Contribution au débat sur une alliance des souverainistes

On peut encore influencer le cours des choses

Gardons confiance

Tribune libre

Le confrère Paul Cliche, bien connu pour sa contribution à l’unité de la gauche québécoises, vient de publier dans le journal Le Couac un article sur l’adhésion du PQ au néolibéralisme (1) . Il en fait l’histoire, à travers la succession des leaders de ce parti qui auraient conduit au seul point de vue des accommodements avec le capitalisme.
Je voudrais apporter ici certains bémols face à une telle affirmation.
Il est effectivement possible que le néolibéralisme du PQ, comme courant au sein de ce parti, continuera à se consolider de manière durable. Cela se produira d'autant plus si les forces de gauche, au sein du mouvement souverainiste, à l'intérieur du PQ, de même qu'à l'extérieur de celui-ci, ne font rien pour essayer de contrer cette tendance.
C'est en même temps notre opinon qu'une éventuelle alliance entre tous les souverainistes peut contribuer à faire reculer cette tendance. Déjà le SPQ Libre s’y emploie. Si nous, à l'extérieur du PQ, y ajoutons aussi notre poids via une alliance, nous pourrons peut-être ramener le PQ à de meilleures politiques, en vue d’une indépendance qui fera du néolibéralisme un projet pro capitaliste fragilisé, par rapport au projet de pays annonçant du neuf dans les rapports de pouvoir.
Cela pourrait d'autant plus donner de bons résultats qu'une telle alliance aura été négociée sur la base d'une sorte de programme minimum commun qui reprendrait au moins en partie plusieurs des éléments de programme de Québec solidaire, ainsi que d'Option Nationale, qui ont au demeurant plusieurs points en commun, au niveau de leurs propres programmes politiques respectifs. Ce serait certainement mieux que de rester chacun dans notre coin, et laisser en plus le PQ continuer dans sa dérive.
Ceux et celles qui pensent qu'une telle alliance ne pourra jamais marcher, devrait se rappeler ce qui se passa en 1995, lors de la dernière campagne référendaire; une alliance fut alors conclue entre, d'une part, le mouvement souverainiste, et d'autre la défunte ADQ fédéraliste, sans qu'il ait eu besoin de faire trop de compromission sur les buts de cette campagne référendaire. Si cela fut alors possible, il devrait être tout autant possible, pour l'ensemble des trois grandes formations politiques souverainistes ,de trouver un minimum de terrain d'entente, dans le meilleur intérêt de la relance du combat souverainiste, ainsi que pour le Québec dans son ensemble.
À la fin de novembre, dans la vieille Capitale, avait lieu un Conseil National de Québec solidaire et un des sujets abordés fut justement la question des alliances.

