Le combat pour la laïcité a débuté en 1844 avec la fondation de l’Institut canadien de Montréal par 200 jeunes libéraux. En 1898, le premier ministre libéral Gabriel Marchand ne réussit pas à faire adopter sa loi pour soustraire l’enseignement à l’emprise de l’Église. En 1961, la laïcité est apparue dans les hôpitaux et en même temps les signes religieux sont disparus à la suite de la loi sur l’assurance hospitalisation. La loi instituant le ministère de l’Éducation en 1964 eut les mêmes effets. La loi 21 de 2019 est le dernier jalon et le Québec est devenu enfin un État laïque. Il n’y a pas de retour possible en arrière.
Les opposants à la loi 21 sont formés de deux groupes qui refusent de s’intégrer à la société d’accueil, c’est-à-dire ceux qui affichent dans l’espace public leur appartenance religieuse, comme les juifs, les sikhs, les musulmans et diverses sectes. Pour les juifs et les sikhs, c’est l’homme qui porte le signe religieux et non la femme. Dans le cas des musulmans, c’est la femme. L’homme s’habille à l’occidentale, ce qui est une manifestation de l’inégalité homme-femme, contraire aux valeurs du Québec. L’autre groupe est formé par la minorité anglophone, qui voit dans l’émancipation du Québec une menace à ses privilèges. Cette minorité s’associe au premier groupe pour contrecarrer l’élan du Québec et non pour sauver le voile. Ils craignent aussi le renforcement de la loi 101 abandonnée par les libéraux pour plaire à sa base du «West Island».
Soumettre la loi 21 aux tribunaux est antidémocratique, voire immoral. Ce n’est pas à des juges «nommés» à décider du bien-fondé d’une loi votée à l’Assemblée nationale par des «élus» qui expriment la volonté de tout un peuple. Il est inacceptable que les nouveaux venus refusent de s’intégrer à la société d’accueil en rejetant ses valeurs et ses lois. «Ici, c’est comme ça qu’on vit» (François Legault, 2019).