Ni sabordement, ni fuite en avant

ON reste un très puissant symbole

Tribune libre

Le gouvernement péquiste est tendu comme une corde de violon. Sur la question nationale, le gouvernement péquiste n’est dans aucun déni. Il est seulement occupé à louvoyer et survivre à sa position minoritaire à l’Assemblée Nationale. Toutes les énergies sont réquisitionnées. Toutes les bonnes volontés sont appelées. Et tous les indépendantistes qui ne sont pas dans le déni voient bien qu’il s’en vient un mauvais quart d’heure à passer.
Pour parler net, à tous ceux-là qui rêvent (et j’en suis) à une sorte d’alliance de tous les indépendantistes, il sera demandé à ceux d’O.N., les plus fougueux, et principalement à ceux qui « rêvent » le plus fort parmi eux, combien de votes ce parti traîne-t-il dans sa besace ?
Des votes ! Pas de l’enthousiasme ! Pas de la ferveur ni du bla-bla ! Non, non, des votes ! Combien ? C’est l’élan même de notre Cause qui pourrait maintenant en dépendre.
Le gouvernement péquiste a avalé une très amère potion de realpolitik. Ce n’est pas une infamie. Tous les partis de gouvernement sont un jour rattrapés par la Realpolitik. Fort heureusement, le gouvernement de Pauline Marois ne fait pas exception. C’est un gouvernement « contraint » par la réalité, bien plus « contraint » qu’il ne peut contraindre, selon ce que nous aimerions qu’il fasse. Parce qu’il est minoritaire, il n’a qu’une main sur le volant et peine à contrôler l’agenda. Mais il tient le Micro du mieux qu’il peut, et reste capable pour cela de s’adresser à la nation. On l’a vu admirable récemment à Lac Mégantic.
À certains égards, la situation du gouvernement péquiste actuel ressemble à la situation du gouvernement Lévesque au lendemain du désastreux référendum de 1980, mais avec en plus la responsabilité qui s’est rajoutée de devoir racheter l’incommensurable gâchis de 1995, et dont Nous n’arrivons pas encore à Nous sortir de la mauvaise spirale qui en a résulté. Le gouvernement de Pauline Marois n’a pas (tous) les moyens de ses politiques. On peut le déplorer. Et c’est déplorable, en effet. Mais puisqu’il s’agit d’un gouvernement démocratique et non pas un gouvernement des soviets, cela est-il tant à déplorer qu’il s’agisse d’un gouvernement « contraint » par ce qui s’appelle la réalité politique québécoise ? Ceux qui font fi de la realpolitik peuvent avoir tort eux aussi, tout autant tort d’ailleurs qu’Aussant, qui a déjà lui-même si mal évalué les forces en présence à l’intérieur même du seul mouvement indépendantiste.
O.N. est un symbole. Un très puissant symbole. J’insiste : un très-très puissant symbole. Mais ce n’est pas demain qu’il sera un parti de gouvernement. C’est d’abord ce rôle-là, celui symbolique- et toute ingrat que cela paraisse- c’est ce rôle-là qui pourrait et qui devrait être assumé avec toute la dignité requise, et que notre Cause mérite tant, plutôt que d’envoyer partout ses plus fidèles militants à l’abattoir électoral… alors que, manifestement, à gauche, il ne se prépare aucune autre « vague » comme celle qui a emporté le Bloc, alors que, bien au contraire, s’il devait y en avoir une maudite « vague », elle proviendrait plutôt du camp ennemi de TOUS les indépendantistes. Dans cette dernière hypothèse, O.N. serait alors rejeté dans le même maelstrom que Q.S. et le P.Q.. O.N. ne compterait plus alors que pour quantité plus que négligeable. Tout enthousiasme et toute ferveur retombé, tout le puissant symbolisme d’O.N. serait retourné contre lui et surtout contre la Cause elle-même qu’il prétend défendre. Je l’écris comme je le pense : dans cette malheureuse hypothèse, Nous ne serions pas loin d’une infamie pire que celle de 1982.
Il est grand temps que la Cause Indépendance cesse de subir à répétition les désaveux du peuple québécois, sous le prétexte que le peuple n’aurait « pas encore compris », qu’il s’agirait d’un peuple « trop mou », à l’image d’un P.Q. plus mou encore, infesté de carriéristes. Il faut sortir l’indépendantisme de ce blabla débilitant. O.N. n’a aucun monopole ni aucun brevet sur la détermination indépendantiste.