Notre responsabilité est grande; il s'agit entre autres choses de combattre le sectarisme, comme nous l’avons tous fait, pendant des années, pour sortir la gauche de sa propre marginalité. Ça nous a réussi. Sans une stratégie similaire pour l’unité des souverainistes, nous pousserions certains éléments plus hésitants du PQ dans leurs derniers retranchements, vers la droite québécoise. Ce serait une faute.
Les marxistes-léninistes, dont j’étais, ont jadis fait une erreur d’ultra-gauche du même type, et celle-ci a objectivement favorisé, par la suite, les arguments des éléments les plus à droite au PQ. Nous n’avons pas le droit de tomber dans le même panneau; notre devoir face au peuple du Québec, envers toute notre nation, est au contraire de tirer de justes leçons de cette époque où les chapelles se multipliaient et s’invectivaient au nom de la pureté de l’idéal révolutionnaire.
Est-ce qu'une éventuelle alliance à trois, avec Option Nationale, Québec solidaire et le PQ, ne permettrait-elle pas justement de rendre en même temps le projet de pays quelque chose de beaucoup plus réalisable sur un horizon pas si lointain ?
Ce serait tout autant une erreur de conclure, sur la seule base des obstacles toujours bien en place, face au projet d'alliance, qu'on devrait s'en tenir, au moins pour le moment, à notre seul projet du combat contre le capitalisme. Ou encore de retomber dans le panneau consistant à notre tour à secondairser à nouveau le combat pour l'indépendance. Comme si, de toute manière, ce combat pour une plus grande justice sociale pouvait être dissocié du combat pour notre propre indépendance nationale.
Nous, au Parti communiste du Québec, considérons que le combat pour l'émancipation sociale et nationale sont étroitement liés. Vous conviendrez en même temps avec moi que le projet communiste n’est pas ce qu’il y a de plus imminent, ici au Québec. Non qu’il faille mettre le socialisme de côté, mais cette option demande de notre part un regard modeste sur ce dont nous sommes nous mêmes capables dans les circonstances. Le socialisme, que nous décrivons dans notre propre programme, demande l’adhésion d’une masse critique de salariés que nous ne pouvons prétendre avoir encore convaincus. Disons en même temps que l’apprentissage d’un mode de gouvernement socialiste est encore à l’ordre du jour des débats entre révolutionnaires, communistes, ou partis ouvriers dans le monde.
Québec solidaire ne se définit pas lui-même comme étant un parti d'inspiration clairement socialiste. Il ne va pas aussi loin, même s'il se dit par contre anti-capitaliste. Force est en même temps de reconnaître, même avec un programme plus modéré, mais tout de même beaucoup plus radical que celui du PQ, que Québec solidaire est encore loin de regrouper des appuis d'une majorité de Québécois et de Québécoises.
Par contre, et en lui-même, le projet d’indépendance du Québec continue toujours, envers et contre toute la propagande pro-fédéraliste, à recueillir un très large appui dans la population. Un tel projet signifierait en même temps un immense progrès démocratique qui aboutirait à une liberté bien plus grande au cœur de la mondialisation impérialiste. Il y aurait alors encore bien plus d’opportunités de nous rapprocher d’un socialisme éventuel, dans la mesure où une telle vision aurait en même temps gagné une adhésion de la part d'un plus grand nombre de gens au Québec.
Comme je le soulignais plus haut, il n’y a toujours pas de révolution imminente chez nous au Québec, même avec un mouvement comme celui des étudiants. Les plus sectaires d’entre nous n’oseront peut-être pas l’admettre, mais s’il y a une révolution au Québec, elle aura sans doute plus le visage d’un combat anti-impérialiste conséquent et de longue portée. L’histoire du Québec ne s’arrêtera pas au lendemain de l’indépendance.
Tout cela pourra éventuellement nous amener à vivre des périodes de plus grandes effervescences , à condition encore une fois, que l’objectif de mener le Québec plus loin, soit en même temps partagé par beaucoup plus de gens, en particulier les salariés.
Là encore, une éventuelle alliance entre toutes les forces souverainistes pourrait contribuer non seulement à favoriser une telle accélération de ce processus, mais aussi de redonner en même temps beaucoup plus de confiance à un très grand nombre de ces même gens, d'autant que bons nombre d'entre eux adhèrent d'ores et déjà en grande partie au projet souverainiste.
Leurs leaders, en tout les cas, font souvent état de leur impatience envers cette cause. Au point où se créent aussi toutes sortes de forums, de regroupements, et de site WEB, … où tous font valoir un point de vue qui donne d'ores et déjà un apercu de ce que pourait être un projet de société pluraliste dans un Québec indépendant.
Est-ce à dire que nous devrions renoncer à affronter, au jour le jour, les affres du libéralisme économique et politique ? Absolument pas. Est-ce que la tentative de renouveler la social-démocratie pour s’en prendre aux mesures néolibérales après des années d’attentisme pendant les Trente Glorieuses est tout ce qui devrait mobiliser Québec solidaire, les syndicats ou les groupes populaires ? Pour avoir laisser perdurer l’illusion de s’accommoder d’un régime capitaliste, les réformistes sont de plus en plus acculés au pied du mur. Devrions-nous les laisser encore à eux-mêmes ? Et renoncer à un projet accessible qui pourraient en même temps les inclure ?
