Pétards mouillés

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« Quand un Québécois devient ministre du gouvernement canadien, il sert les intérêts canadiens. »


À quatre jours du vote, les chefs fédéraux tirent leurs dernières salves.


Finies les grandes promesses, finis les cadres financiers, on réduit le message à sa plus simple expression et on vise les électeurs indécis ou vacillants.


Quand des chefs appellent à voter « stratégiquement », c’est que l’élection est extraordinairement serrée.


Bilan


Trudeau et Scheer martèlent tous les deux que le Québec serait gagnant si des Québécois participent à un gouvernement fédéral dirigé par leur formation.


Logique à première vue, mais de la bouillie pour les chats.


L’important n’est pas d’où vous venez, mais pour qui vous travaillez.


Vite, nommez-moi une retombée concrète et positive pour le Québec d’avoir eu au conseil des ministres du gouvernement Trudeau les Joly, Duclos, Champagne, Bibeau, Garneau et Rodriguez.


Oui, il y a eu quelques décisions positives pour nous, comme la bonification de l’allocation pour enfants.


Mais c’était une mesure pour tous les Canadiens. Que des Québécois soient ou non au conseil des ministres n’y changeait rien.


Quelle mesure fut prise, qui ne l’aurait pas été autrement, parce que des Québécois étaient autour de la table ? Aucune.


Trudeau avait même Philippe Couillard comme interlocuteur à Québec, le premier ministre le plus inconditionnellement « canadian » de toute notre histoire.


Leur complicité nous a valu quels bénéfices ?


Plus fort, s’il vous plaît, je ne vous ai pas bien entendu.


Historiquement, le Parti libéral fédéral – avec Trudeau père, Lalonde, Chrétien, Dion et cie – a surtout utilisé les Québécois pour donner au Québec des coups de pied au cul et le tenir tranquille.


Les ministres québécois actuels de Trudeau fils font d’ailleurs campagne sur une plateforme remplie de promesses qui sont des intrusions dans les responsabilités de l’Assemblée nationale du Québec.


Quand un Québécois devient ministre du gouvernement canadien, il sert les intérêts canadiens. Aussi simple que cela.


Ce n’est pas nécessairement par mauvaise foi. Le système est ainsi fait : le Canada anglais, très majoritaire, ne laissera pas un ministre québécois tirer la couverture vers les siens.


Dans le cas d’un gouvernement conservateur, la participation québécoise a failli donner des fruits du temps des Brian Mulroney, Lucien Bouchard, Benoit Bouchard et cie, au début des années 1990.


La fin du film fut amère. Vous le raconterez aux jeunes. Ils n’ont pas trop l’air de vouloir le regarder eux-mêmes.


Illusion


Permettez-moi de me répéter au sujet du vote « stratégique ».


Notre système ne donne pas la victoire à celui qui a le plus de votes, mais le plus de sièges.


Vous devez donc regarder la situation dans votre circonscription.


Pour que votre vote « stratégique » ait une micro-chance, il faut d’abord que le candidat de votre cœur n’ait aucune chance, ce qui exclut toutes les circonscriptions où il y a des luttes à trois.


Il faut ensuite que la lutte entre les deux meneurs soit serrée au point que le déplacement d’une poignée de votes fasse une vraie différence, ce qui est rarissime dans un Québec où chaque parti concentre ses appuis dans des régions spécifiques.


Faites-vous donc plaisir.




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