Surtout, il est temps de préserver l’Avenir. Et quoi qu’en disent les nostalgiques, tous les « durs » et les caribous sur Vigile- ces « durs » qui auraient paraît-il « compris » ce que les « mous » seraient incapables de comprendre- cela a déjà été fait, oui, cela a été fait, préserver l’Avenir, précisément en faveur des vieux indépendantistes actuels, tous les « durs » et tous les « mous » ensemble, cela été fait au lendemain du désastreux référendum de 1980, lorsque les leaders péquistes du temps ont renoncé à marquer le P.Q. au fer rouge de l’indépendantisme le plus dur. Le reste a suivi. Pour longtemps jusqu’à maintenant, et pour longtemps encore. On peut le déplorer. Je l’ai déploré longtemps. C’était et c’est resté déplorable. (Et c’est vrai aussi, mais en partie seulement, que cela nous a fait perdre du temps…) Mais depuis, hélas, certains ont fait de cette désolation leur fonds de commerce, au point de retourner leurs canons sur ce qui fut et qui reste le Navire amiral. Qui sont donc ceux qui avaient « compris » alors, et ceux qui n’avaient pas « compris », et qui n’ont pas encore « compris », que le P.Q. a accepté il y a très longtemps de mettre son « option » en retrait pour pouvoir rester un parti de gouvernement ? Ceux-là qui n’avaient pas « compris » sont les mêmes qui béatifient maintenant Jacques Parizeau.
Il faut préserver l’Avenir MAINTENANT. Préserver l’avenir des plus jeunes, ce n’est pas être paternaliste, c’est agir avec respect et conséquence. Préserver notre Cause, cela va de soi, mais il est devenu impérieux, MAINTENANT, de préserver l’avenir des indépendantistes les plus fervents et les plus enthousiastes, et garder ainsi intact leurs chances de donner un jour leur mesure dans leurs convictions, qui sont finalement les nôtres.
Mais pour l’heure- et pour l’heure seulement, si on veut bien l’entendre en 2013, si longtemps après le premier référendum- nous n’avons pas tant besoin de ferveur ni d’enthousiasme que de la crainte salutaire que les forces fédéralistes puissent encore faire illusion. Le Canada est peut-être sorti de l’imaginaire des québécois, le Québec ne s’y est pas encore substitué. Nous nous laissons encore emporter par une mauvaise spirale, issue de deux référendums gâchés, comme si un jour quelque chose de bien pouvait en résulter. Seule une très lucide et très exigeante reconnaissance des forces en présence peut porter les indépendantistes à s’unir. L’inverse est hélas encore plus vrai : c’est d’abord le déni d’une très dure réalité politique qui fait se diviser les indépendantistes.
N’y aurait-il pas lieu de méditer un peu- juste un ti-peu- sur le dicton qui veut que nous ne sommes jamais aussi unis que devant l’ennemi commun…?
De cette sorte d’ennemis et de partis « ennemis », aussi bien québécois que canadiens, il en traîne suffisamment pour que les indépendantistes s’en choisissent, s’ils sont incapables de se choisir des amis. Binaire ? Partisan ? So what ! Ce n’est pas nous qui avons instauré puis entretenu à profit la mauvaise spirale de 1995. Mais c’est bien nous qui avons puissamment divisé nos forces et éparpillé nos votes il y a bientôt un an, ce qui Nous a valu un gouvernement minoritaire et « contraint » par l’Opposition… elle pourtant seulement dédiée aux intérêts de tous ceux qui s’opposent à l’Indépendance, au point qu’ils en constituent son fonds de commerce. Un détestable commerce par ailleurs. Profitable à seulement quelques uns parmi Nous, de mèche qu’ils sont avec le West Island le plus indécrottable et le plus anti-québécois. J’insiste sur le « anti-québécois ».Cela ne me gène pas une seconde. (J’écris sur Vigile et nulle part ailleurs…) Il y a là une admission à faire qui, si elle était faite, pourrait faire plus que redonner de l’élan à une Cause qui en a besoin¹: elle pourrait indiquer symboliquement, mais puissamment, un Cap sur le Chemin qui reste à parcourir, et dont nous en avons oublié les détours et les contours à force de tourner en rond.
Les symboles sont utiles. Cependant, ils ne sont pas faits pour qu’on s’essuie les pieds dessus … Vivement l’union sacrée de tous les indépendantistes et de tous les partis indépendantistes.
¹ Alors pourtant que les conditions n’ont jamais été aussi favorables à notre Cause.


