CENSURE

Ottawa vers la censure?

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En marche vers le totalitarisme

Avec les meilleures intentions du monde, le gouvernement Trudeau s’engage dans une voie qui risque d’aboutir à des graves limitations de la liberté de parole.


Comme souvent, la menace initiale provient des États-Unis. Traumatisés par l’invasion du Capitole, les grands réseaux sociaux ont nettoyé de leurs plateformes numériques. Twitter a supprimé plus d’un million de comptes liés aux complotistes. Facebook ne veut plus de groupe de discussion sur des «sujets qui divisent» (on se demande ce qui reste). 


Vendredi, le responsable des Affaires publiques chez Facebook Canada, a appelé le gouvernement canadien à règlementer le contenu des plateformes numériques.


Steven Guilbeault, ministre du Patrimoine, en a profité pour déclarer que son gouvernement s’apprêtait à déposer une loi sur «les discours haineux, la pornographie juvénile et les contenus qui incitent à la violence». 


Viser les « contenus qui incitent à la violence » ratisse très large. Il ne s’agit plus simplement d’une incitation directe à la violence, mais d’un contenu qui pourrait susciter de la violence.


Par-ailleurs, les contenus haineux peuvent facilement désigner tout et n’importe quoi.


Botter le cul de l’ex-gouverneure


Prenons quelques exemples concrets. Dire qu’on souhaite botter le cul de l’ex-gouverneure générale du Canada serait-il condamnable dans le cadre de la loi que sur la violence et sur les contenus haineux ? Bien que ce geste soit à l’évidence symbolique, il implique une certaine violence verbale. Cette violence verbale sera-t-elle encore acceptable ?


Allons plus loin. On peut la haïr la monarchie étant donné l’argent qu’elle coûte aux contribuables et les privilèges de naissance dont elle dispose. Deviendra-t-il criminel d’haïr la monarchie et de plaider pour son abolition ? 


Beaucoup de poursuites en perspective


Autre exemple : ces derniers jours, Joseph Facal expliquait, avec raison, que Montréal n’avait jamais été un territoire mohawk. Serge Bouchard, anthropologue réputé, et impossible à suspecter de la moindre partialité contre les autochtones, abonde aussi en ce sens. 


Le Conseil des Mohawk, après avoir insulté M. Facal, répond qu’il s’agit d’explications non-autochtones et que de tels propos discréditent leur peuple et leur histoire. En fait, aux documents écrits, donc vérifiables, ils opposent une tradition orale, peu ou pas vérifiable. Mais surtout, ajoute le Conseil, de tels propos nuisent à la réconciliation. 


La loi à laquelle travaille le ministre Guilbeault permettrait-elle aux Mohawk de poursuivre le chroniqueur et le Journal sous prétexte de contenu haineux ? Ou inversement, le Conseil Mohawk pourrait-il être poursuivit pour la même raison ? 


Troisième exemple : les étudiants wokes pourraient-ils utiliser une loi sur les contenus haineux pour terroriser les professeurs et les autres étudiants ?


La loi du ministre Guilbeault n’a pas encore été déposée. Mais avant qu’il le fasse, il serait sage de la soumettre au test de quelques situations concrètes, étant donné les préjugés plus que favorables d’Ottawa à la Reine, aux autochtones et aux wokes.



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