Pelletier juge que Marois bafoue la démocratie

«Après (un référendum sur la souveraineté), vous faites quoi si la population vote encore non?», s'est-il demandé.

Nouvelle benoiserie! Pas facile de "vendre" la subordination... Et pourtant, les fédéralistes jovialistes pensent y parvenir en stigmatisant à l'avance les "gestes de rupture" possibles annoncés par les "purzédurs" du PQ. "Possibles?" Pourtant pas trop menaçant, ça...


Le ministre des Affaires intergouvernementales, Benoît Pelletier (Photo PC)

Jocelyne Richer - Presse Canadienne Québec - L'étendue des pouvoirs que s'arrogerait un gouvernement péquiste pour flirter toujours davantage avec la souveraineté du Québec a amené libéraux et souverainistes à croiser le fer mardi.


Ainsi, selon le ministre Benoît Pelletier, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, bafoue les principes démocratiques, en envisageant des gestes de rupture avec le Canada dès qu'elle prendrait le pouvoir.
Mais celle-ci réplique qu'elle prendrait le pouvoir à visière levée, sans cacher quoi que ce soit de ses intentions, et qu'elle n'hésitera pas, une fois première ministre, à rapatrier d'Ottawa tous les pouvoirs possibles, avant même la tenue d'un référendum.
En matinée, le ministre des Affaires intergouvernementales s'est indigné devant la perspective de voir Mme Marois, une fois élue à la tête du gouvernement, enclencher un processus d'accession à la souveraineté, et ce, sans avoir d'abord obtenu un mandat clair de la population.
Il est allé jusqu'à lui reprocher de «flirter avec des idées, à mon avis, qui ne sont pas démocratiques, et constitueraient des gestes de grande conséquence négative pour le Québec».
Piquée au vif, Mme Marois dit que son projet sera fait «sans ambiguïté» et de façon «tout à fait démocratique».
Chose certaine, sans compter l'adoption d'une constitution québécoise et d'une citoyenneté québécoise, Mme Marois entend bien multiplier les «gestes de rupture».
Car cette approche «pourrait aller jusqu'à rapatrier certains pouvoirs» du fédéral dès l'élection de son parti, a-t-elle déclaré en entrevue à La Presse Canadienne, en après-midi, sans vouloir préciser lesquels.
«Nous devons aller le plus loin possible» et «gouverner dans une perspective de souverainiste», a-t-elle dit.
Ce faisant, Mme Marois se range dans le clan des purs et durs, selon le ministre Pelletier, qui réagissait à une entrevue de la chef péquiste au quotidien La Presse, dans laquelle elle semblait accréditer l'idée, défendue par certains leaders souverainistes, de procéder à des gestes de rupture constitutionnelle dès la prise du pouvoir du PQ.
Mais «à partir du moment où on est élu et que notre programme est clair», Mme Marois estime que la population lui aura confié le mandat d'aller aussi loin.
De passage à Québec, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a mis son grain de sel en se montrant «entièrement d'accord que le Québec exerce la plénitude ses pouvoirs partout où on peut le faire», dans le cadre constitutionnel actuel.
Sauf que si jamais le Parti québécois prenait le pouvoir et faisait divers gestes de rupture avec le Canada, il se retrouverait dans une position fâcheuse, au lendemain d'un autre référendum perdu sur la souveraineté, a aussi fait valoir le ministre Benoît Pelletier.
«Après (un référendum sur la souveraineté), vous faites quoi si la population vote encore non?», s'est-il demandé.
Ainsi, le projet de loi présenté en 2007 par la chef péquiste, en vue de créer une constitution québécoise, s'inscrit selon lui dans cette démarche d'accession progressive à la souveraineté.
«On voit maintenant quel est le but» véritable poursuivi par Mme Marois avec cette initiative, selon lui.
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