimum: 1.8%, 1.8%; 1.8%, 1.8%, 1.8%. Or le gouvernement Couillard offre: 0%,0%,1%.1% et 1%.
    Enfin, dernier sondage Léger. «La Presse» titre: «Péladeau fait remonter le PQ et stimule l'appui à la souveraineté.» Peu importent les chiffres précis, c'est la tendance qui compte. L'élection de Pierre Karl Péladeau comme chef du Parti québécois (PQ), vendredi, fait progresser l'appui de la population au PQ et au projet de souveraineté du Québec, selon un nouveau sondage publié mardi le 19 mai.
    En effet, le sondage Léger mené en fin de semaine dernière pour Le Devoir et Le Journal de Montréal montre que le PQ aurait obtenu 34 % des appuis si une élection avait eu lieu samedi ou dimanche, 6 points de plus qu'au dernier sondage Léger réalisé le 11 avril. Le Parti libéral (PLQ) suit de près avec 32 % de la faveur, en baisse de 5 points depuis avril. La Coalition avenir Québec (CAQ) pointe à 20 % et Québec solidaire à 10 %. N'oubliez jamais l'appui inconditionnel au PLQ des anglophones et des allophones assimilés aux anglophones.
    Ce qui est le plus important: chez les électeurs francophones, le PQ obtient 41 % des appuis, loin devant les libéraux (22 %) et la CAQ (23 %). On peut souhaiter et prévoir que les appuis à la CAQ vont baisser.
    Pierre Karl Péladeau est le choix de 30 % des répondants comme meilleur chef de gouvernement devant le premier ministre libéral Philippe Couillard (20 %), François Legault de la CAQ (17 %) et Françoise David de Québec solidaire (9 %).
    En mai 2014, Léger avait situé le PQ à 19 % dans les intentions de vote, troisième chez les francophones et quatrième chez les électeurs de moins de 45 ans.
    Ce sondage a été réalisé en ligne auprès de 1002 personnes les 16 et 17 mai. Sa marge d'erreur est de 3,1 %, 19 fois sur 20. (Le Devoir)
    Et ce n'est que le début. Ce n'est pas un feu de paille. Place à la fiducie sans droit de regard avec les explications éclairantes de Pierre Cloutier et celles de Michel Girard. Nos ennemis et les adversaires continueront de s'agiter mais le peuple comprendra. Et ça nous donnera l'occasion de faire le procès des médias fédéralistes. Dernière nouvelle: Québecor vient de vendre Archambault à Renaud-Bray.
    Robert Barberis-Gervais, 19 mai 2015

  • Ivan Parent Répondre

    18 mai 2015

    M. Thompson,
    J'ai lu et relu votre texte et même si, bien sûr, vous utilisez une phraséologie et des termes différents, j'ai eu l'impression d'une élégante continuation du discours de Pierre Karl Péladeau, surtout dans les dernières phrases en majuscule. Bravo!