Sûrement pas ! C’est justement pour avoir enduré que le PQ oscille entre la droite et la gauche depuis tant années, tout en lui cédant le monopole de la question nationale, que les sociaux démocrates de gauche hors du PQ se retrouvent maintenant en retard sur leur objectif de libérer le Québec.
Le retour aux applications des théories économiques de Keynes ne sera pas suffisant. Éveiller le Québec au parcours de son émancipation nationale n’a pas de sens si on met en même temps de côté une population majoritairement composée de salariés. Lier l’émancipation sociale et émancipation nationale devra forcément devenir avec le temps une condition inévitable de la lutte pour un Québec libre.
Les réformistes du PQ, et la famille sociale démocrate dans son ensemble, ne pourront éternellement escamoter la tâche autour du projet politique de libération. Certains membres de la direction du PQ voudraient sans doute pérenniser l’ordre établi de la société capitaliste entre les salariés, marchands et non marchands. Mais devant une gauche qui prend de plus en plus à cœur le sort et la condition de la majorité, le PQ ne pourra pas reculer indéfiniment l’échéance du passage à l’indépendance à laquelle participent de toute manière ces mêmes salariés, et qui devront nécessairement avoir aussi une voix au chapitre, avec leurs programmes déjà bien élaborés. Cela s'applique tout autant à Québec solidaire, de même qu'à toutes les autres forces de gauche, y compris nous mêmes, les communistes. Tout cela va aussi dans le sens de travailler à réaliser une éventuelle alliance entre tous ces forces.
Ces programmes, dont je viens de faire référence, contiennent déjà l’embryon politique d'un futur Québec souverain. Nous devons en être aussi fiers que ces PQistes qui veulent parfois nous narguer, mais qui demandent aussi, et en même temps, à leurs propre dirigeants de ne pas rejeter pour autant l’option de l’unité au sein du camp souverainiste. À nous de démontrer également un maximum d'ouverture face aux défis communs qui nous attendent encore.
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(1) : Voici le texte de notre confrère Paul Cliche :
Le 5 octobre dernier, le ministre des Relations internationales et du Commerce extérieur, Jean-François Lisée a fait connaitre l’appui sans réserve du nouveau gouvernement péquiste au libre échange avec l’Europe. C’était lors d’une rencontre entre une quarantaine d’organisations de la société civile avec l’ex-premier ministre péquiste Pierre-Marc Johnson qui agit maintenant comme négociateur du Québec pour l’Accord économique et commercial global (AÉCG) entre le Canada et l’Union européenne.
Puis le 31 octobre, lors du discours d’ouverture de la session de la nouvelle législature, la première ministre Pauline Marois a confirmé cet appui de façon non-équivoque. Elle a précisé que -comme sous le gouvernement Charest- le Québec participera en concertation avec Ottawa au déroulement des négociations de l’entente canado-européenne. Voilà des prises de position qui ont tout au moins le mérite de la clarté contrairement à bien d’autres dans les domaines social, environnemental aussi bien que national. En affichant d’entrée de jeu ses couleurs, le nouveau gouvernement indique donc qu’il va poursuivre la liaison que le PQ entretient avec le néolibéralisme depuis un quart de siècle. Il démontre aussi que la pseudo gouvernance souverainiste n’est qu’un hochet destiné à calmer les militants.
Un changement d’orientation majeur dès 1987
On se rappellera que c’est le Parti québécois qui, en compagnie du gouvernement conservateur de Brian Mulroney, a agi comme fer de lance pour plonger le Canada dans l’aventure du libre-échange nord-américain vers la fin des années 1980. En s’en faisant les champions, les dirigeants du PQ ont alors opté alors pour les consignes néolibérales inscrites au cœur des accords négociés par les administrations Reagan et Mulroney.
Devenu subitement la coqueluche du Conseil du patronat, des grandes entreprises et des chambres de commerce, le futur premier ministre Bernard Landry a effectué pendant deux ans une tournée bien rémunérée où, côtoyant à l’occasion Paul Desmarais, Laurent Beaudoin et tutti quanti, il a prononcé plus de 150 conférences. Désormais porte-étendard de la mouvance néolibérale, il publié, en 1987, un livre où il a défendu le projet Reagan-Mulroney avec la fougue d’un croisé ou au contraire, comme le prétendent certains, d’un mercenaire à la solde de l’establishment financier. De plus, c’est grâce à la formation souverainiste que Mulroney a été réélu en 1988 aux dépens du Parti libéral qui s’opposait alors au libre-échange. Mais pas pour longtemps comme on devait le constater par la suite sous Jean Chrétien. De plus, ce virage à 180 degrés s’est effectué sans débat public.