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13 commentaires

  • Luc Bertrand Répondre

    27 août 2013

    Fin de mon commentaire précédent:
    Non, monsieur Haché, je le répète, ON ne sollicite pas et ne sollicitera JAMAIS un mandat de gouverne provinciale, car au pouvoir doit revenir tous les moyens de l'exercer de manière efficace et efficiente. D'ici à ce qu'il parvienne à convaincre les Québécois(e)s de le porter au pouvoir et de réaliser l'indépendance, son rôle sera précisément de placer les électeurs (et le gouvernement provincial de quelque couleur qu'il soit) "les yeux en face des trous" face à l'imposture de la gouvernance provinciale avec les moyens que le Canada nous impose. ON ne manquera pas de dénoncer les milliards de dollars qu'Ottawa investit, en notre nom, dans des programmes parallèles qui entrent directement en conflit avec nos propres intérêts et priorités, les ententes internationales qui ne répondent pas à nos besoins, les lois fédérales et les décisions des tribunaux qui vont à l'encontre de nos intérêts, etc. Il s'agira simplement d'opposer aux solutions du gouvernement provincial celles que permettraient la plénitude des pouvoirs d'un vrai État normal.
    Si Pauline Marois, Philippe Couillard, François Legault, les chefs des autres partis provincialistes et leurs successeurs attaquent ON sur son refus de gérer la seule province de Québec, ce sera libre à eux, mais je ne crois pas que ça tournera à leur avantage. Il y a tellement de précédents malheureux dans la gestion inefficace et insuffisante des enjeux strictement "provinciaux", peu importe le parti, qu'aucune solution avec les moyens actuels ne parviendra à "accoter" celles que nous ouvrira l'indépendance.

  • Luc Bertrand Répondre

    27 août 2013

    Monsieur Haché, je ne veux pas continuer à devoir vous relancer à nouveau, car ça démontre que la mise en garde de M. Ivan Parent (http://www.vigile.net/Une-liberte-mal-utilisee) est vraiment pertinente, parce que nous continuons notre bataille rangée! Pour ma part, ce sera ma dernière intervention pour le présent article.
    Lorsque je parle de prise du pouvoir par ON, c'est par l'élection d'une majorité de député(e)s à l'Assemblée nationale (i.e. 64 et plus). Compte tenu de toutes les distorsions que le conquérant de 1760 et son successeur, le gouvernement fédéral, nous ont imposées depuis 1792 et qui expliquent pourquoi nous nous trouvons dans la situation précaire actuelle, il n'est pas nécessaire d'obtenir une majorité absolue (50% + 1 voix) lors de l'élection qui aura porté ON au pouvoir, et par le fait même, signifié la volonté des Québécois(e)s de donner son 4% à Ottawa.
    J'ai déjà expliqué à M. Francis Déry (http://www.vigile.net/Entre-le-point-a-et-le-point-b-la) les justifications de l'approche élective par rapport au "référendisme" du PQ et de QS (et même d'ON puisque le référendum y apparaît encore au programme). Vous le dites vous-même dans votre dernier commentaire: l'Assemblée nationale constitue l'unique instance démocratique représentant le peuple québécois. Tout gouvernement élu a la légitimité de mettre en oeuvre son programme politique, puisqu'il en a fait explicitement la promotion au vu et au su des électeurs pendant la campagne électorale. Et si cette population est prête à élire un gouvernement qui ne reconnaît pas la légalité et la légitimité de la constitution de 1982 et des lois canadian sur son territoire (deux gestes de rupture avec le Canada), sa volonté est beaucoup plus légitime que cette loi fondamentale du Canada et sa charte des droits et libertés qui nous ont été imposées par Ottawa!

