Pauline Marois doit partir

le PQ doit faire un aggiornamento politique

Pacte électoral - gauche et souverainiste



Pauline Marois, chef du Parti québécois
La Presse Canadienne

Le Parti québécois est une machine qui adore dévorer honteusement et publiquement ses chefs. Si Pauline Marois croyait échapper à cette règle inscrite dans l'ADN de ce parti, son réveil a dû être brutal lundi dernier. Elle a peut être cru que l'expulsion du SPQ Libre ainsi que les résultats staliniens de son vote de confiance allaient lui assurer une marche tranquille vers le siège de première ministre. Si c'est le cas, elle a commis une erreur monumentale qui devrait lui coûter son siège de chef du PQ et de leader de l'opposition dans un avenir proche.
Elle a dû souffrir de la maladie politique qu'on appelle l'excès de confiance. Cette maladie mortelle est causée surtout par un entourage incompétent et complaisant. À ce sujet, les députés démissionnaires disent que Mme Marois est une chef autoritaire et que sa chef de cabinet est abrasive. Le premier défi de tout leader politique est de savoir s'entourer. Elle a échoué royalement sur ce point. En outre, elle est irréaliste. Elle ne comprend pas le Québécois moyen; son image de bourgeoise millionnaire lui colle à la peau et elle est incapable de connecter émotionnellement avec les Québécois. De plus, son manque de jugement politique s'est manifesté éloquemment lorsqu'elle était ministre vedette au sein du gouvernement Bouchard. Durant les compressions radicales dans le domaine de la santé, elle avait fait rénover ses bureaux pour la modique somme de 800 000$. Elle avait besoin de toilettes silencieuses afin de servir le peuple québécois!
La démission spectaculaire de Pierre Curzi, Louise Beaudoin et Lisette Lapointe constitue une preuve éloquente du manque flagrant d'intuition politique de Mme Marois. À ce propos, il apparaît clairement qu'elle a gagné la course à la direction du PQ par défaut. En effet, il est pertinent de se rappeler qu'elle a conquis la chefferie de ce parti ingouvernable après une période difficile. C'était à la suite de la démission émotive de Bernard Landry, la démission d'André Boisclair et la perte du statut d'Opposition officielle à l'Assemblée nationale aux mains de l'Action démocratique du Québec. Le PQ était fatigué de ses longues chicanes internes. Par ailleurs, il faut reconnaître que sa lune de miel a duré longtemps. Presque quatre ans. Pour un chef péquiste, c'est une éternité.
Dans une entrevue accordée la semaine dernière à Mme Anne-Marie Dusseaut à Radio-Canada, Louise Beaudoin a déclaré que le Parti québécois a besoin d'une urgente transformation de son leadership. Il s'agit d'un appel clair à la démission de Marois.
Perdre trois poids lourds le même jour constitue un échec monumental pour la leader péquiste. Imaginez vous ce qui arriverait si les frères Seddin et Roberto Luongo démissionnaient en même temps! Pour pousser la comparaison plus loin, c'est comme si Barack Obama perdait le même jour Joe Biden, Hillary Clinton et Robert Gates! La seule conclusion possible: il y a péril dans la demeure.
J'ai souvent enterré politiquement Jean Charest comme bon nombre de gens qui aiment la politique. Les évènements récents nous montrent clairement que c'est un politicien redoutable. Il doit être boudhiste! Après chaque mort politique, il se réincarne remarquablement!
En conclusion, le PQ doit faire un aggiornamento politique. Peut-être que ce parti subit aussi les dommages collatéraux de la déconfiture récente du Bloc québécois. Les députés et les caciques du parti de René Lévesque semblent fatigués, découragés et meurtris.
***
Irénée Rutema, consultant en communication et ancien professeur de science politique au Cégep de La Pocatière
Calgary


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé