Suite à l'intervention de M. Parizeau

L’urgence de la situation!

Un discours de conviction qui interpelle

Tribune libre

La dernière intervention de M. Parizeau sur les ondes de Radio-Canada a excité bien des esprits et provoqué toutes sortes de réactions plus ou moins contradictoires.

Personnellement, son discours m’a interpellé tout en me convainquant plus que jamais de l’urgence de la situation. La course à la chefferie du parti québécois traîne en longueur et sape littéralement le travail d’opposition que devraient accomplir les députés péquistes en chambre. L’actuel gouvernement libéral a les coudées franches et rien ne semble pouvoir mettre un frein à l’œuvre de destruction des politiques qui changèrent et bouleversèrent notre vision collective de nous-mêmes en tant que peuple et nation, dont l’acte ultime ne saurait être que la naissance du pays que nous avons construit en réalisant notre indépendance nationale.

Nous devons élire un chef du parti québécois qui prônera sa venue et mettra de l’avant les politiques qui y mèneront en nous dotant d’une constitution et des lois et règles qui en accompagneront le bien fondé. Pour cela, il devra faire appel au peuple, car seuls les citoyens peuvent faire l’indépendance et s’ils ne s’en réapproprient pas l’idée, elle ne se fera jamais.

En 2010, j’écrivais ici même sur Vigile :

[…“Il faut que les citoyens se réapproprient l’idée d’indépendance. Il faut qu’ils réalisent qu’elle ne se fera que s’ils s’en occupent.”

Pour les citoyens, que signifie « s’en occuper » ?

Les citoyens, c’est nous tous. « Ils » n’existe donc pas, mais nous ; je , tu, il… chacun de nous sommes les citoyens. Personne n’est au-dessus des citoyens parce que chacun de nous formons la nation. Nous nous sommes habitués à penser que les politiciens que nous élisons sauraient faire parce que sachant mieux que nous ce qui nous convenait. Or, ce qui convient, c’est ce que le peuple en tant qu’autorité démocratique suprême incarne et manifeste. En laissant tout pouvoir aux parlements, nous avons renoncé au nôtre. En nous laissant endormir par la partisanerie et les idées de gauche / droite / centre /centre-ci /centre-ça / rouges / bleus / vert / etc., nous avons oublié qui nous étions et abandonné nos droits aux mains d’individus qui, comme nous, ont perdu le sens de leur véritable identité.

Nous devons collectivement réaliser et comprendre qu’il nous faut revenir à l’essentiel ; c’est-à-dire à la raison même de notre existence en tant que peuple et nation, en définissant les bases de notre devenir par une prise de conscience de ce que nous sommes et des droits que sont les nôtres.

Ainsi, nous devrions tous être d’accord pour admettre que nous sommes une nation et reconnaître :
- La réalité du territoire national du Québec
- L’autorité démocratique suprême du peuple souverain du Québec
- La volonté de l’autorité démocratique suprême du peuple souverain du territoire national du Québec
- La primauté de l’autorité démocratique suprême du peuple souverain du Québec sur son territoire national du Québec
- L’irréductibilité du territoire national du peuple souverain du Québec : « Le Québec »
- La primauté de la volonté de l’autorité démocratique suprême du peuple souverain du Québec ;

Les gouvernements sont élus par le peuple et si nous avons le sentiment qu’ils ne respectent pas la volonté démocratique suprême du peuple, nous sommes en droit d’exiger d’eux des changements d’orientation ou en mettre un autre en place lors d’une prochaine élection. De quelle nature pourraient être ces changements ?

Ainsi, dans le contexte actuel, compter sur un éventuel gouvernement pourrait vouloir dire que nous, le peuple souverain, conscient que le pouvoir suprême est dans la population, réalisons qu’il est urgent d’unir nos forces par le truchement d’une coalition des forces indépendantistes sur la base de la reconnaissance de l’autorité démocratique suprême du peuple souverain du territoire national du Québec. De cette façon, tous les citoyens favorables à l’indépendance nationale du Québec participeraient, lors d’une prochaine élection, à la mise sur pied d’une coalition des tous les partis politiques de la mouvance souverainiste, ladite coalition devant mener à la création d’un programme commun de « gouvernement de coalition de souveraineté du peuple et de l’État du peuple. »
Face aux nuisibles divisions partisanes qui ne peuvent qu’affaiblir le poids politique des forces indépendantistes, nous devons absolument prendre conscience de :

- L’incontournable nécessité de l’union de nos forces citoyennes et politiques ;
- L’incontournable nécessité d’une coalition des tous les partis politiques de la mouvance souverainiste ;
- L’incontournable mise sur pied d’un programme commun de gouvernement de coalition de souveraineté du peuple et de l’État du peuple ;
- La nécessité d’une mobilisation citoyenne seule capable de contrer la division électoraliste partisane contraire aux intérêts supérieurs de la nation ;
- La responsabilité individuelle dans l’esprit de la nation à l’égard du droit de ladite nation à sa souveraineté ;
- Du bien fondé d’un appel citoyen dont la formulation mettrait en avant-plan la réalité de ces énoncés et les raisons d’être desdits énoncés ;

