(Québec) Plutôt que de se décourager après des résultats électoraux «pitoyables» au scrutin du printemps, Option nationale s'est lancé à fond dans une campagne de promotion de la souveraineté. Et même si le chef doit retourner travailler à temps partiel parce que les coffres du parti sont moins garnis, Sol Zanetti croit plus que jamais à sa pertinence.
Contrairement à son prédécesseur, Jean-Martin Aussant, Sol Zanetti n'a jamais reçu l'équivalent d'un salaire de député, ce qui correspond à un peu plus de 86 000 $. Depuis son élection comme chef de la formation indépendantiste en octobre 2013, son salaire est plutôt celui d'un Québécois moyen - comme il l'avait demandé -, soit environ 43 000 $. Mais à partir de septembre, il n'empochera que la moitié de cette somme et retournera enseigner la philosophie au Campus Notre-Dame-de-Foy à Québec à mi-temps.
«Nous avons décidé de mettre plus de ressources dans la promotion de l'indépendance», explique le principal intéressé, qui ne se dit pas du tout peiné par la situation. «C'est un choix», assure M. Zanetti, qui soutient que la formation politique aurait pu continuer à lui verser un plein salaire. N'empêche, Option nationale a obtenu un peu plus de 30 700 votes, soit 0,73 % des bulletins dépouillés à l'échelle de la province au scrutin d'avril, ce qui a pour résultat que le parti n'est plus admissible au remboursement de la moitié de ses dépenses électorales.
«On n'a jamais eu beaucoup d'argent de toute façon», souligne le jeune politicien, ajoutant que les onistes ont toujours «fait avec des moyens modestes», en plus d'énormément compter sur les bénévoles. Depuis le 7 avril, ces moyens ont néanmoins permis à la formation politique de préparer une série de vidéos «de promotion de l'indépendance». La première, «On n'est pas si pire que ça dans le Canada» a déjà été vue 14 000 fois, se réjouit Sol Zanetti. Même le député péquiste dans Rosemont, Jean-François Lisée, l'a partagée sur les réseaux sociaux, souligne-t-il.
Tensions «interpartis»
«Avant la stratégie du Parti québécois, c'était de nous ignorer. Maintenant, nous sommes moins vus comme des ennemis», fait remarquer M. Zanetti. Selon lui, cela est un signe que les tensions «interpartis» se sont dégonflées et que les forces souverainistes veulent travailler ensemble pour se rassembler avant les prochaines élections de 2018. «Il y a un courant très fort pour y parvenir», souligne celui qui était candidat dans Jean-Lesage.
Il répète qu'Option nationale est prêt à s'unir avec quiconque qui aura les mêmes objectifs, soit faire de l'indépendance du Québec la mère des priorités. En attendant, en plus de ses vidéos, le parti a lancé son programme national des assemblées de cuisine dans la capitale nationale, une façon de tenter de convaincre les indécis à se joindre au mouvement souverainiste.
M. Zanetti fait d'ailleurs remarquer que les jeunes ne sont pas difficiles à persuader. C'est pour cette raison qu'il n'est pas du tout préoccupé par les sondages qui disent que la nouvelle génération ne croit plus au projet porté par celle de René Lévesque. «Mais si je ne pensais pas que ça ne pourrait pas augmenter [l'appui à la souveraineté], ça me dérangerait», avoue celui qui croit qu'avec beaucoup plus d'efforts de promotion de la part des autres partis indépendantistes, l'option finira par gagner le coeur de la majorité.
Dans l'intervalle, Option nationale fera son post-mortem de campagne électorale à la fin août tandis qu'un congrès spécial pour modifier ses statuts et règlements aura lieu cet automne afin de «faire en sorte qu'il soit impossible de détourner le parti de son but fondamental». Le moyen mis de l'avant? Le vote universel, soit de tous les membres, possible que par Internet. Sol Zanetti pourrait également être soumis à un vote de confiance, une perspective qui n'inquiète pas celui qui dit adorer son boulot de politicien.
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