Parler pour dire…

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PKP : un élan de certitude

Entendre, ce dimanche, Pierre-Karl Péladeau s’adresser à ses militantes réunies dans l’enthousiasme à Saint-Jérôme, c’était comme recevoir un élan d’espérance, ou mieux, de certitude.

Un élan à travers une parole simple, authentique, chaleureuse, audacieuse… Parole claire et complète!

Complète, oui, car il est l’une des rares personnes qui parle en ce moment d’indépendance du Québec en couvrant les volets identitaire, économique, culturel, énergétique, environnemental et ce d’un point de vue aussi bien collectif qu’individuel. Ainsi que générationnel. Toutes et tous y trouvent leur compte pour la « réussite ». Celle de tous et de chacunE. J’exagère ? À peine. Il suffit de réentendre ce discours pour « voir » que « tout est possible ».…

P.K.P m’a rappelé René Lévesque dans les années soixante, quand il nous révélait à nous-mêmes en nous parlant de la nationalisation de l’électricité.

D’ailleurs, Péladeau a repris à son compte le « Maître chez-nous » que les Libéraux de ce temps-ci sont en train de renier et de démolir, en même temps qu’ils démolissent le pays. Nous aurions intérêt à refaire nôtre ce slogan une fois pour toutes.

Franchement, ce Péladeau, on a envie de le croire et on aura envie de le suivre. Caroline Moreno écrivait hier dans Sans cérémonie, que « La force de Pierre-Karl Péladeau réside dans son désir de se mettre au service du peuple québécois et non de se servir de lui. Cet homme tient un véritable discours de chef d’État ». Entièrement d’accord.

Sébastien Bovet, de Radio-Canada, avançait hier que, si Pierre-Karl Péladeau parlait comme il le fait en ce moment, c’est qu’il ne s’adressait pas aux Québécois.es qui ont voté pour un parti fédéraliste le 7 avril, mais aux souverainistes; et qu’il était donc obligé de leur faire plaisir en parlant d’indépendance. Je crois que M. Bovet devrait se remettre à la réflexion et revoir son analyse. Pierre-Karl Péladeau ne semble pas du genre à tenir un double langage.* Il nous a prouvé – et ses amis en ont témoigné – qu’il pouvait ajuster son point de vue si certains arguments le convainquaient de le faire, mais parler des deux côtés de la bouche, cela serait fort étonnant. Le cas échéant, il aurait eu moins maille à partir avec les syndicats. Et il serait tout aussi surprenant qu’il soit du genre à se contenter de ne viser qu’un auditoire restreint. Pour l’avoir écouté, ce discours, je crois, contrairement à M. Bovet, qu’au delà de la salle de 400 places, le candidat à la « chefferie » s’adressait aux Québécois.es de partout et de toutes allégeances. Comme un aspirant chef d’État, il parlait au peuple québécois de son pays. Et avec une ferveur que l’on ne rencontre plus très souvent.

À l’émission Les Ex de Simon Durivage, on se demandait plutôt si PKP était une étoile montante ou une étoile filante ? Une étoile « montante » ? Une étoile « filante » ? Non mais… Et l’on évoquait, à propos de son discours, de belles paroles, peut-être un peu faciles… Alors, les Ex, vous devriez peut-être réécouter vous aussi ce discours, pour constater que cet homme ne parle pas non plus pour ne rien dire…

Étrangement, alors que jusqu’ici on s’est demandé à qui mieux mieux, certainEs plus souvent qu’à leur tour, si PKP pouvait et saurait parler d’indépendance, maintenant qu’il le fait avec un aplomb qu’on lui envie déjà peut-être, on entend qu’il devra aussi parler d’autres choses… Qu’il devra être en mesure de répondre aussi à la « question du jour », affirme Marie Grégoire…

L’homme a déjà répliqué sagement à cela qu’il n’était pas tenu d’avoir des réponses à tout. Ou toutes faites, ce qui ne semble pas être son genre non plus. Il précise que sur certains sujets, il devra réfléchir, chercher, consulter, pour se faire une tête… N’est-ce pas plus rassurant que d’être en face d’un « Jos-connaissant » ?

Appréciable aussi son analyse de la rupture apparente de la jeunesse avec le projet de pays, elle qui se croit parfois « rendue ailleurs »… Le défi nous incombe, rappelle PKP, de démontrer à ces jeunes sceptiques que, loin de nuire à l’ouverture sur le monde, un Québec indépendant lui donnerait une toute nouvelle envergure…

Encourageant, donc, ce lancement de la campagne de M. Péladeau et, comme par le fait même, ce lancement d’une course qui ne saura être qu’enlevante et mobilisante. Et, comme je l’écrivais récemment, à partir de maintenant jusqu’à la fin de mai, nous allons parler d’indépendance.*

Nicole Hébert

Note: lire ici la conclusion de ce discours.


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