Malheureusement, il ne s’est pas agi d’un dérapage sans lendemain mais d’un changement idéologique maintenant inscrit dans l’ADN du PQ. Plusieurs analystes ont d’ailleurs documenté abondamment cette funeste entreprise où Lucien Bouchard et Bernard Landry ont joué un rôle capital dans l’assujettissement de l’État québécois aux diktats des grandes entreprises. C’est avec l’arrivée au pouvoir de Lucien Bouchard en 1996 que le Québec s’est engagé résolument sur la voie du néolibéralisme. L’opération malheureusement peu publicisée de la déréglementation à grande échelle menée dans les coulisses à compter de 1996, sous la gouverne des hommes d’affaires Bernard Lemaire et Raymond Dutil, est révélatrice. Pendant ce temps, l’opération déficit zéro, de même farine, était menée tambour battant sous les feux de la rampe. Le Québec est alors devenu en quelque sorte un des principaux champs d’expérimentation du néolibéralisme.
Landry et Marois maintiennent le cap fixé par Bouchard.
L’accession de Bernard Landry au poste de premier ministre, en 2001, a été marquée par la tenue du Sommet des Amériques à Québec. Ce dernier a appuyé fortement la mise sur pied d’une zone de libre échange sur les continents sud et nord américains (ZLÉA) qui ne s’est finalement pas matérialisée. Le seul regret exprimé par le nouveau premier ministre était que le Québec n’ait pu participer à l’évènement en tant que pays souverain.
Comme prévu le gouvernement Landry n’a pas modifié l’orientation néo-libérale du gouvernement péquiste mettant ainsi la table pour le gouvernement Charest qui allait lui succéder en 2003. En état de contradiction flagrante, le premier ministre n’a toutefois pas cessé de se proclamer social-démocrate. En vérité, durant les sept années du régime Bouchard-Landry on a assisté à la mise en œuvre d’un néolibéralisme de facto pratiqué par plusieurs ministres péquistes, notamment Joseph Facal -signataire en 2005 du manifeste des «lucides» en compagnie de son ancien chef- qui n’a cessé de louanger les vertus du néolibéralisme et a réclamé une réduction du rôle de l’État.
Dans son livre intitulé Le virage à droite des élites québécoises, le sociologue et essayiste Jacques B. Gélinas écrit qu’à la veille du scrutin de 2003, où les libéraux allaient prendre le pouvoir, plusieurs se posaient la question suivante: Pourquoi le parti porteur de l’idéal souverainiste ne peut-il formuler même l’ébauche d’un projet de société articulé comme le souhaite la population depuis la Commission Bélanger-Campeau tenue au début des années 1990? Comment voir clair dans une situation où un PQ, prétendument de centre-gauche, avait gouverné à droite depuis 1994?
Il est éclairant de constater qu’il y a continuité de pensée dans ce domaine entre Pauline Marois et ses deux prédécesseurs. Vice-première ministre, elle a, en 2002, proposé de «recentrer l’État, de confier plus de responsabilités aux décideurs du privé et de faire davantage confiance aux individus». Elle n’a pas osé proposer de diminuer le rôle de l’État, mais elle voulait qu’on lui confère «un rôle différent, un rôle d‘allié». Elle voit émerger «l’État stratège», en expliquant que «pour parler comme les hommes d’affaires, on pourrait appeler cela un positionnement stratégique».
De plus, lors d’un colloque, tenu en mars 2010, la chef du PQ a proposé que l’enrichissement individuel supplante l’enrichissement collectif dans le domaine du développement économique. Puis, la nouvelle première ministre proclame l’appui de son gouvernement au projet d’entente canado-européen dans le discours inaugural du 31 octobre dernier. Sa position est pour le moins surprenante lorsqu’on constate que plusieurs observateurs formulent de nombreuses critiques à l’égard de ce projet d’accord qui doit être finalisé prochainement sans qu’on ne sache trop ce qu’il contient; sinon qu’il peut porter atteinte directement à l’autonomie du Québec. Serait-ce que le néolibéralisme s’est incrusté dans le substrat idéologique de du PQ?
Néolibéralisme à la sauce québécoise ou social-libéralisme à la sauce «troisième voie»?
Par ailleurs, certains appliquent le terme social-libéralisme à la politique péquiste qui s’inspirerait non pas de la social-démocratie, comme le prétendent les ténors péquistes, mais de la «troisième voie» préconisée par les Tony Blair et Gerhard Schröder de ce monde. On sait que cette dernière veut adapter le discours socialiste à l’économie de marché en favorisant le développement économique tout en mettant en place des mécanismes de redistribution qui perturbent le moins possible cette dernière. De la realpolitik quoi…
Mais cette thèse comporte un hic. La conception de la mouture québécoise a précédé de quelques années l’émergence contemporaine de la «troisième voie». Les dirigeants du PQ n’auraient-il pas plutôt concocté un modèle sui generis de néolibéralisme qui, lorsque que ce dernier est revenu au pouvoir en 1994, a opéré un hiatus majeur avec le modèle social-démocrate issu de la Révolution tranquille? Seul un aveuglement volontaire, causé par des préjugés a priori favorables, peut expliquer pourquoi cette coupure, pourtant bien réelle, a été occultée jusqu’ici et l’est encore par la plupart des analystes de la scène politique québécoise. Deux exemples en réaction au récent discours inaugural illustrent ce genre de désinformation:
- C’est ça du vrai progressisme, commente Pierre Paquette, ex-député bloquiste et ex-secrétaire général de la CSN, en paraphrasant un héraut du néolibéralisme, la revue The Economist.
- «Le nouveau gouvernement se lance dans une nouvelle restructuration de l’État qui a pour but de restaurer le modèle québécois en le rafraîchissant», ajoute Rudy Le Cours, analyste à la Presse Affaires.