Voici, pour nous résumer, des exemples de principes fondamentaux que personne ne peut remettre en question et sur lesquels tout le monde devrait pouvoir s’entendre parce que constituant les bases d’une démarche vers l’autonomie nationale transpartisane.
Une démarche comme celle-ci fait appel à la maturité des personnes qui désirent s’y engager et à leur sens des responsabilités. Une nation ne peut devenir forte et autonome que si les individus qui la composent sont habités par un sentiment d’appartenance et se savent pris en considération par leurs élites. Autrement, le sentiment d’appartenance fait place au repli sur soi et au mépris de la chose politique. Il y a donc, de la part de ceux qui désirent participer à l’élaboration de la mise en place d’une coalition transpartisane la nécessité de réfléchir en profondeur sur les différents points que vous énumérez en gardant toujours à l’esprit les principes fondamentaux qu’ils mettent en lumière et qui se retrouveraient exprimés, expliqués et revendiqués dans un appel citoyen.”…]

Je n’affirme pas que c’est encore aujourd’hui l’ultime solution, mais lorsque que nous examinons la répartition actuelle des partis en chambre, je me dis qu’un prochain chef du PQ devra trouver une solution à la dissolution du vote qui ne peut rendre que très incertaine l’élection d’un parti indépendantiste face à des adversaires qui se prétendent « nationalistes » et qui rejettent l’idée pourtant en parfaite congruence avec notre histoire de la très logique et incontournable venue du pays que nous avons construit.

Si un chef avec un projet devant nous mener à notre indépendance ne nous présente pas un projet clair, sans ambiguïté et bien étayé, nous en serons quittes pour regarder passer une fois de plus la parade des menaces d’échec des fédéralistes et de tous les sophismes qu’ils nous ont servis depuis que nous nous battons pour y arriver. De même, s’il ne prend pas fait et cause pour que les citoyens se réapproprient l’idée d’indépendance en leur faisant réaliser qu’elle ne se fera que s’ils s’en occupent et en les impliquant dans un processus de participation, tous les efforts que nous pourrions faire tomberont à plat et ne nous mèneront qu’à un nouvel échec.

L’heure est grave et nous n’avons plus les moyens de tergiverser. Si le parti québécois ne se réorganise pas sur les bases de son article premier en se dotant d’un chef rassembleur et capable de faire consensus chez les indépendantistes tout en inspirant ses concitoyens par sa volonté de dialoguer avec eux tout en les impliquant, il devra céder sa place à une autre formation politique. Ce qui ne pourrait que mettre définitivement en péril toute velléité de naissance du pays et notre lente amalgamation par assimilation à un Canada pseudo-bilingue à l’identité incertaine qui ne saurait que nous voir disparaître ou encore, faire de nous un élément folklorique dans la « diversité canadienne ».

Claude G. Thompson


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 avril 2015

    «Nous devons collectivement réaliser et comprendre qu’il nous faut revenir à l’essentiel ; c’est-à-dire à la raison même de notre existence en tant que peuple et nation, en définissant les bases de notre devenir par une prise de conscience de ce que nous sommes et des droits que sont les nôtres.»
    100% d'accord avec vous Monsieur Thompson.
    Le Québec s'éteint par manque d'enfants.
    ...avec 30000 avortements par année, 50% sont des filles.
    Au Québec, la fécondité d'une telle génération 1 n'assure que 1,6 enfant par femme, la génération 2 sera donc de (100/2,1) × 1,6 = 48 × 1,6 = 77 (environ) personnes.
    Par un rapide calcul en chaîne, et en supposant un indice de fécondité constant, on peut envisager l'avenir du Québec pour les générations suivantes :
    génération 3 = (77/2,1) × 1,6 = 59
    génération 4 = (59/2,1) × 1,6 = 45 personnes, soit un 45% de la génération 1.
    http://gloria.tv/media/QM1Nm22GqDN

  • Villemaire France Répondre

    11 avril 2015

    Et bien, c'est bien vrai que... Couillard et cie en profitent pendant la course à la chefferie du PQ. Les voilà qu'ils donnent 100 millions de notre argent AU CHINOIS ...La même compagnie qui a embauché Philippe Couillard il y a quelques années! (11:25) Voici ce qu'une militante a trouvé sur cette compagnie que Couillard prête 100M$ c'est daté de 2013 mais quand même très pertinent http://www.lechoabitibien.ca/2013/08/02/de-mauvais-payeurs Et que font les autres députés ? Est-ce que tous les libéraux cautionnent ça ? C'est plus qu'indécent. Il doit y avoir une loi pour défaire ce gouvernement. Je comprends mieux maintenant pourquoi ils sont si durs envers les étudiants. Ils installent, non seulement la peur, mais là c'est de la tyrannie. http://www.985fm.ca/lecteur/audio/investissement-quebec-financera-une-miniere-chinoi-267316.mp3... @ + FV