Le pape François dans l'eau trouble...

Pédophilie au sein du clergé

Tribune libre

Depuis sa visite au Chili, pays traumatisé par les abus sexuels commis par le clergé, le pape François, qui s’était pourtant donné comme mission de mettre fin à l’épidémie de pédophilie au sein du clergé au début de son pontificat en continuant d’appliquer la « tolérance zéro » mise de l’avant par Benoît XVI, a adopté une attitude plutôt « conciliante » envers les évêques qui ont fermé les yeux sur de tels actes pervers dont ils avaient été informés.


À titre d’exemple, en janvier dernier, le pape argentin a provoqué l’indignation en célébrant la messe au côté de Mgr Juan Barros, accusé d’avoir passé sous silence les agissements d’un prêtre pédophile. Tout au long de son voyage, François a apporté un soutien indéfectible à Mgr Barros tout en dénonçant des « calomnies ».


Depuis lors, la tempête déclenchée au Chili n’en finit plus, si bien que les associations de victimes d’abus sexuels reprochent à François de multiplier les belles paroles, sans pour autant qu’elles soient suivies d’actions concrètes.


Des questions pour le moins inquiétantes envahissent les médias. François était-il mal informé ? Ou bien a-t-il fait preuve de complaisance vis-à-vis d’un évêque qu’il a lui-même nommé en 2015 ? Pourtant, la lettre apostolique « Comme une mère aimante » de 2016 s’inscrivait dans la politique de fermeté évoquée au début de son pontificat, le contenu prévoyant que les évêques pourront désormais être révoqués pour « négligence » en cas de non-dénonciation d’abus sexuels commis dans leur diocèse sur des mineurs ou des adultes vulnérables.


Chez nous, au Québec, nous ne sommes pas à l’abri de ce fléau. On n’a qu’à penser au drame qu’ont vécu les jeunes garçons qui sont tombés dans le piège pervers de certains Rédemptoristes à Sainte-Anne-de-Beaupré. Par ailleurs, entre 1940 et 1982, 500 à 600 jeunes sourds de 8 à 17 ans auraient été abusés physiquement ou sexuellement dans un pensionnat de Montréal, par 34 pédophiles, dont 28 membres de la congrégation catholique des Clercs de Saint-Viateur. 


En bref, François doit faire preuve de cohérence et de leadership, et prendre tous les moyens pour éradiquer ce fléau qui gruge la crédibilité de l’Église depuis des décennies, à défaut de quoi c’est sa propre crédibilité qui en souffrira…




Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2033 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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