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 décembre 2012

    @Yves Rancourt
    Vous parlez du PQ comme s'il n'était pas à droite présentement. Pourquoi serait-il moins à droite après l'indépendance ou plus à gauche ?
    Le problème de certains souverainistes, c'est qu'ils voterait en faveur de l'indépendance, même si le chef du PQ serait Stephen Harper ou Jean Charest. Pour certains, Hitler lui-même serait agréable à leurs yeux, s'il était un souverainiste. Pour eux c'est l'indépendance à n'importe quel prix, ils seraient même prédisposé à vendre leur propre mère pour y arriver et leur problème actuel pour eux c'est qu'il y a des souverainistes qui ont encore une conscience.
    À savoir maintenant, si je déteste le PQ et bien évidemment que je le déteste autant que vous pouvez détester le PLQ ou le PC de Stephen Harper, car le PQ a détruit des vies et tant aussi longtemps que vous n'allez pas comprendre cela, le projet d'indépendance ne se réalisera jamais.
    À savoir maintenant, si tous les membres de QS pense comme moi, peut-être pas tous, mais je dirais qu'un bon nombre d'entre eux pense comme moi et cela à divers degré d'indignation selon le vécu de chacun.

  • Yves Rancourt Répondre

    28 décembre 2012

    @ Le Chevalier du Lys,
    C'est le clou de la journée! Selon vous qui lisez si bien dans le coeur de tout un chacun, les électeurs de QS ne voteraient pas en faveur de la souveraineté si le projet de référendum était piloté par le PQ, de crainte de se retrouver avec un gouvernement de droite après l'indépendance. Si je comprends bien, mieux vaut rester dans le Canada avec la droite de Harper au pouvoir qu'avec un PQ au pouvoir après l'indépendance! Quel raisonnement!
    Il faut l'haïr pas à peu près le PQ pour tenir de tels propos. Si par hasard c'était vrai et que c'est également ce que vous pensez, ça en dirait long sur la profondeur des convictions souverainistes de certains. Je m'arrête là.
    Salutations.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 décembre 2012

