S'il n'affiche pas publiquement ses convictions politiques, Pierre Karl Péladeau parle ouvertement d'indépendance.
Au cours du documentaire Les grands moyens sur la richesse au Québec, diffusé lundi soir à Télé-Québec, l'actionnaire de contrôle de Québecor - l'entreprise possédant le plus grand nombre de journaux au Canada - compare, en réponse à une question de l'animateur Bernard Derome, le fait d'être indépendant de fortune à l'indépendance d'un pays.
«L'indépendance de fortune, ça fait quoi?», demande Bernard Derome. «C'est comme celle d'un pays, répond M. Péladeau. C'est la liberté, c'est cette capacité de pouvoir maîtriser sa propre destinée. Lorsque vous êtes assujetti à quelqu'un d'autre, c'est lui qui va prendre des décisions pour vous. On le constate. C'est même assez simple d'arriver à cette conclusion-là.» «L'argent, donc, c'est la liberté?», demande M. Derome. «Je pense que oui. C'est la maîtrise de sa destinée», dit M. Péladeau.
M. Péladeau n'a pas souhaité hier préciser ses propos tenus dans le documentaire, ni ses convictions politiques personnelles. Québecor a précisé que M. Péladeau n'était membre d'aucun parti politique et qu'il ne serait pas candidat aux prochaines élections provinciales. En avril dernier, M. Péladeau a été nommé président du conseil d'administration d'Hydro-Québec par le gouvernement Marois.
En mai dernier, M. Péladeau a souligné la sincérité de l'appel à la souveraineté de l'ancien premier ministre Bernard Landry lors d'un discours auquel il assistait. Après que le chroniqueur de La Presse Alain Dubuc, qui agissait comme présentateur, eut souligné son désaccord avec M. Landry sur la question de la souveraineté abordée à la fin de son discours à saveur économique, M. Péladeau a pris le micro au cours de la période des questions. «C'est vrai que M. Dubuc aurait pu écrire ce que vous [M. Landry] avez dit, mais probablement quelque chose que M. Dubuc n'aurait pas pu faire, c'est cette conclusion aussi sincère, aussi profonde, aussi sentie», a-t-il dit.
En point de presse quelques minutes plus tard, l'actionnaire de contrôle de Québecor a tempéré son intervention, expliquant qu'il faisait plutôt référence à la partie du discours de M. Landry sur les entrepreneurs du Québec.
S'il a évité de discuter de ses convictions politiques durant son mandat de PDG de Québecor entre 1999 et 2013, Pierre Karl Péladeau a toutefois précisé ne pas être un financier sans appartenance identitaire. «On ne peut pas être apatride. Et ma patrie à moi, c'est le Québec», a-t-il dit dans une entrevue à L'actualité en 1999.
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