  • Marcel Haché Répondre

    26 août 2013

    @ Luc Bertrand.
    Votre position est quelque peu décevante. Peu importe son chef, si O.N. renonçait à la gouvernance provinciale parce que cela constituerait un piège « provincial », pour l’éviter, O.N. pourrait bien se laisser prendre à un autre piège, moins sournois mais plus dangereux que la gouvernance, le piège « électoral »: l’électorat ne consentira pas de sitôt à donner quelque mandat que ce soit à quelque parti que ce soit qui refuserait à l’avance de gouverner la belle province. Par ailleurs, tous les partis politiques québécois souhaiteraient avoir à combattre un parti qui dédaignerait à l’avance la gouvernance provinciale. Dans une telle hypothèse, l’électorat serait infiniment sensible aux arguments des partis s’opposant à O.N., qui se serait piégé tout seul.
    Sans mandat politique explicite, aucun parti, qu’il soit souverainiste s’il s’agit d’indépendance, ou qu’il soit fédéraliste s’il s’agit de rejoindre la constitution de 1982, aucun parti ne peut faire quoi que ce soit d’« irréparable » dans chacune de ces directions, diamétralement opposées, s’il ne détient pas d’abord l’aval de l’électorat, traduite en une solide majorité à l’Assemblée Nationale. Celle-ci demeure le siège incontournable de toute légitimité. La dernière chose à faire serait donc de bouder la seule institution que tous les québécois reconnaissent comme la leur sans partage. Et le pire alors, de très loin, serait de l’abandonner aux libéraux. Il ne peut rien sortir de bien du pire. Depuis le R.I.N. des années soixante, nous devrions pouvoir faire consensus sur le fait qu’il n’y a pas eu, jamais-jamais au grand jamais, un peuple québécois enflammé par l’idée d’Indépendance. Cette conquête reste à faire. Mais comment ?
    Les deux référendums québécois n’ont pas été perdus parce qu’ils auraient été ou trop près ou trop loin de la prise du Pouvoir par le P.Q. Les référendums péquistes ont simplement agi comme un truc électoral : c’est parce que le P.Q. s’était engagé à tenir référendum que l’électorat lui avait consenti les clés de la gouvernance. Sans l’engagement de tenir référendum, il est douteux que le P.Q. ait pu réussir à se faire élire au gouvernement. Et René Lévesque serait probablement aujourd’hui aussi méconnu que G.E.Lapalme. Voyez-vous, Luc Bertrand, j’ai la conviction que les « fédéraux » et le P.L.Q. inféodé ne craignent absolument pas les indépendantistes lorsqu’ils bavassent de référendum, et moins encore si nous entreprenions de bouder la gouvernance provinciale. Ils ne craignent en réalité qu’une seule et unique chose les simonacs : manquer d’oxygène, ce qu’est le pouvoir de toute gouvernance. Il suffit donc de les en priver, eux, et non pas nous. Évidemment, si l’ennemi c’est le P.Q. toute discussion devient ardue et toute union sacrée « sacre son camp »…
    J’espère que Vigile publiera le texte que vous annoncez et qui vous tient à cœur.

  • Luc Bertrand Répondre

    26 août 2013

    Fin de ma réponse à monsieur Haché:
    Concernant Option nationale, étant moi-même un transfuge du Parti indépendantiste (PI), j'ai été très critique, ici même sur Vigile.net, envers le refus de Jean-Martin Aussant de clarifier le processus d'accession à l'indépendance et son obsession d'un OUI majoritaire à un référendum pour signifier notre indépendance. Le fondateur d'ON m'a apparu trop candide et idéaliste face à l'absence totale de scrupules de nos ennemis fédéralistes et réfractaire à toute dissension au sein du Conseil national. J'ai d'ailleurs joint ma voix à d'autres membres déçus de la primauté de l'image sur la cohérence dans le programme du parti et qui ont qualifié ON de "PQ 2.0". S'il est choisi par les membres du parti le 26 octobre prochain, j'ai entièrement confiance que Jean-Claude St-André saura corriger la situation et faire d'ON un adversaire respectable lors des prochaines élections.