    Pour Le Pélican
    Parceque vous croyez que le PQ est à l'écoute du peuple, j'en doute fort. L'insatisfaction envers le gouvernement libéral n'est pas vraiment moins élevé que celui du PQ en ce moment. Ensuite, le PQ a perdu des votes que par sa faute et sincèrement un vote de moins pour le PQ est un vote de moins pour le PLQ, car c'est du pareil au même. Vous vivez encore dans l'illusion que Jean Charest serait différent de Pauline ou que le PQ serait différent du PLQ, car même sur le plan économique, Stephen Harper pourrait très bien se réincarner en chef du PQ en ce moment.
    Pour Yves Rancourt
    C'est justement là, le problème du PQ, car il n'est plus à l'image de ses membres et cela depuis longtemps. Le drame des péquistes c'est qu'ils croient encore que leur parti est souverainiste ou même progressiste ou de gauche. Vous ne semblez pas faire la différence entre le PQ des députés et celui de ses membres. Ensuite, lorsqu'on vote par stratégie, on vote généralement en se bouchant le nez pour éviter de vomir, ce qui nous ammène à la conclusion que le vote du PQ ne représente plus grand chose.
    Pour ce qui est de QS, bien que je ne sois pas membre de ce parti, sachez que les électeurs de QS ont plutôt tendance à se dire que si le référendum serait piloté par le PQ, ils voteraient contre car un grand nombre d'entre eux se disent que cela ne vaut pas la peine de quitter le Canada pour rejoindre un Québec indépendant qui serait à l'image du Canada tel que proposé par le PQ. La gauche est une condition pour un grand nombre d'entre eux à voter en faveur de l'indépendance. C'est en cela que votre sondage brouille les cartes, car dans sa formulation, elle laisse sous entendre que le projet d'indépendance serait piloté par la droite. Il n'y a pas de position neutre vis-à-vis le projet d'indédendance, c'est soit la droite ou la gauche et c'est une chose que ON ne semble pas avoir compris. Ensuite, sachez que les membres de QS pour la grande majorité d'entre eux sont d'ancien péquiste autant que les membres de ON, mais des péquistes qui ont vécu ou vu de leurs yeux les injustices du PQ et c'est d'ailleurs pour cette raison que QS est issu du milieu communautaire.
    Avec un langage cru venant d'un travailleur social cela va peut-être vous aider à comprendre.
    Est-ce qu'avec l'indépendance du Québec, le gouvernement du Québec va t'il continuer à chier sur la tête des plus pauvres comme en ce moment ?
    Est-ce qu'il va continuer à mépriser les pauvres ou à entretenir les préjugés à leur égard ?
    Croyez-vous sincèrement que celui qui chie constamment sur la tête des plus faible peut les convaincre d'adhérer au projet d'indépendance ?
    Et bien c'est pour cette raison que vous avez un résultat de 50% en faveur de l'indépendance chez QS car le projet d'indépendance est piloté par un PQ qui n'a jamais cessé de commettre des injustices dans le passé comme dans le présent. Un parti qui prône l'injustice sociale ne sera jamais en mesure de convaincre les gens à adhérer au projet d'indépendance, surtout ceux qui sont victime de cette même injustice sociale.

  • Yves Rancourt Répondre

    27 décembre 2012


    @ Le Chevalier du Lys,
    Vous dites: "Moi, ce qui me renverse, c'est de voir des souverainistes qui croient encore que le PQ est souverainiste". Je ne suis pas membre du PQ mais je voudrais vous répondre parce que votre affirmation est erronée. D'abord, dans mon livre à moi, en régime démocratique, un parti politique c'est d'abord et avant tout ses membres, avec leurs attentes et leurs convictions; ce sont les membres qui définissent un parti et non ses dirigeants. Or, selon le sondage Léger du 24 novembre dernier, 83% de ceux qui appuient le PQ voteraient en faveur de la souveraineté s'il y avait un référendum aujourd'hui( c'est plus que le 80% d'ON et beaucoup plus que le 50% de QS). Qu'on le veuille ou pas, ces chiffres, il me semble, démontrent de façon très nette que le PQ est et demeure un parti très fortement souverainiste.
    Je ne sais pas pourquoi vous vous acharnez à répéter à dire le contraire sur ce site. Espérons que ce n'est pas une certaine partisanerie qui vous aveugle et vous empêche de voir des réalités aussi évidentes.
    Mes salutations à vous.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 décembre 2012

