(Québec) S'il devient chef du PQ, Pierre Karl Péladeau créera un Institut de recherche scientifique et appliquée sur l'indépendance pour mesurer «les bienfaits et les bénéfices» de l'option qu'il défend. Les études porteront aussi bien sur les revenus à tirer du passage sur le fleuve de pétroliers que sur les réels bénéfices de la péréquation.
Le député de Saint-Jérôme a profité de son passage à l'Université Laval, mercredi, pour dévoiler les premiers éléments de la plate-forme qu'il mettra de l'avant pour gagner la course à la chefferie du Parti québécois.
Le candidat favori pour succéder à Pauline Marois a fait salle comble au pavillon De Koninck. La foule étudiante s'est montrée sympathique, mais réservée envers l'orateur. Aucune ovation debout n'a marqué son allocution.
En point de presse après sa conférence, Pierre Karl Péladeau a précisé que le nouvel organisme sera financé uniquement par des dons populaires. Plus tôt, devant son auditoire, il a martelé que «la souveraineté n'est pas que le référendum» pour y parvenir.
La souveraineté, a exposé le magnat de la presse et actionnaire de contrôle de Québecor, se décline de plusieurs façons. Elle peut être de nature économique, alimentaire - pourquoi demander des permis à Ottawa pour pêcher dans le Saint-Laurent, a-t-il dit en substance -, culturelle, énergétique, fiscale et territoriale.
Il faut «cesser cette dépossession de notre territoire», a plaidé à ce sujet M. Péladeau. Il a soulevé que les Québécois doivent avoir leur mot à dire, par exemple, face aux navires qui vont sur le fleuve «gorgés de pétrole». Pour l'instant, «nous n'avons aucune voix au chapitre» sur des secteurs qui sont tous de compétence fédérale, a-t-il déploré.
L'institut de recherche sur l'indépendance entamerait ses travaux peu de temps après que Pierre Karl Péladeau soit sacré chef. Cela n'attendra pas l'élection du Parti québécois.
Une des tâches des experts qui le composeront sera de préparer un budget de l'an 1 de la province devenue pays. «Un Québec indépendant va être un Québec plus riche», a plaidé le politicien.
Plusieurs analyses comparatives seront conduites, a aussi précisé celui qui a été élu à l'Assemblée nationale pour la première fois en avril 2014. Les spécialistes de l'Institut auront «à se pencher pour plancher sur la péréquation». Le système de redistribution de la richesse canadienne a déjà été examiné, a-t-il convenu, mais les analyses sont dépassées, selon lui.
Pierre Karl Péladeau a suggéré que les comparaisons pourraient porter sur d'éventuelles rétributions provenant de convois pétroliers traversant le Québec par rail, de pétroliers naviguant sur nos eaux ou de l'utilisation des ondes. En ce moment, lorsqu'il y a des revenus, c'est le gouvernement canadien qui les encaisse, a-t-il soulevé.
Turp assigné à la constitution
Le nouvel Institut reviendra aussi sur l'idée de doter le Québec de sa propre Constitution. L'expert est tout trouvé. Il s'agit de Daniel Turp, un universitaire et ex-député à Québec et à Ottawa. M. Turp était d'ailleurs sur place, mercredi.
Le député péquiste de Saint-Jérôme veut diriger le Québec vers un mode de «consultation permanente». Pour que la classe politique ne soit plus «guidée» par les sondages et les firmes de relations publiques, a-t-il lancé.
Pierre Karl Péladeau s'est montré réfractaire à la suggestion émanant de l'auditoire préconisant de convaincre spécifiquement les jeunes de la pertinence de réaliser la souveraineté, en 2015. «Il y a des problématiques qui touchent les jeunes, en particulier», a-t-il admis. Mais il entend surtout s'attarder aux préoccupations générales de la population.
«Je ne veux pas faire, entre guillemets, du sectarisme, en disant, ouais, les jeunes, puis, les 65 ans et plus. Je crois qu'au Québec, il n'y a que des Québécois et des Québécoises.» En fin de semaine, Le Devoir a publié un sondage indiquant que le PQ est devenu quatrième dans les intentions de vote des 18 à 24 ans.
M. Péladeau en a profité pour saluer un de ses adversaires dans la course à la chefferie, Bernard Drainville, et pour critiquer le gouvernement de Philippe Couillard. «C'est un ministre du gouvernement de Mme Marois qui s'est tenu debout, qui a rencontré des vents violents.
«Mais je suis convaincu que [...] si les circonstances avaient été différentes de celles que nous avons rencontrées, nous aurions été en mesure d'avoir une Charte des valeurs et de la laïcité. «Malgré les événements des dernières semaines qui ont marqué la scène nationale et internationale, a indiqué Pierre Karl Péladeau, le législateur botte en touche, tergiverse» sans légiférer.
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