Un PQ en crise ou un Québec en crise ? (2)

Où sont les rebelles québécois ?

Tribune libre

Avant de replonger dans notre présent, un dernier regard sur les comportements de nos élites politiques d’hier.
Selon moi, le dernier vrai rebelle québécois a été Pierre Bourgault. Tellement rebelle, que l’ensemble de l'establishment politiques du Québec a une forte tendance, hélas, à l’oublier. Oui hélas, parce que ses discours et ses actions politiques ont toujours été congruents.
Et puis, il y a les Québécois qui se sont impliqués au niveau fédéral. Pour la majorité de ces politiciens, il n’est pas facile de déterminer avec certitude quelle est la nature de leur comportement. Soumission ou collaboration ?
Très souvent ils naviguent de l’un à l’autre. Sauf pour quelques-uns qui me paraissent très clairs, tel Jean Chrétien. C’est un modèle exemplaire de politicien québécois collaborateur qui a consciemment accepté de coopérer avec les dominateurs. Signalons également Stéphane Dion.
Toutefois, le comportement de Pierre-Elliott Trudeau correspond, pour moi, à un celui d’un rebelle. En effet si nous le regardons agir nous pouvons constater que c’est un mépris permanent qui anime cet homme, mépris pour la couronne d’Angleterre, mépris pour les Canadiens, pour les Québécois, un rebelle pseudo citoyen du monde, à l’égo pléthorique, énorme, mais un rebelle séducteur et tristement destructeur pour le Québec. Mais qui était-il réellement ? Était-il un francophone dans son âme ?
***
Bon, va pour hier. Regardons maintenant.
Une Assemblée nationale pour le moins très éclatée
64 députés du PLQ.

À l’exception de Jean Charest, collaborateur et fédéraliste notoire, ex-chef du Parti conservateur du Canada, actuel chef de ce parti, combien de ces députés peuvent être considérés comme réellement collaborateurs. Vraisemblablement, ces députés sont de gentils québécois qui acceptent le statu quo que nous ont imposé les Vainqueurs anglais.


46 députés du PQ.
Je redonne la définition du mot soumission : la soumission c’est accepter d’obéir à une autorité contre laquelle on a lutté. (Réf ; Petit Robert)
Question ; Où en sommes-nous, aujourd’hui, en octobre 2011, au Parti Québécois.
Vous me permettrez de retenir ma réponse encore quelque temps.


4 députés de l’ADQ.
Parti opportuniste de droite, c’est selon, comme on dit !

Dommage, car il y a eu dans ce parti, issu du Parti libéral, des personnes particulièrement allumées politiquement

1 député de QS.
Seul Parti politique de gauche, il affirme son désir de participer à une démarche visant la souveraineté du Québec. Mais sa réelle priorité c’est un positionnement politique s’apparentant à la social-démocratie.

9 députés indépendants se répartissant comme suit :
1 député ex-PLQ, député de La Fontaine, ancien ministre de la Famille. Qui fait face à trois chefs d’accusation de nature criminelle pour fraude et abus de confiance.
2 députés ex-ADQ
2 députés qui invitent pratiquement tous les adéquistes à rejoindre François Legault. Pourquoi pas ? Vive l’énergie éolienne, du moment qu’il y a du vent, ça roule...
6 députés ex-PQ
1 député expulsé du PQ pour manque de jugement !!!
1 député qui entend fonder un autre parti indépendantiste.
Gauche, droite, centre???
Ce parti sera-t-il un parti de soumission ? Un parti de collaboration ? C’est douteux, mais en ces temps de confusion, pourquoi ne verrait-on pas cette option? Une forme améliorée de la souveraineté- collaboration. Peut-être???
1 député qui entend se joindre à François Legault. Avec cette nouvelle option on n’est plus en politique, mais dans la haute voltige, pourquoi pas adhérer au Cirque du Soleil, et aller faire tourner des ballons sur son nez, ça fait rire les enfants, mais pleurer les parents indépendantistes.
Et 3 députés-es démissionnaires du PQ, foncièrement souverainistes, à la limite de la rébellion active. Mais comment l’exprimer dans ce Québec amorphe et confus.
***
Cette série de modestes textes est l’expression des observations d’un simple quidam.
Il n’y a pas chez moi d’intention de jugement envers les personnes citées.
Ce ne sont pas de bons ou de mauvais comportements politiques. Puisque, en effet pour moi, ces comportements sont l’émanation de cet inconscient collectif qui habite chaque Québécois.
Mais hélas, chaque geste public renforce cet inconscient et entraine les citoyens dans une aliénation politique de plus en plus profonde.
Le désordre dans lequel nous sommes collectivement plongés, que ce soit lors des dernières élections fédérales ou les tergiversations fondamentalement incompréhensibles de Jean Charest et la gentille réaction de la population depuis près de 3 ans, n’est-il pas le signe de la plus totale confusion de la majorité des citoyens? Et, tristement, le PQ, depuis sa fondation ne s’est jamais véritablement interrogé, ni positionné sur cette âme douloureusement blessée et emprisonnée par le conquérant Anglais.
Pourtant nombreux sont les intellectuels québécois qui, par le passé, ont soulevé cette question.
Mais le politiquement correct a pris le dessus, alors le chemin de l’indépendance a pris la route de la rentabilité.
Pendant combien de temps encore faudra-t-il faire la démonstration de la capacité des Québécois de s’autogérer ?
Si nous ne sommes pas plus haut dans l’échelle des nations performantes, ce n’est pas notre talent qui est en cause, mais c’est bien le comportement contraignant, à l’infini, du gouvernement Canadien de sa Gracieuse Majesté britannique.
À suivre: la stratégie du PQ depuis sa fondation.
***
Jean-Pierre Pfisterer
Un néo-québécois, souverainement québécois
Retraité, membre démissionnaire de l’exécutif de Vanier.

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Jean-Pierre Pfisterer32 articles

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Un néo-québécois, souverainement québécois

Retraité, membre démissionnaire de l’exécutif de Vanier.





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 octobre 2011

    Ou sont les rebelles québécois ?
    par Sme
    Mon Dieu quelle bonne analyse que l'auteur de l'article vient de faire la démonstration
    Si Mon Sage était enoore de ce monde je passerais une heure à discuter avec lui.
    Comme d'habitude il me laiserait parler et après quelques miniutes de Silence : émettrait un ou des commentaires qui me renverserait.
    Et le dernier commentaire du bas lui aussi est fort S'unir au lieu de toujours éternellement se diviser à la moindre erreur du chef Qui ne commet jamais d'Erreur ?

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    21 octobre 2011

    Oui: "...comportement contraignant, à l’infini, du gouvernement Canadien de sa Gracieuse Majesté britannique."
    Exactement: Après la frousse de 1995, il y eut la loi bloquant l'utilité des référendum.
    Et pour bloquer toute tentation de récidive, le Canada déploie tout son arsenal contre l'éventuelle élection d'un parti indépendantiste. Au point où le PQ est devenu méconnaissable, dans son appétit du pouvoir...provincial.
    Malgré cela, les pouvoirs occultes ont semé au fédéral un vent de lassitude au nom de "changement". Les votants mal politisés s'apprêtent à récidiver à Québec.
    L'évidence apparaît donc d'un vrai changement nécessaire: parler d'une seule voix. Pour contourner le faux changement d'un ancien ministre péquiste renégat, les indépendantistes de toute tendance doivent faire alliance, ne serait-ce que stratégique. Faute de quoi, Pauline comme Françoise passeront pour de vieilles chaussettes aux yeux des Québécois peu vigilants.