    Au chevalier du Lys...Il n'y a pas de pays qui soit advenu par génération spontanée...Il n' y a pas de pays qui soit advenu avec une recette à gâteau ou une insipide histoire de couchette ou de LIT ...Un pays advient quand le peuple veut qu'il advienne , dans un temps donné ,après quelques fois des hésitations , des pas en avant , des pas en arrière , des remises en question , des révisions de stratégie , des succès et des échecs...Il faut être à l'écoute du peuple , pour être là quand il sera prêt...QS et ON nous ont fait rater le Printemps Québécois avec leur racolage éhonté lors de la GGI , nous ont fait manquer Cap sur l'Indépendance , ont presque réussi à faire réélire le PLQ...La situation ne se répétera plus...75% d'insatisfaction envers le gouvernement libéral , 80% des nôtres voulaient un changement de gouvernement , le gouvernement Harper nous paraissait du moyen-âge sans représentativité chez-nous...Qui sait ce qu'il aurait pu advenir ? Et non , le Grand Vizir de Nicolet a donné son comté à la CAQ , le siège de Françoise David a coûté vingt comtés , elle viendra sans doute nous répéter, comme Amir, ad nauseam,son folklorique discours gogauche...

  • Archives de Vigile Répondre

    27 décembre 2012

    Pour Le Pélican
    Moi, ce qui me renverse, c'est de voir des souverainistes qui croient encore que le PQ est souverainiste. Nombreux les souverainistes de mon entourage qui ont voté pour le NPD en se disant qu'il n'y avait plus de différence entre le BLOC et le PQ et que tant qu'à voter pour un parti de droite qui n'est même plus souverainiste aussi bien voter à gauche.
    Lorsque le PQ n'est même plus capable de se distinguer du PLQ et qu'on a l'impression de voter pour Charest en votant pour Pauline, cela devient un peu ironique de croire qu'on vote encore en faveur de l'indépendance en votant pour le PQ. C'est cela la réalité.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 décembre 2012

    Ah... ce que les fédéralistes doivent avoir mal aux côtes...de rire , de leurs bons coups...se féliciter de l' efficacité du conditionnement médiatique de l' électorat qu'ils ont instauré...condamnant la majorité française du Québec à l'incapacité de s'élire par elle-même pour elle-même un gouvernement majoritaire efficace et ce , sans avoir à infiltrer le camp adverse...perpétuant à jamais , dans les faits , une situation d'apartheid puisque sans l'appui de la minorité , un gouvernement majoritaire efficace ,est devenu impossible...que des souverainistes se réjouissent de la courte victoire du PQ et de la défaite du BQ , me renverse...