  • Luc Bertrand Répondre

    26 août 2013

    Merci, monsieur Haché, pour vos compliments. Si mon commentaire vous apparaît "carré", n'ayez crainte, je ne vise pas votre personne, car nous aurons nécessairement besoin de votre vote si nous voulons être souverains un jour! Je ne critique que les IDÉES. Et quand je réalise de plus en plus que le Parti québécois s'avère davantage un obstacle qu'un outil à la réalisation de l'indépendance, à plus forte raison quand trop de militants pourtant bernés persistent et signent pour le défendre coûte que coûte, ne soyez pas surpris de me voir tirer des projectiles vraiment pénétrants contre les arguments farfelus qu'ils avancent!
    Pour répondre à votre remarque à l'effet que "j'assassine" le PQ de la même manière que le ferait le PLQ, je vous donne raison à moitié. Je prépare un article de fond qui vise à faire réfléchir les derniers inconditionnels du PQ sur le sens qu'est devenu un vote pour ce parti, dans un contexte où il est vraiment minuit moins une - sinon déjà trop tard - pour nos chances de réussir notre projet de pays. Je vous l'accorde, les âmes sensibles ou les derniers fanatiques de ce parti vont le trouver vraiment dur!
    Je serais très surpris que les tirs libéraux visent les mêmes flancs du Parti québécois. Le PLQ n'en a cure de l'indépendance du Québec. Pour lui, sa stratégie repose sur le discrédit des décisions du PQ qui auraient nui à l'économie ou à l'image internationale du Québec. Le PLQ est le "parti par défaut du pouvoir", celui de l'establishment canadian qui souhaite le statu quo. C'est le parti de l'industrie privée et du pouvoir économique. Son argumentation est basée sur une logique essentiellement comptable, axée sur le présent et les projections des "think-tanks" économiques et occulte systématiquement le sabotage de l'État et de l'économie québécoise causé par les décisions du gouvernement colonial anglais et son successeur, le Canada anglais.
    Ensuite, si l'on veut être crédible et objectif avec la population québécoise que nous devons convaincre, on ne doit pas jouer à l'autruche pour "ménager" un parti qui a trahi sa base militante et dupé les électeurs. D'autant plus qu'il empêche le renouveau du mouvement indépendantiste en attirant et en corrompant les candidats les plus prometteurs. Il faut avoir une intégrité et des convictions à toute épreuve pour résister à un poste de ministre!
    J'aimerais croire que MM. Le Hir et Frappier n'ont pas édité mon dernier article (qui se voulait un épilogue à ma réponse à Robert Barberis-Gervais) par insécurité face au risque d'élection précipitée dès cet automne, ou pour être cohérents avec l'article de M. Ivan Parent (http://www.vigile.net/Une-liberte-mal-utilisee). Toujours est-il que je ne l'ai toujours pas vu sur le site de Vigile.net.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 août 2013

    Bonjour M. Haché,
    Vous avez l'intime conviction que la stratégie de la gouvernance souverainiste est la seule présentant la moindre chance de réussite. Je respecte votre opinion, que vous défendez fort bien d'ailleurs.
    Toutefois, il y a d'autres personnes qui ont acquis une toute aussi intime conviction que cette stratégie ne peut mener qu'à un cul de sac.
    Je me permet de citer un extrait d'un texte de M. Luc Bertrand, en réponse à un texte de M. Yvan Parent ("Une liberté mal utilisée..."):
    ===============
    De plus, la détention du pouvoir (provincial) constitue en elle-même un obstacle pour l’avancement, voire même la simple promotion, de l’indépendance. Lorsqu’on réussit à tirer son épingle du jeu, les gens ne voient plus la nécessité de faire l’indépendance. En tout cas, l’impulsion nécessaire pour y arriver en est inhibée. C’est ce qui est arrivé en 1980 alors que le PQ a trop attendu pour tenir son référendum. Malgré la célérité de Jacques Parizeau après son élection en 1994, l’enthousiasme d’après-Meech s’était déjà passablement estompé.
    Si, au contraire, on échoue à bien "gérer la province", on fait la démonstration de son incompétence ou de son manque de réalisme. Au lieu de comprendre que cet échec origine de l’insuffisance des moyens qu’implique notre subordination au Canada, le Québécois moyen y voit une preuve de l’incapacité de s’acquitter de plus grandes responsabilités (celles inhérentes à un vrai pays). On sait combien les médias n’en manquent jamais une pour induire cette perception au peuple mal informé que nous sommes.
    ==================
    Voilà, nous avons deux thèses tout à fait opposés.
    M. Bertrand explique assez clairement pourquoi, selon lui, votre thèse ne peut pas fonctionner. Maintenant, j'aimerais M. Haché que vous nous expliquiez pourquoi, selon vous, l'argumentation de M. Bertrand serait incorrecte.
    Merci.

