Hommage à Pauline Marois et à Colette Roy-Laroche

Tribune libre

Ce n’est pas qu’il « faille payer pour ça », cette incurie du fédéral dans les transports ferroviaires, ce n’est pas cela qui est le plus désolant. Non, le plus désolant, c’est que ces gens-là pourraient bien triompher malgré tous les torts qui sont de leur côté.
Tous ceux-là à Ottawa qui ne sont pas du monde, disons-le, les « fédéraux », moins encore du monde que tous les voleurs de Montréal et de Laval, ils s’en tireront encore. Ils seront questionnés au Parlement par d’autres « fédéraux ». Ils auront toutes les réponses à toutes les questions. Tous feux éteints demain, une presse à genoux reprendra du service et pourra souffler au besoin les réponses à tous ceux qui ne représentent personne parmi Nous.
Nous-Nous-avons besoin encore… à Ottawa, d’un parti qui parle de Nous, qui témoigne de ce que Nous sommes et qui affirme haut de quoi Nous sommes capables, plutôt que de questionner et revendiquer, et ainsi Nous rabaisser, auprès de Nous-mêmes d’abord, mais aussi auprès de ceux qui, de toutes les façons qu’on regarde le malheur de Lac Mégantic, sont le plus souvent dans la condescendance sinon l’indifférence la plus coupable de ce qui arrive chez nous.
Nous avons besoin pour un temps encore…à Ottawa, d’un parti qui se tienne debout, debout comme le Bloc, plutôt qu’un parti de questionneurs obséquieux, comme le Bloc « d’avant » et le N.P.D. maintenant, lui cependant si heureux d’être assis à la même table que les coupables « fédéraux ». Nous aurions bien besoin encore…à Ottawa, d’un Bloc plus nombreux. Il en va de ce qui s’appelle notre dignité, sœur jumelle de ce qui s’appelle la légitimité politique. Aussi bien dire qu’il Nous provient d'Ottawa de l’indignité nationale.
Québec a montré du cœur à Lac Mégantic. Québec sait faire encore une fois. Et puis encore, eh oui, eh oui, Pauline Marois a montré qu’elle avait l’honneur qu’il Nous faut. Ce n’est pas la fin de tout, l’honneur, mais c’est le début incontestable et incontournable de toute chose qui aspire à la Grandeur. Et Nous sommes un « grand peuple », capable en même temps de régler ses comptes à ses corrompus et de venir en aide aux plus malchanceux parmi Nous.
Si Nous avons encore du mal à bien discerner et reconnaître l’honneur de notre première ministre, c’est peut-être que depuis trop longtemps, l’honneur avait déserté Québec. Nous avons subi longtemps, en effet, un gouvernement déshonoré dont le parti, maintenant encore la première opposition à Québec, continue d’abuser de son électorat et continue de se déshonorer. Nous commençons seulement à Nous mettre en règle avec l’exigence de l’honneur. Et encore…Rien n’est encore ni jamais assuré à cet égard… On nous dira peut-être qu’il n’y a pas d’honneur dans le malheur, le carnage et l’horreur de Lac Mégantic ou d’ailleurs. Je veux bien. Il faut faire la part des choses, en effet. Entre l’affliction ressentie par certains et la maigre douleur que nous pouvons seulement ressentir à distance, il y a une différence. Mais cette différence a quand même impérieusement commandé à notre seul gouvernement légitime qu’il réponde. Et il a répondu.
L’honneur, ce n’est pas un simple ruban coupé par un notable devant les caméras. Ces honneurs-là, qui triomphent seulement par beau temps, ils reviendront assurément à Lac Mégantic. Mais ils ne seront pas l’honneur. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment triomphant, l’honneur, ou si ce l’est, c’est seulement pour triompher des malheurs et des carnages. C’est avec beaucoup de simplicité que la mairesse de Lac Mégantic a démontré l’honneur qu’elle a, ainsi que le courage qui vient avec, dès les premières heures du grand malheur qui a si follement et si durement frappé sa communauté. C’est à cet honneur de la mairesse et à l’honneur de tout le monde de Lac Mégantic que Pauline Marois a répondu si admirablement pour Nous tous.

Well done Pauline Marois. Well done Colette Roy-Laroche.


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5 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    29 juillet 2013

    @ SSauvé
    Si c’est seulement la gouvernance souverainiste, ce n’est pas un problème véritable. Il s’agit seulement d’une méthode politique. Le référendisme de Claude.Morin fut essentiellement une autre méthode politique. Ce qui n’était plus une méthode politique raisonnable, c’était le remake de 1995 de Jacques Parizeau…
    Si c’est la conjoncture, il faut reconnaître qu’il y a Urgence de toute urgence...
    Mais si c’est Pauline-la-pas-fine, alors là...là il faudra une grande réflexion et une admission : Pauline Marois a du flair, ce qui est bien plus important que la drive.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    29 juillet 2013

    Monsieur Haché,
    De coeur avec vous...la tête a un peu plus de difficulté...