  • Archives de Vigile Répondre

    26 décembre 2012

    Il faut renoncer à cette idée que l'unité des souverainistes se fera dans une diversité de gauche à droite. Il y a trop de souverainiste de gauche qui veulent noyer la gauche inconsciemment en s'alliant avec la droite, alors qu'une tel alliance n'est que nuisible au projet d'indépendance. Il faut sortir de cette croyance qu'il y a beaucoup de souverainiste de droite à rallier. L'indépendantisme est profondément à gauche et le seul moyen d'unir les indépendantiste demeure l'unité de la gauche. Tous les sondages démontre que les québécois sont majoritairement à gauche. L'élection du NPD au fédéral a démontré que ce n'était pas un vote de sympathie pour la personne de Jack Layton, mais bien un vote de gauche.
    C'est la gauche qui c'est exprimé à travers le vote du NPD et cela même si ce dernier ne représente plus vraiment la gauche, car il n'y a pas de version canadienne de QS au niveau fédéral. Les francophones ont voté contre le conservatisme de Harper et le Bloc étant trop affilié au néo-conservatisme du PQ ne représentait plus ce contre-poids de gauche qui est devenu nécessaire pour contrer le conservatisme de Harper. Lorsque l'adversaire se radicalise, l'opposition se radicalise pour contrebalancer et le Bloc n'arrivant plus à se distinguer profondément au politique néo-libéral du PC, un vide à gauche fut créé et c'est le NPD qui a rempli ce vide que le Bloc avait créé en s'alliant trop avec le PQ néo-libéral.
    La défaite du Bloc est une défaite du PQ et le PQ a réussi à sauver ses meubles que par son chantage du vote "stratégique" contre Charest l'épouvantail. La prochaine élection pourrait très bien produire le même effet de vague orange avec QS, car le PQ n'arrive même plus à se distinguer du parti libéral dans ses politiques. Le PQ a réussi à creuser encore plus ce vide à gauche que le Bloc avait laissé derrière lui.
    L'avenir du projet indépendantiste ne repose actuellement que sur la capacité d'unir ON et QS, car l'effet catalyseur que cela produirait serait dévastateur pour le PQ mais très bénéfique pour le projet d'indépendance.

  • Chrystian Lauzon Répondre

    26 décembre 2012

    D'abord, je dois dire être contre tout dogmatisme, tout esprit doctrinaire et toute idéologisation de l'État: ce dont peuvent se passer des mesures simplement citoyennes, toute comme je suis favorable à l'entière laïcisation de l'État et des citoyens - le temple intérieur à l'individu devrait être le seul lieu de ses croyances autonomisées. Je suis donc pour le socialisant sans le socialisme.
    Tout système politique citoyen véritable devrait être paraidéologique selon moi, permettant d'aller chercher le meilleur des idées sans se prendre dans l'horreur de la fixation... hiérarchisante. Ce qui explique pourquoi je ne suis pas parti "pris", mais idée prenante: l'indépendance est d'abord citoyenne et seul le peuple peut faire d'une indépendance politique une représentation démocratique au sens fort et large.
    Cela étant dit, monsieur Cliche parle d’un « aveuglement volontaire » du PQ face au néolibéralisme. Personnellement, je pense que le PQ ne s’est jamais conçu autrement que comme un parti à mesures « socialisantes », à l’intérieur d’une cadre capitaliste et néolibéral.
    Il n’y a pas d’économistes au Québec qui fassent une critique ouverte du néolibéralisme (Léo-Paul Lauzon est comptable et... pertinent mais clowné hélas!), non idéologique mais citoyenne, sur la place publique, même si c’est une urgence.
    Urgence pour 2 raisons :
    1- Se dissocier de la faillite économique mondiale, zone euro en tête;
    2- Ouvrir une fenêtre médiatique (Télé-Québec) pour informer le peuple. Le résultat d'un vote électoral repose à 80% sur la couverture médiatique télévisuelle.
    Pauline Marois agit en sens inverse de ces mesures, favorisant un État-privé plutôt que citoyen; et Jean-François Lisée se révèle pantin sur l’Accord économique et commercial global (AÉCG) entre le Canada et l’Union européenne : laisser l’Europe gruger le Québec pour éponger son effondrement monétaire.
    Ne reste plus que les membres du PQ eux-mêmes à se (re)positionner : les meilleurs agents au service du peuple quitteront le Titanic prochainement, un à un, leur prise de conscience adviendra au gré des circonstances de non-congruence qui ne manqueront pas de se produire à nouveau (selon le principe d'un choc causé par dissociation mentale).
    Solution d’urgence : créer un Fonds citoyen national pour l’indépendance politique et monétaire du Québec – grâce au peuple déposant, y entasser de l’or massif, physique, et une banque de matières premières, à nationaliser éventuellement.
    Ce fonds servirait à créer un espace de communication médiatique avec la population, promouvoir l’indépendance concrètement et assurer au Québec une sortie économique et démocratique à la faillite monétaire mondiale. C’est exactement ce que la Chine fait actuellement, d’une part en ouvrant des comptoirs d’achat d’or massif, physique, à la population à travers tout le pays et en augmentant ses réserves nationales d’autre part.