  • Marcel Haché Répondre

    25 août 2013

    Mon propos n’est pas de blâmer qui que ce soit pour le passé¹. Pour ma part, j’ai critiqué le P.Q. souvent. Je crois qu’à bien des égards ce parti reste critiquable. Je reconnais cependant que la gouvernance souverainiste me paraît plus porteuse qu’aucune autre méthode politique. Et je suis capable de reconnaître que cette méthode politique reste un couteau à deux tranchants pour les indépendantistes.
    J’ai salué l’arrivée du P.I. Ses résultats m’ont déçu. Les débuts d’O.N. m’ont déçu. Ses résultats m’apparaissaient on ne peut plus prévisibles.
    Ce que les indépendantistes ont du mal à reconnaître, sans doute parce qu’ils sont les électeurs les plus motivés, c’est que notre Cause ne « pogne » pas tant qu’elle le mériterait, qu’elle pourrait même être en danger, non pas à court terme, mais à moyen terme, dans les 10-15 ans à venir. Je reconnais tout de suite que je n’ai pas de boule de cristal. Mais nous devrions envisager et reconnaître que nous sommes dans une mauvaise spirale historique, plutôt que de faire des wra-wra de joueurs de hockey.
    ¹ Si, quand même un peu, beaucoup même, oui : le référendisme du P.Q.M’a toujours fait c… J’ai toujours été opposé aux référendums « décisionnels ». N’ai jamais-jamais cru à ça.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 août 2013

    Pour vous, c'est sûr que l'échec, ou le demi-échec du PQ, est la faute de QS et d'ON. Évidemment, il est hors de question que le PQ lui-même ait contribué à son malheur.
    En 2008, l'ON n'existait pas encore. Si le PQ a été incapable de gagner l'élection, cela a sans doute été la faute de QS (3.78%) et du PV (2.17%).
    L'échec de 2007 sans doute été la faute de QS (3.64%) et du PV (3.85%).
    En 2003, ni QS, ni ON, n'existaient. Selon votre thèse, le PQ aurait donc dû l'emporter haut la main. Pourtant, il n'en fut rien. Alors, c'était à qui la faute cette fois-là?

  • Marcel Haché Répondre

    24 août 2013

    @ Gilles Verrier.
    Puissiez-vous être entendu chez O.N. Votre commentaire est parmi les plus « Politiques » que j’ai lus sur Vigile.
    L’Indépendance n’est nulle part au monde une vieille ou une jeune idée. C’est partout le même cri du cœur et la même espérance. Il n’y a pas de vrais et de faux indépendantistes.
    @ M. Chapdelaine.
    Il n’y a pas d’indépendantistes parfaits. Voyez Mme Harel, qui fait un pas de côté en faveur de M. Coté…

  • Marcel Haché Répondre

    24 août 2013

    @ Luc Bertrand.
    O.N. peut très bien faire le travail que le P.Q. ne fait pas. Mais rien ne justifie qu’il fasse le travail des libéraux, qui sont amplement capables de faire le travail tout seul.
    J’aime vous lire Luc Bertrand. Et puisque nous sommes tous les deux aux extrémités contraires du spectre politique, je vous répondrai aussi carré que vous avez commentez mon texte. Voici : O.N. peut être l’héritier historique du P.Q.. C’est contre-productif qu’il en soit l’assassin. Ces derniers ne font pas de bons héritiers. Dans le cas d’O.N. ce n’est d'ailleurs pas du tout certain qu’il y aurait quoi que ce soit à hériter… On jase.

