PCAA: nouvelle dévaluation probable de 2 G$ à la Caisse

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Vailles, Francis - La Caisse de dépôt n'est pas au bout de ces peines dans le dossier du papier commercial (PCAA). Tout indique qu'elle devra à nouveau dévaluer son placement de quelque 2 milliards de dollars, a pu constater La Presse.
Cette estimation découle des récentes décisions des deux autres principales institutions dans ce dossier, soit le Mouvement Desjardins et la Banque Nationale. L'une comme l'autre ont choisi, compte tenu du contexte économique, de prendre de nouvelles provisions pour mieux refléter la valeur de leurs titres.
Ainsi, la Banque Nationale a annoncé hier avoir pris une nouvelle charge de 117 millions de dollars. Globalement, la dépréciation de la Banque équivaut maintenant à 32% de la valeur nominale des 2,3 milliards de PCAA qu'elle détient. À pareille date l'an dernier, son taux de dévaluation avait été fixé à 25%.
La semaine dernière, c'est le Mouvement Desjardins qui avait reconnu la valeur moindre de ses titres PCAA. Elle aussi convient maintenant qu'elle doit dévaluer de 30% la valeur nominale de ses titres, qui totalisent 2,75 milliards. Le taux de dévaluation est progressivement passé de 8,25% à l'automne 2007 à 30% la semaine dernière.
Pour la Caisse de dépôt, on ne saura qu'en février prochain si elle ajuste ses provisions sur les PCAA, lors du dévoilement de ses résultats annuels. Pour l'exercice 2007, rendu public en févier dernier, la Caisse avait annoncé avoir pris une provision à hauteur de 15% des 12,6 milliards de PCAA qu'elle détenait, soit 1,9 milliard.
Si elle imite la Nationale et Desjardins, la Caisse ferait passer son taux de provision entre 30 et 32%, ce qui réduirait d'un autre 2 milliards la valeur de ses titres. Cette dévaluation viendrait évidemment diminuer le rendement de la Caisse. L'an dernier, la provision de 1,9 milliard avait réduit le rendement de 1,3 point de pourcentage, à 5,6%, ce qui ramenait le rendement en bas l'indice de référence (6,2%).
Le plan de restructuration des PCAA, rappelons-le, prévoit que ces titres à court terme seront transformés à long terme (de sept à neuf ans). D'ici l'échéance, les détenteurs devraient toucher les intérêts sur ces titres. Et à terme, il est prévu qu'ils en récupéreront la pleine valeur, ce qui annulerait l'essentiel des provisions prises depuis un an.
Cela dit, le plan de restructuration n'est pas encore en vigueur. Mardi, le comité Crawford a annoncé que la date butoir du 30 novembre pour conclure la transaction ne sera pas respectée. On invoque la complexité de la transaction, le grand nombre de participants et les conditions actuelles du marché.
Le comité demandera à la Cour de fixer la nouvelle date butoir au 19 décembre, indique Pierre Laporte, contrôleur d'Ernst&Young responsable de la transaction. "Il y a encore des discussions sur les documents de clôture, sur le transfert des actifs. Ce ne sont pas des points importants, mais c'est plus long en raison du volume de documents à traiter et du nombre de parties", a-t-il dit.
La Caisse de dépôt ne dévoilera la valeur de ses titres qu'au terme de son année financière, nous dit le porte-parole, Maxime Chagnon. "Nous allons suivre un processus tout aussi rigoureux que l'an dernier", a-t-il dit.


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