  • Marcel Haché Répondre

    28 juillet 2013

    Sur la même lancée...
    On ne la croyait pas capable de survivre à son parti. Elle a survécu à la deuxième puis la première opposition. Elle a survécu à un attentat il y a moins d’un an.

    On désespère de voir son gouvernement reculer. Il a reculé de ce qu’il fallait. Mais sur le fond, son gouvernement n’a pas cédé. Pauline Marois n’a rien cédé ni trahis personne. Elle tient bon et navigue à vue. Le navire amiral tient bon lui aussi. La ligne de feu est maintenue.
    Si la cause indépendantiste reste vulnérable, une majorité péquiste est néanmoins à portée de la main de cette femme que plus grand monde n’attendait. Nous mériterions avec elle un gouvernement majoritaire. Un gouvernement stable. Un gouvernement qui ne soit plus menacé pour des peccadilles, par tous ceux-là qui sont dressés contre Nous. Nous pourrions voir plus clairement qu’après s’être coupés de Nous, les libéraux seraient à la dérive. Même les caribous auraient les coudées franches…
    Surtout, Nous pourrions avoir la surprise de voir alors, enfin, enfin, enfin, que l’avenir du Bloc passe par Québec, une vague succédant à une autre…
    Que le navire amiral attende donc le bon moment et qu’il tire le premier, la chose a son importance, c’est-à-dire qu’il aille en élection avant les « fédéraux ».

  • Stéphane Sauvé Répondre

    26 juillet 2013

    Encore une fois, tout à fait d’accord avec Ougho. Vous faites bien de nous rappeler que ce dont nous avons besoin impérativement, c’est d’un Bloc renouvelé et inspiré d’une vision porteuse qui donne le goût de se donner un pays.
    Et pour se renouveler, les députés devront avoir toute une colonne vertébrale devant les libéraux et le NPD dont l’étoile pâlit semaine après semaine.
    Ce tonus et cette vigueur que nous appelons pour le PQ et le BQ lors des prochaines élections fédérales se manifesteront par une communication claire d’une vision d'un Québec indépendant sur le plan énergétique et sur le plan des transports. La création d'un "rapport de force" sans équivoque devrait-on dire.
    La carte à jouer, est certainement celle d’affirmer un Québec libre par des projets comme le Trensquébec. Un projet exceptionnel promu par un fier et tenace ex-député du Bloc (Jean-Paul Marchand) dans un domaine de compétence fédérale, qui comme on l’a vu dernièrement à Mégantic, n’est pas assumé par les Fédérastres.
    L’autre carte, moins évidente, sera celle de nous engager dans un projet ambitieux et nécessaire, soit celui de nous libérer de la production et la consommation d’énergie fossile (du moins telle qu'elles se font actuellement).
    Donc pour ceux au sein du PQ ou du BQ qui n’ont pas encore entrevu l’opportunité stratégique d’aller chercher des votes par un projet d’indépendance énergétique et par un transport ferrovier qui nous ressemble, il n’est pas trop tard. Vous avez encore une toute petite fenêtre de temps pour vous ajuster. Ce sera votre dernière chance de "bien faire" avant les prochaines élections.
    Un automne chaud et excitant en perspective. A moins que, "business as usual" soit à l'ordre du jour de certains professionnels de la politique...pour ceux là, ils vous restera le marriage des Desmarais prévu pour cet automne au musé des beaux art de Montréal: http://www.vigile.net/Mariage-princier-chez-les

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    26 juillet 2013

    Marcel Haché,
    Loin de vouloir court-circuiter le coeur de votre billet, l'honneur de ces deux grandes dames, il me plait d'appuyer une de vos phrases:
    "Nous avons besoin pour un temps encore…à Ottawa, d’un parti qui se tienne debout, debout comme le Bloc, plutôt qu’un parti de questionneurs obséquieux, comme le Bloc « d’avant » et le N.P.D. maintenant, lui cependant si heureux d’être assis à la même table que les coupables « fédéraux ».
    Quelle belle précision: "parti de questionneurs obséquieux comme le Bloc d'avant..."
    Je me voyais prêcher dans le désert pour le "petit carré Québec sur le bulletin de vote"... mais elle vient de là, la réticence, du Bloc d'avant! Le Bloc carriériste vieux de 20 ans, dont on a oublié le sens. Le Bloc créé pour un seul mandat... Par distraction, ou par honneur, on l'a balayé. Mais la cause de l'origine du Bloc est toujours là: une nation qui veut en éliminer une autre! Et ça rempire! Harper est le fils politique de John A. McDonald qui avait proclamé:
    Riel sera pendu même si tous les chiens du Québec jappent pour le sauver!" Et il fut pendu!
    "Le Québec sera beurré de glue, par pipe ou par train, sera peinturé de drapeaux rouges sur chèques d'assurance emploi, chèques personnels aux chercheurs scientifiques, même si tous ces indigènes se liguent (Niagara-on-the-Lake) à voter contre Paradis, Lebel, Blaney, Bernier (?)
    Ressusciter le Bloc Québécois sous son nouveau chef, entouré de députés-citoyens motivés à Bloc pour le Québec, et non pour ménager les sourires des "collègues du ROC"!