  • Monique Chapdelaine Répondre

    23 août 2013

    Je suis entièrement d'accord avec vous, M. Haché, lorsque vous dites : Vivement l’union sacrée de tous les indépendantistes et de tous les partis indépendantistes.
    Je suis une indépendantiste de la première heure, qui avait adhéré à ON. Le candidat de ce parti dans ma circonscription m'a rayée de la liste des membres pour avoir posé des questions, notamment sur la possibilité d'une alliance avec le P.Q. et sur les conséquences de la division du vote. ON, un parti rassembleur ? J'en doute fortement.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 août 2013

    Si ON est clairvoyant et veut le bien commun et l'émancipation de la nation, il doit inclure dans sa stratégie le rôle du Parti québécois. ON peut être un pilier de l'indépendance et veiller au grain. En est-il capable ?
    Sous son fondateur, ON a été particulièrement conservateur - dans le sens traditionnel - en matière de jeu politique et de prise du pouvoir. Il faudra faire mieux et penser plus loin. L'indépendance n'est pas un concours de popularité électorale mais l'union de la nation dans un mouvement d'émancipation politique. Je ne comprends pas que tous les membres et sympathisants d'ON ne soient pas en même temps membres du Parti québécois. Être membre de deux ou trois partis n'est pas interdit. ON pourrait aussi jouer un peu plus finement sa détermination et travailler à l'union des forces, un peu comme le fait Nassan Nasrallah au Liban, qui, tout en étant chiite (Chef du Hezbollah) est d'abord patriote et il en appelle à toutes les bonnes volontés, sans faire de concession sur le plan de la détermination. Si bien que sa parole rassembleuse résonne beaucoup plus loin que le Sud Liban.
    ON doit éviter de s'enfermer dans un projet qui se soumet et se conçoit seulement dans les limites de la loi électorale du Québec, une loi pensée par des provinciaux au sein du Canada. Il doit faire éclater ces limites et embrasser le projet d'émancipation nationale avec plus d'envergure, plus de hauteur. C'est ce rôle de parti-mouvement qu'il peut jouer pour éventuellement se distinguer dans notre lutte. Il en a le potentiel, en aura-t-il la vision ?
    Ce qui manque, entre autres, c'est une doctrine et une vision claire de l'indépendance, problème que J-M Aussant avec ses qualités propres n'a pas su ou pu aborder. Des gens tels que Denis Monière et d'autres devraient, selon moi, exploiter davantage leur brillant potentiel pour alimenter le discours avec des mises à jour profondes (et qui d'ailleurs s'imposent), notamment dans le contexte de la menace du gouvernement mondialiste (le goulag informatique global en étant une assise), qui conjugue des forces opposées aux nations d'un type nouveau. Voir à ce sujet le dernier article de Richard LeHir. Il y a donc lieu de lier rapidement notre lutte à celle des patriotes français et à celle de tous les patriotes du monde, qui aiment leur pays, leur culture et leur identité, si on veut que le mot souveraineté revête encore un sens demain.
    ON se voit trop petit et il le restera si il n'échappe pas à sa vision limitée par la réussite dans le système. Cette vision doit être dépassée.
    Gilles Verrier

  • Luc Bertrand Répondre

    23 août 2013

    Monsieur Haché, n'essayez pas de nous flatter dans le sens du poil pour tenter de nous faire avaler le carriérisme du Parti québécois et nous présenter une victoire majoritaire de ce parti comme le point de départ indispensable d'un nouveau processus menant à l'indépendance! Il est, au contraire, grandement temps que cesse ce chantage malhonnête et de faire le point, sinon le procès, du Parti québécois et de la décision de ses chefs de subordonner systématiquement la promotion de la cause à la prise ou au maintien du pouvoir.
    Car c'est justement cet entêtement à s'enfermer dans ce régime constitutionnel qui nous a été imposé et qui a été conçu expressément par le conquérant de 1760 (et son successeur, l'État néocolonial canadien) pour oblitérer notre existence propre en tant que nation francophone.
    Et n'essayez pas non plus de vous approprier la jeunesse et l'avenir de notre nation pour marginaliser la frange d'indépendantistes qui a perçu le subterfuge des "z'élites" qui ont détourné le fameux "vaisseau-amiral" de sa mission pour accroître le confort de leurs privilèges. Au contraire, le PQ est devenu le principal obstacle des électeurs québécois dans leur rêve légitime de liberté. S'il faut que le PLQ revienne au pouvoir pour forcer la disparition du PQ, alors ne cherchons pas à détourner le destin! La nature a horreur du vide. Celui laissé par le PQ ne pourra qu'être comblé par ceux qui les autres partis qui cherchent à lui succéder pour enfin réaliser la cause!